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    Les enjeux de la fibre optique en zone rurale.

    En 2011, le village de Mareuil sur Lay-Dissais, en Vendée, a été le premier site rural à expérimenter avec six autres communes le déploiement de la fibre optique en zones non denses . Lancée par le Commissariat Général à l’Investissement dans le cadre du Grand Emprunt, cette opération-pilote devrait permettre de tester les conditions techniques et économiques du déploiement de la fibre en milieu rural, au service de la couverture du territoire.

    Alors que pour les grandes agglomérations, la fibre n’est pas une nouveauté – le déploiement y a débuté en 2008 – pour les territoires ruraux c’est une première. Cette expérimentation du déploiement de la fibre optique, menée l’année dernière conjointement par l’Etat, les collectivités et les opérateurs sur sept zones rurales en France, a permis aux collectivités concernées et aux opérateurs participants de se confronter aux réalités du terrain. Sur ces territoires, la densité peu élevée des foyers et leur éloignement rendent le déploiement plus complexe et plus coûteux.

    A Mareuil, le déploiement de la fibre optique a coûté 900.000 euros financés par France Télécom Orange avec le soutien de l’Etat et du Conseil Général de Vendée. C’est en effet l’opérateur Orange qui a répondu à l’appel à projet du gouvernement en se rapprochant du Conseil Général, de la municipalité et de SFR. En l’espace de quelques mois (les travaux ont duré de février à juin 2011), ce sont ainsi 715 foyers qui ont été raccordés en fibre optique et qui depuis peuvent souscrire auprès d’Orange ou de SFR des offres Triple Play (TV HD, Internet, Téléphone) au tarif des grandes villes (35Euros/mois) avec des débits de 100Mbits/s, cinquante fois supérieur à ceux de l’ADSL.

    Bruno Retailleau, le président du Conseil Général de Vendée, en rappelle l’enjeu : « C’est une révolution numérique qui est en train de réinventer notre quotidien. On n’a plus les mêmes façons de travailler, de se distraire, de communiquer, de s’informer, et c’est donc capital que le très haut débit puissent irriguer {le territoire} avec la fibre ».

    D’ailleurs, les citoyens ne s’y trompent pas. Preuve en est à Mareuil, les demandes de raccordement, émanant des foyers situés en périphérie de la zone d’expérimentation, sont de plus en plus nombreuses. Or, il y a encore quelques mois, ce n’était pas une évidence pour la municipalité. Et pour cause, le maire de Mareuil, Jean-Pierre Hocq, a d’abord craint les désagréments, d’autant que, comme il l’indique, la municipalité venait de « refaire les chaussées ». Finalement, il a été très agréablement surpris : « Il y a eu très peu de tranchées ou de saignées (…) voire quasiment pas ». Et c’est là tout l’avantage de l’opération pour la commune qui a ainsi pu profiter du savoir-faire d’Orange. L’opérateur a notamment limités les ouvertures en réutilisant autant que possible ces propres fourreaux.

    Cette opération, qui a permis d’identifier les difficultés propres au déploiement de la fibre en zone rurale, porte déjà ses fruits. Un recueil des bonnes pratiques a été élaboré à partir des retours d’expériences émanant des sept zones qui ont pris part à l’expérimentation. Bien que ce document ne soit pas un guide, il met en avant dix sept recommandations à destination des collectivités et des opérateurs qui réaliseront le déploiement de la fibre optique dans les années à venir. Un premier pas qui devrait permettre d’arriver plus rapidement vers l’objectif de couverture globale du territoire national en très haut débit.