[Alimentation] Un PEPR de 65 millions d’euros pour une « agriculture numérique responsable »
Agriculture et numérique serait-il le mariage du siècle ? Le gouvernement vient en tout cas d’annoncer le lancement d’un Programme et Équipements Prioritaires de Recherche (PEPR) ambitieux sur l’agroécologie et le numérique. L’objectif n’est ni plus moins d’accélérer la troisième révolution agricole, c’est-à-dire de rendre concrète la transition écologique tout en faisant face aux enjeux de sécurité alimentaire, climatiques et environnementaux. Un défi qui semble impossible à relever sans numérique. Explications.
65 millions d’euros
Lancé au début de l’année devant près de 150 acteurs de la recherche, de l’enseignement supérieur, de l’innovation et des filières à la Cité des Sciences et de l’Industrie, ce PEPR sera doté sur les 8 prochaines années d’une enveloppe totale de 65 millions d’euros.
Un rôle fondamental
Lors de cette annonce le 6 janvier dernier, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau a précisé que : « la recherche et l’innovation ont un rôle fondamental à jouer dans la construction d’une agriculture numérique responsable, au service du développement de modes de production durables ».
Vers une troisième révolution agricole
Concrètement, la somme allouée permettra de financer des travaux de recherche de haut niveau et selon le communiqué de presse : « accompagnera l’innovation et son déploiement dans les territoires ». L’ambition ainsi clairement affichée est « d’accélérer la troisième révolution agricole, fondée sur le vivant et la connaissance ».
Vous avez dit « PEPR » ?
Ce PEPR s’inscrit pleinement dans le cadre du plan France 2030. Le volet « Financement des investissement stratégiques » de ce dernier peut accompagner de la recherche fondamentale via ces fameux programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR).
Consolider un leadership français
Sur le site de l’Agence Nationale de la recherche qui est en charge d’organiser la sélection, on peut lire que ces « PEPR visent à construire ou consolider un leadership français dans des domaines scientifiques liés ou susceptibles d’être liés à une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale et qui sont considérés comme prioritaires au niveau national ou européen ».
Deux types de PEPR
Aussi existe-t-il deux types de PEPR. Les premiers sont adossés aux stratégies nationales d’accélération. Ils accompagnent une transformation déjà engagée avec des produits, services, usages et acteurs bien identifiés. Les PEPR doivent alors permettre « la levée de barrières ou de verrous scientifiques liés à cette stratégie ». Les seconds, appelés exploratoires, accompagnent « une transformation qui commence à émerger et en est à ses débuts voire à ses prémices ».
Fédérer un écosystème de recherche
Dans le détail, il est précisé que ce PEPR doit « fédérer un écosystème de recherche à l’interface entre agroécologie et numérique, travaillant autour de quatre axes ». Il s’agira ainsi tout autant d’accompagner « des changements de pratiques en étudiant la place et le rôle des technologies, leurs impacts, et les politiques publiques » mais aussi de développer des outils numériques d’aide à la décision, en particulier « d’intelligence artificielle pour la collecte puis l’analyse des données en agriculture, au service de pratiques agricoles plus efficaces ».
Nouvelles générations d’agroéquipements
Le 3ème axe concernera la caractérisation des ressources génétiques animales et végétales dans le but« d’évaluer leur potentiel en faveur de l’agroécologie ». Enfin, il s’agira de « développer des nouvelles générations d’agroéquipements, grâce aux technologies numériques et à la robotisation ». Elles assisteront les agriculteurs dans leur travail et permettront par exemple d’améliorer la santé des animaux et leur bien-être grâce à des bâtiments d’élevage connectés où de réduire l’usage de produits phytosanitaires par une agriculture de précision