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    Éducation & formation

    [Education et numérique] 3 Questions à Sarah El Hairy, Secrétaire d’État chargée de le Jeunesse et de l’Engagement

    En déplacement dans le Cantal jeudi dernier pour la 15ème édition de Ruralitic, Sarah El Hairy, Secrétaire d’État chargée de le Jeunesse et de l’Engagement a répondu aux questions de Paroles d’Elus.

    Paroles d’Elus : Quel bilan tirez-vous du confinement et plus précisément de « l’école à la maison » ?

    Sarah El Hairy – La crise sanitaire a fait vivre à notre pays un vrai traumatisme. Cette période a chamboulé nos vies, notre quotidien et nos habitudes. Tout le monde a été évidemment impacté, quel que soit son âge. Ce que je retiens, c’est tout d’abord que nous ne l’avons pas vécu de la même manière selon l’endroit où nous habitons. En effet, vivre le confinement dans un appartement ou dans une maison, avec un balcon ou avec un jardin, ce n’est pas la même chose.

    De même, ce que l’on a appelé  « l’école à la maison » n’a pas été vécu de la même manière dans toutes les familles. Malgré l’engagement des enseignants, cette période a mis en lumière des différences et des inégalités.

    PdE : Quels sont justement selon vous les inégalités les plus criantes ?

    SEH- Je retiens deux types d’inégalités majeures. Inégalité tout d’abord face à l’accès aux outils et à la connexion. Inégalité par ailleurs face aux usages et à la maîtrise de ces mêmes outils. En effet, nous avons pu voir de façon criante que l’accès aux équipements informatiques était aujourd’hui encore un frein à la formation à distance. Certaines familles n’étaient pas du tout équipées. Dans la grande majorité des familles, des frères et sœurs ont du partager un seul et même ordinateur (avec parfois aussi leurs parents) pour travailler.

    Outre cet accès aux outils, et je parle là des outils physiques, l’ordinateur ou la tablette, le confinement a montré l’importance d’offrir à chaque Français, comme le Président s’y est engagé, une connexion de qualité et donc aussi l’importance de continuer à déployer la fibre sur le territoire. Nous devons continuer à lutter contre les zones blanches. Est-ce que l’on a un ordinateur à se partager pour toute la famille? Peut-on se connecter et télécharger un simple document pdf rapidement et facilement? Voilà concrètement des exemples d’inégalités.

    PdE : Peut-on encore parler de fracture numérique ?

    SEH- Malheureusement oui, et cela malgré l’engagement de nos élus locaux sur nos territoires pour faire en sorte que le déploiement de la fibre notamment, aille encore plus vite. Le Président de la République et le gouvernement se sont engagés pour que ce mot de fracture numérique soit le plus rapidement possible derrière nous mais cet effort doit être collectif. Nous ne réussirons que si l’engagement est total et si nous allons collectivement avec les élus et opérateurs dans le même sens. Les élus locaux, sont déjà très impliqués comme je viens de le dire, mais nous devons collectivement aller encore plus loin.

    Dans l’intitulé de mon ministère, vous avez « jeunesse » et « engagement ». Ce n’est pas un hasard, c’est par l’engagement que la jeunesse transforme son quotidien et même son territoire. Le plus important, pour lutter contre cette fracture numérique, c’est je crois de donner à la jeunesse la possibilité  de s’engager. Je pense, en disant cela, par exemple à la réserve civique lancée au début du confinement et qui est le symbole de cette jeunesse qui transforme sa quête de sens en réalité de terrain. Je pense aussi, puisque nous parlions des inégalités face aux usages à ces jeunes qui grâce au Service National Universel, font le choix de donner plusieurs mois de leur vie pour par exemple former d’autres personnes au numérique. Nous avons un bel exemple ici aujourd’hui à Aurillac avec le bus mis à disposition par le Département du Cantal.