Rennes abandonne Outlook et fait des économies
C’est une petite révolution qui restera invisible pour les rennais, pourtant, en faisant le choix de ne pas renouveler ses contrats avec Microsoft au profit des logiciels libres, Ville et Métropole ont fait un choix aussi stratégique que politique.
Une telle mue ne s’est pas faite du jour au lendemain. En effet, deux ans avant le terme de ses contrats avec le géant américain d’un montant de plus de 700.000 euros, les services étaient déjà mobilisés sur la question. Interrogé par 20minutes, Laurent Hamon, conseiller municipal délégué aux usages du numérique explique qu’une longue réflexion pour étudier la possibilité a été nécessaire : “Nous nous sommes rendu compte que nous pouvions avoir de meilleures fonctionnalités tout en gagnant de l’argent”. Concrètement, ce sont près de 500.000 euros qui seront économisés en équipant les 6600 boîtes mails avec le programme Zimbra. Ce dernier propose un serveur de messagerie et d’annuaire collaboratif en Open Source destiné à la base aux entreprises qu’elles soient grandes ou petites tout en garantissant la souveraineté des données. Le montant ainsi économisé semble d’autant moins superflu que la ville de Rennes a connu entre 2016 et 2017, une baisse de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État de 2,6 M€, dans le cadre de l’effort de redressement des comptes publics.
C’est aussi pour les élus un moyen de s’opposer aux pratiques fiscales de Microsoft. En effet, pour Laurent Hamon, “Microsoft ne paye pas ses impôts en France alors que le fisc réclame plus de 600 millions d’euros à la filiale française de Microsoft”.
Dans sa lancée, Rennes lancera en début d’année 2018 une étude pour équiper les postes informatiques également en logiciels de bureautique libre. Cette nouvelle étape risque en revanche d’être plus complexe. En effet, au quotidien, ce sont près de soixante logiciels qui sont utilisés.
La démarche s’annonce cependant plus complexe puisque les services de la ville utilisent une soixantaine de logiciels différents. A Nantes, où une démarche similaire a été faite il y a 2 ans, ce sont 1,5 million d’euros qui ont pu être ainsi économisés.