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    [Entretien] Très Haut Débit : Cinq questions à Stéphane Richard

    Le 21 mai dernier, Stéphane Richard est intervenu lors de la 1ère journée de «Territoires et réseaux d’initiative publique » (TRIP) organisé par l’Avicca. Cet évènement rassemble les professionnels du secteur ainsi que les collectivités. Paroles d’Elus a profité de l’occasion pour poser quelques questions au Président-directeur général d’Orange.

    Paroles d’élus – Vous êtes intervenus cette année lors du TRIP de l’Avicca. L’année 2019 est-elle un moment important pour la suite du plan France Très Haut Débit ? 

    Stéphane Richard – L’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel (Avicca) est un acteur majeur du plan France Très Haut Débit. Elle rassemble plus de 230 membres ; à la fois des villes et des intercommunalités de toutes tailles, mais aussi des départements, des régions et des syndicats mixtes. Nous entretenons avec l’Avicca depuis plusieurs années des échanges constructifs.

    Nous sommes aujourd’hui arrivés à une période charnière du déploiement de la fibre. L’année 2019 est en effet désignée par certains comme l’année du « delivery ». Aussi, plus que jamais, avons-nous besoin de travailler en bonne relation et en confiance avec les collectivités pour passer à la vitesse supérieure, dans un état d’esprit gagnant-gagnant.

    PE- A cette occasion, vous avez pu échanger avec les élus des collectivités membres de l’association. Quelles sont les attentes exprimées de part et d’autre ?

    SR – Le maître-mot, et auquel je souscris totalement, est celui de  la « transparence ». Elle est indispensable pour atteindre les objectifs dont je parlais à l’instant. Transparence de la part d’Orange pour mieux partager nos délais et spécifier nos zones de production et transparence de la part des collectivités pour lever les blocages et  obtenir les autorisations nécessaires au bon déploiement du réseau.

    Les délais de production sont souvent ralentis par le temps que peuvent prendre certaines mesures administratives : les autorisations de voierie,  les autorisations ABF, les accords poteaux ENEDIS ou encore les accords des syndics. Et cette liste n’est pas exhaustive… Le déploiement n’est pas une science exacte, les aléas du terrain font fluctuer les délais. C’est pour cela qu’un soutien des collectivités nous aide beaucoup.

    PE – Sur les 13,5 millions de logements aujourd’hui raccordables à la fibre, 10 millions le sont grâce à Orange. Construire et entretenir le réseau reste votre cœur de métier…

    SR – Tout à fait, être opérateur de réseau est dans l’ADN d’Orange, que ce soit sur le réseau Cuivre et sur le réseau Fibre.

    Pour tenir les engagements forts que nous avons pris auprès du gouvernement, nous avons augmenté notre cadence de production de +2M/an. Et loin de nous satisfaire de ce chiffre, nous avons prévu d’augmenter notre production de +25% en 2019. A terme, en  2025, nous avons l’ambition de maîtriser 60% du réseau FttH en France.

    Nous avons souhaité être un acteur moteur de cette aventure incroyable. Ce choix se traduit très concrètement dans les investissements que nous réalisons. Aussi, ce sont plus de 3 milliards d’euros qui ont été dépensés dans le réseau FttH depuis 2015, soit 20% du CA d’Orange. Ce montant a des répercussions sur l’emploi et sur l’économie locale. Orange accompagne par exemple la formation et le recrutement de nouveaux collaborateurs, à hauteur de 2 500 recrutements en 2018 et 5 000 stages et contrats d’apprentissage.

    Nous participons aussi au développement de nouveaux services digitaux, dans la santé ou l’éducation par exemple, afin que les collectivités tirent  le maximum du numérique pour leur fonctionnement.

    PE – Assurer la maintenance du réseau cuivre, réduire les zones blanches et demain déployer la 5G. Cette responsabilité nécessite-t-elle une mobilisation permanente ?

    SR- Et déployer la Fibre optique sur l’ensemble du territoire, en effet… C’est une activité qui anime et passionne des dizaines de milliers de personnes chez Orange. Nous devons le meilleur réseau à nos clients. Nous vivons une période transitoire dans laquelle il faudra faire cohabiter plusieurs technologies tout en se préparant à converger vers les technologies cibles.

    PE – Le THD sur l’ensemble du territoire est bientôt une réalité. L’expérience acquise par la filière française et l’industrialisation de celle-ci, peut-elle lui permettre de s’exporter et de devenir un leader mondial ?

    SR- Le « French Model », comme nous l’entendons souvent avec les RIP, fait des émules dans d’autres pays, et notre expérience et expertise sur le déploiement des réseaux FttH sont sans aucun doute de vraies opportunités de relais de croissance de l’activité. Nous sommes d’ailleurs en échange régulier avec nos filiales en Afrique et en Europe afin de regarder de quelle manière l’expérience acquise en France peut être partagée avec eux.