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Déchets
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Déchets
La Métropole de Lyon estime pouvoir réduire de
30% les émissions de CO2
liées à la collecte.
P.E. / Est-ce le premier chatbot utilisé par votre collectivité ? Imaginez-vous d autres usages possibles ? A.G. / Trizzy est en effet le premier chatbot que nous utilisons dans notre collectivité. Au niveau national, on peut observer que ce type d outil se multiplie effectivement pour d autres usages que celui que nous proposons. Aussi, si l objectif premier pour nous est clairement de diminuer la production de déchets à l échelle du territoire et de réduire l impact environnemental, beaucoup d autres débouchés sont imaginables. L atout d un chatbot est de s enrichir avec l usage. En cela il est très complémentaire de la démarche d opendata dans laquelle nous nous sommes engagés depuis 5 ans. Il peut permettre d accéder simplement à une centaine de jeux de données.
P.E. / Expérimenter Trizzy, est-ce aussi pour vous indirectement un moyen de soutenir une start-up française prometteuse ? A.G. / En effet, cette expérience s inscrit dans notre stratégie de smart city. Nous faisons partie des collectivités des Haut-de-France qui utilisent le dispositif régional « Adopte une start-up ». Nous travaillons ainsi en permanence avec des entreprises de l innovation et avec des start-up, pour faire de nos quartiers des territoires d expérimentations. A l échelle de la ville, nous mettons en place concrètement une quinzaine d expérimentations en moyenne chaque année. Pour chacune d entre elles, nous conventionnons avec les start-up pour définir les objectifs. Généralement, nous partons sur une durée d un an pour mettre en place et tester les solutions. Parallèlement, ce type de partenariat permet de faire avancer la collectivité sur certaines problématiques.
Paroles d Élus / Depuis novembre, il est possible de questionner Trizzy depuis le site institutionnel de votre collectivité. Comment fonctionne ce chatbot et pourquoi avoir mis cette solution en place ? Alexandre Garcin / Roubaix s est engagé il y a déjà 6 ans dans une démarche autour du zéro déchet. L objectif est clairement pour nous d inciter les habitants à consommer différemment et à réduire leurs déchets. Nous avons fait le constat que les moyens de communication traditionnels, de type flyers, pour communiquer sur les consignes de tri, n étaient pas satisfaisants. Avec Trizzy, nous changeons complétement d approche. Les usagers posent leur question et le chatbot apporte la solution. Les usagers peuvent s acculturer aux bons gestes et aux bons réflexes. De même, le chatbot peut proposer des alternatives pour donner une seconde vie aux objets encore fonctionnels que l on n utilise plus.
Roubaix : une question ?
Trizzy vous apporte la solution
Alexandre Garcin Adjoint au Maire en charge
notamment de la Transition Écologique et Énergétique et du Zéro Déchet.
On les voit de plus en plus apparaître sur les sites des grandes marques,
beaucoup moins sur ceux des collectivités. De qui parle-t-on ?
Des chatbots évidemment. Connus aussi sous le terme d agents
conversationnels, ces interfaces personne-machine sont conçues pour dialoguer avec les utilisateurs des sites. La ville de Roubaix expérimente depuis novembre son propre chatbot, baptisé
Trizzy. La particularité de ce dernier est d accompagner les usagers dans
l apprentissage des bons gestes et des bons réflexes dans le domaine
du recyclage. Pour en savoir plus, Paroles d Élus est allé poser quelques questions
à Alexandre Garcin.
LA REDEVANCE INCITATIVE OU L ART DE SE FAIRE DISCRET
Direction Besançon, l une des premières villes à avoir mis en place, grâce à des capteurs situés sous chaque conteneur, un système de redevance incitative. Déjà en 2013, Paroles d élus était allé filmer ce dispositif innovant qui grâce à la collecte des données permet de diminuer celle des déchets La quantité de déchets justement a chuté de 10 % dès la première année de mise en place de la redevance incitative en 2012. Elle est ainsi passée de 167 kilos par habitant en 2013 et 161 kilos en 2014. Ce dispositif a permis de diminuer encore de 30 % le volume de déchets ménagers incinérés.
D autres territoires se sont inscrits dans la même dynamique. C est le cas par exemple de l agglomération du SICOVAL, au sud de Toulouse. Là-bas, la collectivité regarde de près le traitement des données produites par les administrés. L objectif ? Améliorer la qualité des échanges entre particuliers et services publics, mais aussi contribuer à ajuster les comportements pour limiter leur empreinte carbone.
Dans ce territoire regroupant 36 communes et 73 828 habitants, les initiatives basées sur le traitement des données ne manquent. Grâce au numérique, un système de facturation a été mis en place sur la base de la production de déchets de chaque ménage ou entreprise. Cette méthode de facturation incite donc à réduire la quantité de déchets et à trier davantage. L objectif est là encore double. Il est question à la fois de rendre la facturation plus juste mais aussi de favoriser de nouveaux gestes permettant de réduire la production de déchets. Pour cela la redevance est basée sur le nombre de fois où le bac des ordures ménagères est présenté à la collecte.
OPTIMISER LES TOURNÉES DE COLLECTE POUR RÉDUIRE LE CO2
Avec près de 3 000 containers, la Métropole de Lyon dispose d un maillage important de collecteurs de verre. Or, si permettre le recyclage est une bonne chose, organiser la filière de manière à optimiser les tournées s est avéré indispensable.
En effet, faute d outil jusqu à maintenant, la collecte était le plus souvent systématique et ne prenait pas en compte le niveau de remplissage des conteneurs. L installation de 300 capteurs a montré que le remplissage de ces derniers atteignait à peine les 30 %. Cette absence d optimisation avait bien évidemment des conséquences sur les coûts d exploitation et les nuisances liées aux kilomètres parcourus par les véhicules de collecte.
Les données collectées sont aujourd hui centralisées 2 / par jour. Une application, baptisée « Smart collecte » renseigne en temps réel sur le déroulement de la collecte. A court terme, la Métropole de Lyon estime pouvoir réduire de 30 %, les émissions de CO2 liées à la collecte. Autre point positif, la durée de vie des silos a de facto également été rallongée.