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    Cybersécurité

    [Congrès Villes de France] « Industrie, culture et solidarité font l’ADN du Creusot » (2ème partie)

    À quelques jours des retrouvailles pour les collectivités membres de l’association Villes de France, Paroles d’élus a pu poser quelques questions au Maire de la ville hôte, David Marty.  Choisir le Creusot pour accueillir un congrès consacré en grande partie aux leviers de la réindustrialisation n’est bien évidemment pas anodin. En effet, connue mondialement pour la présence historique de différents grands groupes industriels, elle possède de nombreux atouts que l’élu a accepté de nous faire découvrir. Suite de notre entretien ici.

    Paroles d’élus : Le Creusot bénéficie par ailleurs du programme Action Cœur de Ville. Votre collectivité, malgré la présence forte de l’industrie, doit-elle faire face à des problématiques particulières ou ces dernières sont-elles les mêmes que dans les autres villes lauréates ?

    David Marti : C’est un peu les deux. Nous avons des problématiques similaires à la plupart des villes moyennes. Et c’est pour cela que nous sommes lauréats de ce programme au même titre que 220 autres territoires de France. L’enjeu est de revitaliser notre centre-ville en traitant des problématiques importantes comme l’habitat, la culture, l’urbanisme, la mobilité ou encore le soutien aux commerces de proximités. Tout cela contribue à retrouver un cercle vertueux. Chacune de ces dimensions se répondent et se consolident ensemble.

    Mais nous avons aussi cette particularité au Creusot, contrairement à la grande majorité des autres lauréats, d’avoir une ville construite autour de son industrie. Cela se traduit concrètement par plusieurs centralités et plusieurs polarités. Par conséquent, nous avons dû réfléchir, dans le cadre d’Action Cœur de Ville à imaginer la ville de demain en imaginant des liaisons qui permettent une meilleure fluidité.

    Paroles d’élus : Avez-vous des problèmes de foncier et de friches à reconquérir ?

    David Marti : Si le bassin creusotin, nous n’avons quasiment plus de friches. Comme l’industrie s’est beaucoup développée, nous avons utilisé petit à petit, tous ces espaces perdus. Il n’en reste plus qu’une seule et que nous sommes d’ailleurs en train de la traiter. Donc on manque de foncier disponible pour accueillir d’autres activités économiques. Notre site industriel est aujourd’hui plein comme un œuf et nous exploitons la moindre parcelle disponible, parfois en faisant de nouvelles acquisitions.

    Au niveau du territoire communautaire en revanche, le constat n’est pas le même. On y trouve encore des friches et c’est pourquoi nous allons nous inscrire dans tous les dispositifs qui sont mis en place par le gouvernement pour dépolluer et réutiliser ces espaces industriels abandonnés.

    Paroles d’élus : Est-ce que le numérique, quand on est un territoire industriel, est un sujet de développement ?

     David Marti : Oui sans aucun doute. Ce n’est pas un hasard si notre territoire a été l’un des tous premiers à proposer la fibre à ses industries et aux structures institutionnelles. Nous l’avons fait en collaboration avec un territoire voisin qui est le Grand Châlons et avec qui nous travaillons de concert dès que cela est possible. Le sujet du numérique est un axe fort de notre politique. Les questions qui sont soulevées par la révolution numérique nous imposent à nous les élus, de travailler très vite sur ces sujets.

    Notre monde est submergé par les impacts de ces nouveaux usages. C’est déjà le cas avec l’IA par exemple. Notre responsabilité d’élus est d’accompagner son développement et de pouvoir définir les contours. Nous devons fixer aussi les limites de façon à ce que cette nouvelle technologie reste positive pour tous.

    Enfin, il y a toujours la question de la fracture numérique. Beaucoup a été fait mais le sentiment d’isolement causée par la prédominance du numérique est encore bien présente. Le Creusot est très impliqué sur ce sujet. Différents dispositifs sont là pour aider les personnes qui en ont besoin.

    Paroles d’élus : Vous avez souhaité, avec Villes de France, intégrer en amont du congrès une table ronde consacrée à la cybersécurité. Pourquoi ce choix ?

     David Marti : Tout simplement car nous sommes tous concernés ; que l’on soit une TPE, une PME, une grande entreprise, une collectivité ou même un hôpital. Nous devons être prêts à répondre à ces enjeux. Et cela est d’autant plus que la France va accueillir très bientôt de grands équipements sportifs ; je pense bien évidemment à la Coupe du monde de Rugby mais aussi aux Jeux Olympiques. Or, on sait que cette exposition médiatique amène également un nombre plus important d’attaques. Ce sujet interroge beaucoup les élus. Je peux m’en rendre compte notamment au sein de la commission sécurité à France Urbaine que je co-préside.

    Paroles d’élus : Vous allez, dans quelques jours, accueillir vos confrères élus. Comment se passe la dernière ligne droite des préparatifs ? Quels seront les principaux temps forts ?

    David Marti : Accueillir le congrès de Villes de France est d’abord une grande fierté pour le Creusot. Et c’est avec beaucoup d’enthousiasme et de joie que nous préparons l’événement depuis plusieurs mois maintenant.

    Nous pouvons nous appuyer sur toutes les infrastructures du territoire à commencer, pour faire écho à ce que je disais plus tôt, par le TGV. Accueillir ce congrès reflète aussi notre volonté politique d’accueillir ici dans notre ville des grands événements nationaux à l’instar des Assises de la Sécurité ou du Tour de France.

    Durant ces 2 jours, nous souhaitons montrer ce qui fait l’attractivité de notre territoire, son dynamisme et la qualité de vie du Creusot. Notre ville est une ville verte, accueillante et qui propose de nombreux services. Nous allons inaugurer par exemple dans quelques mois une nouvelle crèche. Elle sera la première du Département à répondre à différents attendus et d’objectifs en matière de développement durable.

    Au Creusot, on peut comme les 1500 universitaires et 500 étudiants y étudier ou faire du sport. Notre ville compte 50 clubs sportifs et plus de 7000 licenciés. Et nous sommes d’ailleurs régulièrement cités comme une des villes les plus sportives de France. Ici, on peut également profiter de la culture, de la programmation de la scène nationale et de nos conservatoires ou du festival des Beaux Bagages qui dure tout l’été.

     

    Pour retourner à la 1ère partie de cet entretien, c’est ici.