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Sommaire de l’article
    Inclusion

    Tiers lieux, un défi pour les territoires

    co-working

    Après 9 mois de mission, Patrick Lévy-Waitz, président de la Fondation Travailler Autrement, a remis son rapport au Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires. Intitulé « tiers lieux, un défi pour les territoires », il comporte notamment 28 propositions pour faire de ces lieux d’un nouveau type, « des acteurs de la cohésion territoriale ». L’avenir des territoires passe-t-il par les tiers lieux ? Nous avons posé la question à Julien Denormandie.

    Un réseau déjà très dense

    Le rapport en compte près de 1800, répartis de manière très inégale sur tout le territoire. Derrière l’expression de « Tiers-lieux », on pense souvent aux espaces de co-working mais pas seulement. Comme le précise Patrick Lévy-Waitz dans son rapport, ce n’est que la face visible de l’iceberg. Il existe en effet des formes très variées de Tiers-Lieux. On y trouve par exemple des FabLab, comme la casemate de Grenoble, des lieux de formation et d’inclusion mais aussi certains équipements municipaux comme des médiathèques modernisées. Tous ces lieux ont comme dénominateur commun de rendre possible le « faire-ensemble ».

    Passer du vivre-ensemble au faire-ensemble

    Pour la fondation Travailler autrement, les technologies et les nouveaux usages vont permettre une évolution sociologique importante. Selon les auteurs du rapport, le « vivre-ensemble » est un «  concept aujourd’hui vidé de sa substance pour la plupart de nos concitoyens ». Aussi, il est temps de « bâtir la société du «faire-ensemble», en donnant à chacun et à chacune le pouvoir de mener à bien des projets. De produire. D’inventer. D’innover ».

    28 propositions pour aider au développement des tiers lieux

    Pour assurer un développement dynamique et efficace des tiers lieux, la mission « recommande de structurer la filière, de professionnaliser les tiers lieux, d’encourager la démarche d’hybridation qui découle de la diversité des activités qui s’y exercent, de simplifier et faciliter leur développement afin qu’ils deviennent partenaires de l’acteur public dans les territoires ». A cette fin, le rapport propose 28 moyens d’actions pour renforcer la présence des tiers-lieux sur le territoire. Les 6 propositions principales se résument ainsi : Créer une structure nationale des tiers lieux, soutenir l’émergence de 300 fabriques des territoires, adosser le mouvement à un fonds d’amorçage qui pourra être abondé par des fonds privés pour lancer le dispositif d’accélération, professionnaliser le métier d’animateur des tiers lieux , créer un fonds d’investissement socialement responsable (ISR) pour aider à la reconversion d’espaces en tiers lieux  et enfin favoriser la coordination public-privé en encourageant la mise à disposition de locaux par les collectivités et en formant les agents publics aux tiers lieux.

    Un plan de 110 millions d’euros

    Le ministère de la cohésion des territoires attendait beaucoup de ce rapport. En effet, en février dernier, Julien Denormandie avait insisté sur le fait que le numérique était aujourd’hui une chance pour « redéployer des perspectives de travail sur le territoire, à travers le télétravail mais aussi de nouvelles formes d’emploi. C’est dans cette optique du “ travailler autrement ”que des espaces de co-working se multiplient, que ce soit dans les ruralités, les villes moyennes ou les métropoles. Ils créent de nouveaux collectifs de travail, de partage, d’engagement et sont également des lieux de vie et de rencontres professionnelles ». Prenant acte des recommandations du rapport et pour concrétiser cette ambition, l’Etat a annoncé un plan de 110 millions d’euros composé notamment par « un fond de dotation privé » et d’un « fonds d’investissement socialement responsable » à hauteur  respectivement de 10 et 40 millions d’euros.

    Vous pouvez retrouver ce rapport en cliquant ici.