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Sommaire de l’article
    Culture, patrimoine & tourisme

    [Tourisme et numérique] Focus sur l’Observatoire du tourisme de l’ANETT

    Crise du tourisme due à la situation sanitaire 2020/2021, difficulté croissante à recruter, adaptation au changement climatique, répercussion de l’inflation sur le pouvoir d’achat des français, impact du nouveau contexte géopolitique … Non, le secteur touristique, si important à l’économie de notre pays, ne reste pas inactif, les doigts pieds en éventail. Pour accompagner les collectivités et professionnels du secteur, l’ANETT avait souhaité en juin 2021, lors de son 90èmecongrès, se doter d’un baromètre sur les mutations du tourisme dans 10 ans. Une 2ème édition est disponible depuis le mois dernier.

    Grand public et professionnels

    Pour mener à bien cet observatoire, l’ANETT a pu compter sur le soutien de la Banque des Territoires et sur l’IFOP. L’enquête a été menée à la fois auprès d’un échantillon de 1507 personnes, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus mais aussi après de 155 professionnels du tourisme, contactés via l’ANETT. Comme l’explique volontiers, Philippe Sueur, Président de l’ANETT et Maire d’Enghien-les-Bains : « Pendant très longtemps, le tourisme était une économie de la cueillette ».

    Développer une stratégie d’attractivité

    Et de poursuivre : « 100 millions de touristes viennent chaque année et il n’y avait qu’à faire la récolte. On oublie que comme en agriculture, il faut prendre soin de l’arbre… Les élus l’ont bien compris. Depuis 10 ans, leurs collectivités ont développé une stratégie d’attractivité basée non seulement sur la promotion mais aussi par invention. L’observatoire permet d’apprécier la compatibilité entre les besoins de touristes et les réponses que doivent donner les élus. Or on remarque que les Français sont d’une certaine façon, plus conservateurs que prévus, et que les élus sont eux plus en avance que les attentes ».

    La mer, toujours

    De fait, si les possibilités de destinations augmentent, les envies des Français évoluent à la marge. Ainsi, à la question : « Quel type de destination aurait votre préférence pour les vacances ? », 59% des Français répondent « la Mer » alors qu’ils n’étaient que 55% en 2021. De même, la campagne, en seconde place cette même année avec 18% des réponses, rétrograde certes mais reste sur le podium à la 3ème place (14%), derrière la Montagne (15%).

    Le télétravail modifie le rapport aux vacances

    Analysant ces chiffres, Jérôme Fourquet, Directeur du Département Opinion et Stratégies d’Entreprise chez IFOP a souligné que si « les vacances pour une grande partie des français restent encore associé à la mer, la frontière entre vacances et résidence s’estompe. Cela s’explique par la généralisation du télétravail. Concrètement, de plus en plus de nos concitoyens pratiquent aujourd’hui le bi-résidence et donc des résidences secondaires, occupées jusqu’à peu uniquement pendant les vacances sont maintenant occupés toute une partie de l’année. Ce phénomène se voit notamment sur les littoraux. Certaines collectivités ont très bien capté ce phénomène, à l’instar de la Baule qui communique avec le slogan « vivre et travailler au pays des vacances ». La collectivité s’adresse spécifiquement à une clientèle de télétravailleurs ».

    Le train, meilleur allier pour des allers-retours plus fréquents ?

    Une autre question concerne justement les modes de transport privilégiés pour se rendre sur le lieu de vacances. On note globalement entre 2021 et 2023, une baisse des items « voiture » et « train » au profit de celui du « train ». Dans la même idée, à la question « Dans dix ans, pensez-vous que vous adopterez des vacances plus responsables d’un point de vue écologique ? », 82% du Grand Public et 95% des professionnels ont répondu positivement.

    Les français plus cigales que fourmis

    Paradoxalement, à cette autre question : « Aujourd’hui, diriez-vous que vous avez adopté des vacances plus responsables qu’avant d’un point de vue écologique ? » le « non » l’emporte pour 53% du panel Grand Public et pour 64% des professionnels sondés. Autre point important, résonnant sans doute très fort en cette période de forte inflation, celui de la fréquence des séjours. À la question « En général, à quelle fréquence partez-vous en vacances ? », on note une chute entre 2021 et 2023 de la réponse « Plusieurs fois par an », passant de 40% à 31% des sondés.

    L’impact de l’inflation

    L’observatoire fournit en effet des résultats intéressant sur l’impact du contexte économique actuel. 82% des sondés « grand public » estiment en effet avoir personnellement le « sentiment que (leur) pouvoir d’achat et (leur) niveau de vie sont impactés par le contexte économique actuel (inflation, coût de l’énergie). Des difficultés aussi présentes chez les professionnels du secteur qui redoutent pour 59% d’entre eux une « augmentation des prix de l’énergie » et une « conjoncture nationale et internationale, qui pourrait ralentir les activités ».

    Une table ronde pour aller plus loin

    Suite à la présentation de cette nouvelle édition de l’observatoire le 5 juin dernier, une table ronde a été organisée. Sont intervenus Martine Berthet, Sénatrice de Savoie et Vice-Présidente de l’ANETT ; Christine Demesse, Conseillère Municipale de Riquewihr ; Loïc Bonhoure, Directeur Délégué Compagnie des Alpes et enfin Timothée de Roux, CEO chez Alentour et Manawa. Cette table ronde est à revoir sur ce lien.