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    Culture, patrimoine & tourisme

    [Culture et Patrimoine] Comment Eppe-Sauvage a mobilisé ses réseaux pour sauver son retable

    Il y a tout juste quelques jours, Viviane Desmarchelier, Maire depuis vingt ans de la commune d’Eppe-Sauvage, dans le Nord, répondait à nos questions pour la nouvelle série de podcast « Femmes de Terrain ». Au cours de cet entretien, beaucoup de sujets furent évoqués depuis le média café, en passant par l’espace de coworking ou bien encore les lunettes permettant de découvrir l’église du village en VR pour les personnes ne pouvant s’y rendre. Restons aujourd’hui dans ce village, pour justement découvrir comment, du haut de ses 260 habitants, Eppe-Sauvage a su mobiliser très largement sur les réseaux sociaux pour aller ainsi remportez le prix « le plus grand musée de France ». Explications avec Jocelyne Delhoye, la 1ère adjointe au Maire.

    « Chez nous, on y va à fond »

    Comme le souligne bien volontiers la 1ère adjointe au Maire, Jocelyne Delhoye ; « chez nous, quand on fait quelque chose, on y va à fond !”. Ainsi, en inscrivant le retable de leur église Saint-Ursmer d’Eppe Sauvage au concours du « plus grand musée de France » organisé par la compagnie d’assurance Allianz et la fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français, Viviane Desmarchelier et son équipe savaient pertinemment que le concurrence serait rude pour espérer remporter la dotation promise. 

    David contre Goliath 

    Face à lui donc, des concurrents de taille et au premier sens du terme, puisqu’issus de deux communes, bien plus grandes qu’Eppe-Sauvage. D’un côté, on trouvait la bannière de Wimereux (7 000 habitants), de l’autre, le monument Pluviôse de Calais (75 000 habitants). Qu’à cela ne tienne, puisque le vainqueur serait celui qui saurait le mieux mobiliser ses réseaux et obtenir des soutiens, tous les habitants d’Eppe Sauvage se sont remontés les manches.

    Un joyau du XVIeme siècle

    Il faut dire que leur église, les habitants en sont fiers. A l’intérieur comme à l’extérieur, l’église du XVIe siècle Saint-Ursmer est un véritable petit joyau du patrimoine local. Malheureusement, le temps a fait son œuvre, ce qui n’est jamais très bon quand on parle de patrimoine. Avant de se lancer dans le chantier de rénovation, les élus ont demandé aux services de l’État un diagnostic. Les résultats ne furent pas longs à tomber. Les sommes à engager sont sans communes mesures avec le budget d’une petite commune comme celle d’Eppe-Sauvage, plus de 2 millions d’euros au total.

    Classé depuis 1936

    Face à ce défi, les élus ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin et de frapper à toutes les portes. Mais loin de s’arrêter à la sollicitation des institutions habituels pour un tel projet ; à l’instar de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) puisque l’édifice est classé depuis 1936 ; la commune s’est lancée dans un projet plus surprenant : la commercialisation d’une bière locale dont les bénéfices vont à la restauration de l’église. Ainsi, depuis maintenant déjà 6 ans, la municipalité et l’association ARSEPPE luttent sans compter leurs efforts pour sauvegarder leur église. Grâce à cette mobilisation, une première victoire est remportée en 2018, avec la restauration du plafond en trompe-l’œil et la réouverture de l’église au public.

    39 000 euros à trouver pour sauver le retable

    La restauration du retable était un autre objectif ambitieux. Ce triptyque est situé dans l’aile gauche du transept, face à la reproduction de la grotte de Lourdes. Datant du même siècle que l’église, il est composé d’un tableau central, une huile sur toile, de deux volets en bois peints et d’un cadre en bois sculpté. Comme nous l’explique la 1ère adjointe ; « c’est un magnifique retable qui représente la vie de la Vierge Marie via les trois épisodes de l’Annonciation, de la Nativité et de l’Assomption. Malheureusement, cette œuvre a fait les frais de l’humidité qui a dégradé tant les boiseries que les couleurs ». 

    Une mobilisation qui porte ses fruits 

    Et Jocelyne Delhoye de poursuivre ; « pour sa restauration, un budget de 39 000 euros était nécessaire. Sur cette somme, nous savions que la DRAC pouvait accorder une subvention à hauteur de 60 %. Nous avons sollicité également la Région et le Département. Mises bout à bout, toutes ces aides nous ont permis de monter à près de 31 000 euros. C’est alors que nous avons eu l’idée de participer au concours de la fondation de la Sauvegarde de l’Art Français. Grâce aux 8000 euros remportés, il ne restera in fine à charge pour notre commune que 35 euros… »