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QUAND L INCLUSION NUMÉRIQUE PREND LE CHEMIN DE LA FORMATION CONTINUE
Donner la possibilité à ses salariés de pouvoir se former tout au long de leur carrière, sur, et à travers le numérique, est un enjeu exprimé aujourd hui par bon nombre d entreprises. MOOC, COOC, serious game, etc., dans le domaine, les formats ne manquent pas. Pour l employeur, c est un calcul gagnant, non seulement c est un moyen de garantir l employabilité de chacun mais aussi un véritable outil pour développer les talents.
Ainsi, chez Orange, on a mis en place un programme d accélération de la transformation digitale baptisé Orange Digital Transformation. Celui-ci s organise autour de 4 axes : l évolution du poste de travail du salarié, son accompagnement, la protection des données personnelles et la mise en place d une plateforme collaborative dénommée Plazza.
Mais cette formation continue peut prendre aussi des formats encore plus innovants. Ainsi, l opérateur a de nouveaux outils, comme la réalité augmentée : « le salarié est acteur de sa formation et peut par exemple voir de manière virtuelle les équipements sur lesquels il peut apprendre. C est une autre manière de développer les compétences, plus rapide, plus massive, moins contraignante » explique ainsi Brigitte Sabotier, DRH de Orange France.
PIX, LA START-UP D ÉTAT POUR CULTIVER SES COMPÉTENCES NUMÉRIQUES
Du côté de l État, on réfl échit aussi à cette idée de formation continue. Ainsi, c est la mission confi ée à la start-up d État PIX. Incubée au sein de l administration, cette jeune pousse développe un service public en ligne d évaluation, de développement et de certifi cation des compétences numériques.
Malgré cet anglicisme, une start-up d État est avant tout un service public numérique. Développée par une équipe autonome, elle est fi nancée par l administration pour répondre à un problème lié à une politique publique. Depuis maintenant 6 ans, l État mène cette politique d Innovation du service public en développant ainsi des produits numériques centrés sur les usages. Ce format permet de tester rapidement (et à moindre coût) des solutions en phase bêta test. En effet, si au bout de 6 mois, l équipe n a pas pu livrer un produit fi able, le projet s arrête. En 2017, 51 structures de ce type étaient présentes au sein d une administration pour un total de près de 7,2 millions d euros.
Pix a été lancé en novembre 2016 grâce à un partenariat notamment avec l Éducation Nationale, l Enseignement supérieur et le CNED. Pour Benjamin Marteau, son directeur, cette start-up d État « va évaluer, certifi er les compétences numériques et va aider à les développer ».
Après une phase de bêta-test, la start up a déjà proposé à 4 000 utilisateurs-testeurs de mesurer leurs compétences dans 4 domaines : Informations et données, Communication et collaboration, Création de contenus, Protection et sécurité. Celles-ci ont été choisies « en se basant sur le référentiel de compétences européen DIGCOMP, mais aussi en travaillant directement avec des entreprises ou des écoles ». Mais attention, il ne s agit pas de répondre simplement à des questions à choix multiples. L idée en effet n est pas de demander à l utilisateur « de rechercher une information sur Internet qu il ne connaît sûrement pas, sans prêter attention à l outil qu il utilise ». Au contraire, pour chaque exercice, « il existe une multitude de manières de procéder pour obtenir le résultat attendu ».
13 % des français
déclarent ne jamais aller sur internet.
66 % chez les plus
de 65 ans.
Cybernadette se déploie le plus souvent dans la salle du conseil du municipal ou la salle des fêtes pour répondre à des problématiques très terre à terre. À chaque fois, une dizaine de participants peuvent profi ter des ateliers sur un temps d une heure et demie environ ».
L autre aspect vertueux de ce dispositif réside la création d un véritable réseau de proximité, c est en effet « dans l ADN de Cybernadette de faire émerger des référents locaux. Grâce à ces ateliers, on propose à des personnes bénéfi ciaires de reprendre le fl ambeau en construisant pour les habitants de leur commune un parcours d accompagnement avec les supports mis à disposition par Media Cité ».
CYBERNADETTE, ATELIERS NUMÉRIQUES POUR LES JEUNES DE 60 ANS ET PLUS !
« Ce n est plus de mon âge », « je suis trop vieux pour apprendre » les séniors ne sont pas un public facile à capter. De plus, si des lieux de formation au numérique voient le jour un peu partout sur les territoires, ils sont le plus souvent mal repérés par les séniors. Pour quelle raison ? Il est rare d y trouver des offres clairement fl échées pour les plus de 65 ans. La plupart du temps en effet, les outils de médiations sont conçus pour les publics jeunes. On y parle jeux vidéo, musique, vidéo, réseaux sociaux, fabrication numérique bref, loin, voire même très loin des besoins et des envies de nos séniors.
Pourtant, si le taux des personnes qui déclarent ne jamais aller sur internet en France est de 13%, il atteint 66% chez les plus de 65 ans*. Parallèlement, il existe un besoin en prévention important chez nos séniors afi n d éviter que le numérique ne les rende vulnérables, qu ils puissent éviter les pièges et soient capables de contrôler les informations qu ils publient sur eux- mêmes et leurs proches.
Le projet Cybernadette, mis en place par Média-Cité, une coopérative d intérêt collectif au service de l inclusion numérique, a justement été imaginé pour répondre à ces besoins. Il s agit d une offre d actions adaptées aux séniors. Elle prend en compte leurs rythmes, leurs horaires, mais aussi les sujets qui les préoccupent. Grâce au fi nancement de la conférence des fi nanceurs de la Gironde et de la Fondation de France, Cybernadette organise des temps d ateliers collectifs itinérants en Sud Gironde et Haute-Garonne. Comme l explique Marianne Massaloux, responsable de Cybernadette à Média-Cité : « Ce ne sont pas des cours d informatique mais bien des ateliers participatifs. On va là où il n y a rien ; pas de médiathèque, pas de lieux d accueil du public.
*Source : Stratégie nationale pour un numérique inclusif 2018 / Agence du Numérique