Focus sur… le livre blanc « Agriculture et numérique »
« Tirer le meilleur du numérique pour contribuer à la transition vers des agricultures et des systèmes alimentaires durables ». Voici le sous-titre du livre blanc « Agriculture et numérique » publié l’an dernier par l’INRAE et l’Inria. En ce mois de février que nous consacrons sur Paroles d’élus à l’alimentation, nous vous proposons de revenir sur cette publication aussi complète qu’inspirante.
Des défis scientifiques et technologiques à relever
Conçu de manière collaborative, ce livre blanc aborde le sujet de l’agriculture numérique, comme « levier pour accompagner la mutation de l’agriculture et des systèmes alimentaires ». À travers 6 chapitres, il dresse ainsi un panorama des défis scientifiques et technologiques que la recherche française devra relever pour permettre le développement de solutions numériques mais aussi d’usages qui faciliteront les transitions agroécologique et alimentaire nécessaires.
5 chercheurs
Pour mener à bien ce projet, cinq chercheurs d’INRAE et d’Inria mobilisés se sont appuyés sur les travaux de #DigitAg (l’Institut Convergence Agriculture Numérique porté par INRAE) et sur une trentaine de spécialistes au sein de ces établissements. À la lecture de cette publication, on découvre que l’ambition de construire une agriculture numérique responsable est sous-tendue par une double exigence. Il s’agit en effet de « développer un numérique responsable au service d’une agriculture responsable ».
Une transdisciplinarité indispensable
Il est donc facile de comprendre pourquoi l’un des leitmotiv de l’INRAE et l’Inria est la transdisciplinarité. Pour ces établissements pivots de la recherche dans les domaines de l’agriculture et du numérique en effet, il est essentiel en effet de mener les travaux de recherche au sein « d’un écosystème rassemblant acteurs du monde académique, du monde agricole et alimentaire et du secteur de l’innovation ».
Entre défis et impératifs
Une autre singularité de cette publication est de tenir le chemin de crète entre réponse aux défis identifiés et prise en compte des « impératifs de frugalité, de sécurité, de résilience et d’accessibilité dans le développement des innovations numériques venant en appui aux politiques publiques ». C’est pourquoi, l’INRAE et l’Inria insistent sur le fait que l’adoption des technologies du numérique en agriculture doit passer « par la démonstration de leur utilité, par la participation des utilisateurs à leur mise au point et leur formation ».
IA, data et robot
Parmi ces enjeux, on trouve tout autant la mobilisation et la mise en œuvre de nouvelles capacités d’acquisition de données que le traitement de ces dernières. Mais il est aussi question de la place faite à l’intelligence artificielle et à l’automatisation ou encore à la robotisation des tâches.
Que peuvent offrir les avancées technologiques ?
Comme l’explique cette publication, la première étape consiste à connaître ce que peuvent offrir les avancées des recherces actuelles. Pour les auteurs de ce livre blanc, l’agriculture numérique s’appuie sur trois leviers. Ils précisent que c’est de leur mobilisation conjointe que peut naitre l’innovation.
Une abondance de données
Le premier levier n’est autre que l’abondance des données, due au développement des capteurs, depuis les nanocapteurs jusqu’au satellite, mais aussi « aux facilités accrues de communication et de stockage ». Le deuxième levier vient de l’amélioration des capacités de calcul. Ces dernières « rendant possible la mise en œuvre de l’intelligence artificielle et de nouveaux modes de modélisation ».
Connectivité indispensable
Enfin, pilier non moins essentiel, il est question de connectivité et des interfaces d’échange d’informations. À ces trois leviers, les auteurs ajoutent un quatrième, déjà existant mais renouvelé par les capacités de mesure et de calcul, à savoir « celui de l’automatisation et de la robotisation ».