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A AMBOISE, L IMPRESSION 3D PERMET DE TOUT RÉPARER OU PRESQUE A Amboise, Pep-IT Lab transforme tout ce qu il touche en or. Initié par la communauté de communes du Val d Amboise, ce Fab lab accompagne depuis 2018 les habitants des quartiers prioritaires comme les petites entreprises dans la transition numérique. Au programme, convivialité et ateliers d apprentissage. Les imprimantes 3D rencontrent un gros succès. Bien les maîtriser permet en effet d accéder à un champs des possibles presque sans limite pour réparer, changer une pièce et donner une seconde vie à des objets jusqu alors usagers.
Le Pep IT Lab, c est à la fois un Fab lab et une communauté. Ouvert à tous, il donne la possibilité aux curieux de découvrir de près comment fonctionnent les derniers outils numériques à l instar des imprimantes et scanner 3D par exemple. Mais c est aussi un lieu utile pour gagner en autonomie. Grâce à de nombreuses formations prévues tout au long de l année, il sera en effet possible de devenir « expert » dans bien des domaines.
Si le Pep IT Lab a pu voir le jour, c est grâce à la mobilisation de nombreux acteurs. Tout d abord du conseil régional qui a lancé il y a deux ans un appel à projet numérique permettant de mobiliser des fonds européens. La communauté de communes Val d Amboise, voulant créer son propre outil a donc profité de l occasion. Pour assurer la gestion et la mise en place de formations dans ce nouvel espace, une animatrice a été embauchée. Mais comme dans tout Fab lab qui se respecte, on compte aussi sur le partage des connaissances : l idée est de développer le travail collaboratif et que chacun puisse tout à la fois enseigner et apprendre selon ses compétences, sa curiosité et sa créativité. En parallèle il est aussi prévu que le Pep IT Lab se déplace ponctuellement dans villages alentours, une autre façon de se faire connaître et de se rapprocher des habitants.
QUAND 3D RIME AVEC PRODUITS RECYCLÉS Si les imprimantes 3D se sont largement démocratisées ces dernières années grâce à l essor notamment de Fab lab et des Tiers-lieu, elles ont aussi fait d énormes progressions en termes de capacité, de consommation d énergie et de réutilisation de matériaux. Direction Nantes où l entreprise Armor 3D permet d imprimer avec de la poudre ou des filaments en métal, en cuir mais aussi... en plastique recyclé provenant de pots de yaourt.
Armor 3D est une filiale du groupe industriel nantais Armor. Après avoir lancé en 2015 des cartouches d impression 100% recyclées, l entreprise s est tournée vers l impression 3D responsable grâce à la conception de filaments d impression 3D à la fois recyclé et recyclable.
Comment en être venu à développer ce produit ? Comme l explique, Pierre-Antoine Pluvinage, responsable du développement de l activité 3D chez Armor, l impulsion est venue d une interrogation : « Au départ, on se demandait comment valoriser les 60 % de cartouches d encre non utilisables que l on récupérait. En les démantelant, on a pu transformer une partie en filaments ». Etant limitée à la fabrication de produit noir, l entreprise s est rapidement tournée vers d autres gaspilleurs de plastique, à l instar des fabriquants de pots de yaourt.
Parmi la gamme aujourd hui disponible, l entreprise propose trois types de filaments à base de matières recyclées et à destination des industriels. Ces derniers représentent 85 % du marché de l impression 3D, essentiellement pour réaliser des prototypes.
A LA RÉUNION, ON CROIT EN L ÉCONOMIE CIRCULAIRE Direction maintenant l Ile de la Réunion pour découvrir un concours pour le moins original. Réalisé conjointement par La Région Réunion et le Rectorat, l objectif principal est de sensibiliser les lycéens à la notion d économie circulaire.
