Partagez cet article
Sommaire de l’article
    Cybersécurité

    Vidéoprotection augmentée : qu’en pense la CNIL ? ( 1ère Partie)

    La vidéoprotection dite « augmentée », capable de détecter autant la présence de colis abandonnés que des comportements suspects d’individus, est pour ainsi dire, à nos portes et au coin de la rue… Cette technologie est en effet déjà opérationnelle et les industriels s’impatientent de pouvoir la déployer grandeur nature. C’est pourquoi, l’avis de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, plus connue sous l’acronyme de CNIL se faisait attendre. Explications.

    Une consultation publique depuis janvier

    Les demandes étaient à la fois de plus en plus nombreuses et plus présentes. À croire que tout le monde attend avec impatience l’installation sur le domaine public de ces systèmes de vidéoprotection nouvelle génération, capables d’analyser en direct les images captées par leur caméra. Ainsi, nombreuses sont les collectivités mais aussi les patrons de grandes surfaces à rêver d’une vie plus belle et plus sécurisée grâce à cette nouvelle technologie. « Submergée » par les demandes, la CNIL a lancé le 14 janvier dernier une consultation publique.

    Quel encadrement juridique ?

    En effet, comme l’Institution le rappelle : « ces caméras soulèvent de nouveaux enjeux pour les droits et libertés des personnes, et de nombreux professionnels ou associations ont interrogé la CNIL sur leur encadrement juridique ». C’est pourquoi, la CNIL a souhaité exposer ses réflexions et ses analyses sur le sujet d’un point de vue «  éthique, technique et juridique».

    Des risques déjà identifiés ?

    La CNIL a donc publié en janvier dernier un projet de position qu’elle a soumis à cette consultation publique durant deux mois, pour permettre à l’ensemble des parties prenantes au sens large ; « citoyens, administrés, consommateurs, industriels/fournisseurs de solutions, utilisateurs de solutions, chercheurs, universitaires, associations » de s’exprimer.

    450 contributions

    Cette vaste mobilisation sur le sujet des caméras « augmentées » se traduit en chiffre. Ainsi pas moins de 450 contributions ont été adressées à la CNIL. On y trouve pour presque la moitié des citoyens mais aussi 17 entreprises développant des dispositifs de vidéo « augmentée » et 8 associations ou fédérations représentatives du secteur. Enfin, 4 institutions et 5 municipalités ont aussi participé. Les contributions reçues par la CNIL, nombreuses et variées, ont permis d’enrichir et de consolider sa position, qu’elle publie ce 19 juillet dans sa version finalisée.

    Une priorité stratégique pour la CNIL

    Comme elle le rappelle volontiers elle-même dans la synthèse des contributions publié également en ce mois de juillet ; « depuis 2017, la CNIL appelle à la vigilance concernant les évolutions des outils de vidéoprotection et l’inadéquation du cadre légal avec certaines technologies parfois déployées ». Et de poursuivre : « Pour autant, depuis plusieurs années, de nouveaux types de caméras équipées de logiciels d’intelligence artificielle se développent ».

    Des données précieuses à portée de main…

    Si les interrogations et les appétits sont bel et bien là, c’est que les possibilités offertes semblent quasi sans limite. Ainsi, « certains dispositifs (…) filment la voie publique et peuvent comptabiliser en temps réel les différents usages (piétons, voitures, vélos) afin de les répertorier, ou encore (…) comptabilisent et catégorisent (genre, âge, etc.) les personnes fréquentant un centre commercial afin d’adapter les contenus publicitaires ou l’agencement des enseignes ou des produits ».

    Pour accéder à la 2ème partie, cliquez ici