La bibliothèque du Grand Lyon opère sa révolution numérique
Le Guichet du savoir répond à 6 500 questions par an et les publie gratuitement sur Internet. Il constitue ainsi une base de données colossale en libre service.
Un système de questions-réponses permet à tout internaute de bénéficier d'informations précises, recueillies par des professionnels de la recherche documentaire : les bibliothécaires.
Un service original
Interrogation grammaticale, questionnements sur la production de bananes dans le monde, la révolte des Canuts ou la gastronomie rhodanienne… les utilisateurs du Guichet du savoir, développé par la bibliothèque municipale de Lyon, se montrent particulièrement éclectiques dans leur recherche d'informations. Ainsi, ceux d'entre eux qui désirent approfondir leurs connaissances au sujet de "l'intensité", cette "notion de grammaire nouvellement introduite" bénéficieront de conseils de méthode de recherche de documents universitaires. Et se verront signaler la tenue d'un colloque sur le sujet à Tunis, au mois de décembre 2010.
C'est bien l'objet de ce service original, qui donne une nouvelle coloration au métier de bibliothécaires : permettre à tout internaute de bénéficier d'informations précises sur quelque sujet que ce soit, sous 72 heures, la limite de temps de réponse que s'est imposée ce service.
Vers une démocratisation du savoir
Des informations que les trois bibliothécaires employées à temps plein pour le Guichet du Savoir glanent sur Internet et surtout dans le fond documentaire de la bibliothèque. A trois exceptions près: les questions d'ordre médical, les recherches d'informations à caractère juridique et "nous ne faisons pas les devoirs à la place des élèves", prévient Patrick Bazin, ancien directeur de la bibliothèque municipale de Lyon et désormais Directeur de la Bibliothèque Publique d’Information depuis le 1er avril 2010.
Le résultat, quelques années après la mise en service du Guichet développé depuis 2004, est une "encyclopédie dynamique", constituée des 30 000 réponses jusqu'ici proposées auxquelles peuvent avoir accès les internautes, grâce à un moteur de recherches propre à la bibliothèque, une sorte de "Google interne", appelé "Catalogue Plus" et constituant aussi une porte ouverte vers toutes les ressources documentaires dont dispose la bibliothèque.
Alors que "l'ingénierie de la connaissance se développe grâce à Internet et aux réseaux sociaux", selon Patrick Bazin, un véritable "enjeu de démocratisation du savoir" se pose. Et notamment aux bibliothécaires et documentalistes, qui ont toujours développé une "compétence de médiation entre la ressource documentaire et le grand public".
Une initiative pérenne
Les deux millions de visiteurs du site, en 2009, ne peuvent qu'apprécier de bénéficier d'un guide averti dans la jungle d'informations que constitue le world wide web tout en continuant par ailleurs à s'abreuver aux sources plus traditionnelles que constituent les livres et autres recueils documentaires.
