2 0 2 1 L E M A G A Z I N E D I G I T A LL E M A G A Z I N E D I G I T A L
Le numérique à l écoute de la nature Le numérique à l écoute de la nature
LE NUMÉRIQUE À L ÉCOUTE
DE LA NATURE
Et si le numérique nous permettait également d être plus à l écoute
de la nature ?
Plusieurs initiatives montrent en tout cas que les bénéfices seraient
aussi pour l homme, en particulier dans les villes.
Direction Lyon, Toulouse et Montpellier où les élus ont décidé
de prendre soin des plantes, arbres et autres végétaux
dans des laboratoires à ciel ouvert.
A TOULOUSE, ON EXPÉRIMENTE LES ÎLOTS DE FRAÎCHEURS AUTONOMES
Cette problématique d îlot de chaleur n est pas l apanage de la Métropole Lyonnaise, bien au contraire. Pour tenter d y remédier, les élus de Toulouse ont fait appel à une start up baptisée Urban Canopee.
Celle-ci expérimente place Diebold, l installation de structures légères sur lesquelles poussent des plantes grimpantes pour rafraîchir l air ambiant. Neuf variétés de plantes peuvent s y déployer comme par exemple le jasmin, la passiflore ou encore la vigne vierge. Conçues en matériaux composites biosourcés, ces structures sont presque 4 fois plus légères que l acier tout en garantissant une résistance importante. Cet équipement a de nombreux avantages comme par exemple son installation extrêmement simple. Une journée suffit en effet pour mettre en place cet équipement urbain d un nouveau genre. L autre point fort réside dans son autonomie puisque sa base contient une réserve de 200 L d eau.
Là encore, des capteurs de température et d humidité, fonctionnant grâce à l énergie solaire permettent au système de ponctionner l eau nécessaire, tandis qu un capteur solaire intégré au pot fournit l énergie pour faire fonctionner les capteurs. Dans un communiqué de presse, Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole précisait que « cette démarche s inscrit dans le programme Smart City aux côtés d autres expérimentations de végétalisation de la ville et d une cartographie des îlots de chaleur ».
QUAND LE NUMÉRIQUE PRÉFÈRE LA PRÉCISION AUX PRODUITS PHYTO
Restons dans la ville rose pour un autre exemple cette fois dans l agriculture, avec le robot de la start-up toulousaine, Naïo Technologies. On le sait, ces dernières années, les débats sur l utilisation du glyphosate et sur ses conséquences sont légion. Mais pourquoi être obligé d utiliser ainsi massivement des produits phytosanitaires ? Tout simplement parce que sans ces derniers, un désherbage manuel précis serait aussi indispensable que impensable.
La réponse est peut-être une fois encore à chercher dans les nouvelles technologies. En effet, avec son « petit » robot de 60 cm pour 150 kg baptisé Oz, il est aujourd hui possible de désherber mécaniquement et sans intervention humaine, 10 rangées à la suite. Grâce à une détection laser, 1 GPS et 2 caméras, il peut intervenir entre les rangées pendant environ 4 heures. De plus, en cas de problème, il envoie un message à l agriculteur directement sur son smartphone.
D autres robots sont également en voie de développement comme par exemple Dino qui sera capable de travailler sur plusieurs rangées maraîchères en même temps ou encore Tep. Ce dernier s occupera du désherbage sous rang de vigne et devra être capable de gérer à lui seul pas moins de 25 hectares.
A L ÉCOUTE DES BESOINS DES ARBRES
Direction maintenant Montpellier, avec notamment cette initiative récemment remarquée dans le cadre des Trophées de l Avenir d Europe 1. Grâce à un partenariat ambitieux avec des entreprises locales, l université et des organismes de recherche, la métropole de Montpellier conçoit des solutions numériques permettant d accélérer les transitions énergétiques et écologiques.
Ainsi, elle teste en ce moment un système de capteurs plantés dans le sol pour en connaître l humidité. Les capteurs étant justement liés à une sonde tensiométrique et à une application météo, il est possible d arroser les arbres avec précision selon les besoins et donc de faire des économies d eau.
Karine Dognin-Sauze, vice-présidente à l innovation et au développement numérique de la métropole de Lyon
Les premiers résultats sont encourageants. Ils démontrent une différence de température
entre les zones végétalisées et arrosées et les zones non végétalisées. On mesure en
effet une baisse de 0,5° C à 1° C en température d air, et jusqu à
10° C de baisse en ressenti.
3 A LYON, ON S INTÉRESSE
AU BIEN ÊTRE DES ARBRES Depuis 1959, la température à Lyon a augmenté de 1,9° C en moyenne. Parallèlement, le nombre de jours de canicule a aussi fortement augmenté. Cette tendance va malheureusement s accentuer dans les prochaines années. Pour trouver des solutions, la Métropole de Lyon a décidé, il y a presque 3 ans de transformer la rue Garibaldi en un véritable laboratoire à ciel ouvert. Ainsi lors de vos promenades, ne soyez pas surpris en levant la tête. Les petits boitiers que vous pouvez apercevoir sur les branches des arbres sont en fait des capteurs. A l intérieur, on y trouve tous les instruments nécessaires pour mesurer les besoins de nos amis à feuilles. Une solution innovante d arrosage intelligent nommé « évapotranspiration » est par exemple expérimentée dans le cadre de son plan climat. Celle-ci permet de stimuler un mécanisme de climatisation naturel des arbres. En effet, plus les arbres sont arrosés, plus leurs feuilles transpirent.
Les capteurs installés sur les arbres mesurent la chaleur et l humidité de leurs hôtes. Ainsi, lors de vagues de chaleur importante, un système d arrosage contrôlé à distance permet de d humidifier les frondaisons avec des eaux pluviales collectées.