Partagez cet article
Sommaire de l’article

    Histoire de la dématérialisation

    mai 2011
    « le secteur public avance mieux que le secteur privé, qui fonctionne par à-coups et au rythme du chacun pour soi ».

    Gilles de Chezelles, spécialiste du numérique et de la dématérialisation

    Au milieu des années 1990, l’Etat français entame sa mutation numérique et engage la transformation de son administration. Parallèlement, il encourage les collectivités locales à se saisir des opportunités ouvertes par les technologies de l’information et de la communication pour améliorer leur gestion interne et leurs relations avec leurs administrés.

    A leur tour, les collectivités territoriales ont donc progressivement intégré, à l'image de n'importe quelle autre organisation, le numérique dans leur fonctionnement interne. Selon Gilles de Chezelles, spécialiste des NTIC et de la dématérialisation des échanges, « le secteur public avance mieux que le secteur privé, qui fonctionne par à-coups et au rythme du chacun pour soi ».

    L'informatisation et la connexion à Internet sont aujourd'hui quasi généralisées, les services de voix sur IP concernent désormais plus d'une mairie sur deux quand la présence de mobiles, plus en retrait, est effective dans un peu plus de 40% d'entre elles. À mi-2010, à quelques exceptions près, l'informatisation et la connexion à Internet des mairies sont banalisées, avec des niveaux de diffusion très en avance par rapport aux TPE/PME.

    De manière générale, les équipements et usages TIC en propre sont fortement conditionnés à un effet taille, lequel pénalise les plus petites communes rurales, contraintes en terme de ressources à la fois financières et humaines. Néanmoins, des exemples tendent à montrer qu’une volonté politique permet de surmonter ces contraintes.

    La démocratisation du web communal se poursuit, et concerne désormais plus de 40% des communes, selon une étude publiée, en 2010, pour le compte de l’Association des maires de France (AMF) par le centre de recherches et de conseils Idate. Néanmoins une grande majorité des sites municipaux restent strictement informatifs et peinent à évoluer vers des contenus à la fois plus participatifs et davantage orientés « services ».


    Actuellement, la dématérialisation de l'administration au niveau local se cantonne souvent à l'usage de téléprocédures avec les autres administrations, doublé pour 11 % des mairies par la possibilité offerte aux administrés de télécharger des documents administratifs en ligne. Si tous les sites sont évidemment informatifs, les sites de « dernière génération » basés sur l'interactivité et proposant un panel de services en ligne restent en revanche encore minoritaires, notamment dans les communes rurales de moins de 2 000 habitants. Cette situation crée de facto une nouvelle fracture territoriale dans la modernisation et la simplification de l'accès aux services administratifs.