En moyenne chaque année, La Réunion produit environ 2 millions de tonnes de déchets inertes, 700 000 tonnes de déchets non dangereux non organiques, 1,6 millions de tonnes de déchets organiques et 8 000 tonnes de déchets dangereux. Comme beaucoup d autres collectivités, une prise de conscience a émergé pour limiter le plus possible ces tonnes de déchets. A l instar du concours « L économie circulaire à La Réunion : tous solidaires ! », il s agit de multiplier les initiatives. En effet, l objectif principal du concours est de contribuer à la promotion d une dynamique vertueuse basée « sur le développement solidaire et humaniste, sur la sobriété énergétique et une extrême rationalisation des matières premières et manufacturées de manière à les réparer, les réutiliser et à les recycler, et réduire ( ) la fin de l obsolescence programmée ».
Solidarité oblige, chaque projet pourra être présenté par un groupe d élèves d une même classe, de classes différentes ou de niveaux d enseignement différents. Il pourra prendre la forme d une maquette, d une simulation numérique, ou d une exploitation de donnée.
Fin mai 2020, un comité de sélection composé d enseignants, d inspecteurs, de membres du Conseil Régional déterminera les lauréats.
100 MILLIONS DE PORTABLES DORMENT DANS NOS TIROIRS Avez-vous déjà pris conscience, qu au sens propre, nous avions une mine d or dans nos tiroirs ? Voici une action efficace pour l environnement et simple à mettre en œuvre. Dans nos tiroirs en effet sommeillent rien qu en France près de 100 millions de téléphones portables usagers. Alors pourquoi les garder ainsi ? Avons-nous prévu de les réutiliser bientôt ? Il y a fort à parier que non. Pourtant, ils comportent en moyenne une quarantaine de matériaux différents, dont un grand nombre peu être recyclé. Depuis plusieurs années, une chaîne vertueuse s est mise en place.
Depuis maintenant 10 ans, un réseau composé de 2 000 points de collecte en France s est mis en place sous l impulsion d Orange. Déjà 10 millions de mobiles collectés et recyclés et le travail reste immense.
En plus d être utile pour l environnement, cette collecte a de nombreuses répercussions positives sur l emploi et l insertion. En effet, pour traiter les mobiles collectés, l opérateur s appuie sur un partenariat fort avec les Ateliers du Bocage, membres d Emmaüs. Ce sont eux qui trient et reconditionnent les anciens mobiles. Aujourd hui, 85 % des mobiles collectés sont recyclés et 15% sont remis en état. Ces derniers sont revendus comme mobiles d occasion.
L ensemble des coûts liés à la reprise des mobiles collectés est financé par l opérateur et les bénéfices tirés de la collecte et du recyclage sont intégralement reversés à Emmaüs International. L association peut ainsi créer en Afrique des filières de récupération de déchets de mobiles.
En parallèle en effet, 12 tonnes de déchets de mobiles en provenance du continent africain sont réceptionnées chaque année au Havre pour être recyclées par la jeune PME française, Morphosis. Après avoir trié chaque type de déchets pour les traiter en fonction de leur composition, elle les transforme en affinant les métaux rares. Ils seront ainsi de nouveau réutilisables pour la fabrication de nouveaux produits ou équipements. Depuis 2010, 250 tonnes de déchets de mobiles ont été acheminées en France pour y être revalorisées et 30 emplois pérennes ont été créés dans les ateliers africains.
Pour aller encore plus loin dans son engagement écologique et responsable, Orange teste d autres démarches complémentaires. L opérateur a ainsi mis en place depuis 2013, le programme « Orange reprise ». Les anciens mobiles peuvent être rapportés en boutique s ils ont une valeur après estimation. Le mobile repris peut par la suite être reconditionné pour être revendu ou recyclé. L opérateur offre ainsi aux clients, une manière astucieuse et responsable de faire des économies sur leur prochain mobile.
Autre exemple, Orange commercialise en boutique les mobiles de Fairphone, une entreprise néerlandaise qui conçoit un smartphone réparable. La durée de vie de ce mobile modulaire est prolongeable et les clients peuvent changer eux-mêmes certaines pièces comme l écran ou le haut-parleur.
Économie circulaire, troc et reconditionnement Économie circulaire, troc et reconditionnement