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Sommaire de l’article
    Applications & usages

    Télétravail : quels gains pour nos collectivités ?


    Pour tout savoir sur le télétravail, rendez-vous sur le site http://www.teletravailler.fr/

    Interview de Jean-Michel Thornary, Commissaire Général à l’égalité des territoires.

    Pouvez-vous nous présenter les missions du CGET ?

    Le CGET est une jeune administration, fondée il y a trois ans maintenant. Elle est le résultat de la fusion d’anciennes administrations aux fortes cultures : la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar), le Secrétariat général du comité interministériel des villes (SG-CIV) et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé). Le CGET représente 300 personnes pour 1 milliard d’euros de crédits. Elle est sous l’autorité du Premier ministre, du ministre de l’aménagement du territoire et du ministre de la ville.

    Quels sont les axes de déploiements du plan national de développement du télétravail ?

    Depuis la naissance du CGET, le gouvernement s’est préoccupé en de nombreuses occasions du devenir des territoires. Nous travaillons sur ces problématiques en lien avec la DGT et avec DGAFEP. Ensemble, ces 3 administrations coordonnent ce plan en y associant l’ensemble des partenaires : entreprises, organisations syndicales, patronales et ouvrières. Tous ceux qui ont quelque chose à dire et à faire pour que la vie de nos entreprises et de leurs salariés soit améliorée.

    Que pensez-vous de cet exemple d’espace de coworking ?

    C’est une bonne présentation de ce que sont les tiers-lieux et de ce que peut être le télétravail. Il existe une définition précise du télétravail. Il existe une définition précise du télétravail : activité professionnelle que l’on réalise de manière normale et périodique à l’extérieure de son entreprise. A Trilport, on voit l’agilité du tiers-lieu et sa capacité à accueillir des salariés, des personnes indépendantes qui vont venir travailler sur des créneaux plus ou moins longs. Cette souplesse est sans doute une des raisons de l’accroissement de la productivité globale des télétravailleurs. Parallèlement, la mise en place de tels dispositifs permet d’améliorer l’image des territoires.

    Quand on travaille chez soi, parle-t-on aussi de télétravail ?

    Si on le fait de manière régulière et périodique, c’est en effet du télétravail. Mais travailler chez soi suppose malgré tout d’avoir réuni à son domicile des conditions favorables pour rendre le service que l’entreprise attend de moi.

    Quels sont les gains financiers pour les collectivités ?

    On peut essayer de mesurer des gains au travers de la collectivité en générale et du temps passé dans les transports. Aujourd’hui, le salarié français fait 26km en moyenne entre son domicile et son lieu de travail. Multiplié par le nombre de salariés, cela représente 150 milliards de kilomètres soit 4 millions d’emplois équivalents temps plein, de 4 milliards de litres de carburants et de 5 milliards de mètres cubes de CO2. Aujourd’hui en France, on estime qu’il y a entre 8 et 15% de télétravailleurs. Ce sont autant de travailleurs qui économisent une heure et demi de transport quotidien. Les gains potentiels  et réels sont donc énormes.

    Le télétravail peut-il être l’occasion pour les collectivités de redynamiser leurs centres-villes ?

    Oui, si ce n’est pas le seul élément. Les plans de redynamisation des centres-villes doivent avoir une approche globale. Évidemment, créer un espace de coworking permet d’amener un nouveau public qui en marge de ses horaires de travail, pourra consommer dans les commerces de proximité. C’est donc un des axes de la stratégie de redynamisation.

    Peut-on dire que le télétravail est un facteur d’égalité pour les territoires ?

    La réponse est oui. Votre reportage était réalisé dans le Sud Seine-et-Marne. Il aurait pu être tourné dans le Gers ou en Lozère. Nous aurions eu la même analyse avec des personnes qui auraient eu une démarche et propos similaires. C’est une chance pour les territoires qui sont aujourd’hui en difficulté de retrouver le chemin de la mobilité, de permettre à des jeunes, bien formés, d’avoir un équilibre entre leurs vies professionnelles et personnelles tout en continuant à habiter là où ils souhaitent vivre. Nous avons tout intérêt à ce que nos structures s’adaptent aux souhaits de nos concitoyens et que nos salariés puissent évoluer dans des conditions de travail répondant à leurs contraintes.