Vaucluse : des kilomètres dans les jambes, des projets numériques plein la tête
Cinq ans après un passage « en coup de vent », le Tour prend le temps cette année de s’attaquer aujourd’hui à celui que l’on surnomme le Géant de Provence. Mais curiosité de cette étape dans le Vaucluse, il n’y aura pas une mais bien deux ascensions du Mont Ventoux. Du côté des collectivités à la fois villes étapes du Tour mais aussi lauréates du programme Petites Villes de demain, là encore, cette journée s’annonce très riche. Focus en effet sur les projets numériques d’Apt, Isle-sur-la-Sorgue, Malaucène, Pernes-les-Fontaines et Sault.
Terre de cyclisme… et de numérique
Avec une double ascension et une arrivé à son pied, le Mont Ventoux est la grande star de cette nouvelle étape du Tour de France. Mais c’est aussi pour son directeur Christian Prudhomme, une «manière de saluer l’initiative du Conseil Départemental de Vaucluse qui en a réaménagé le sommet au profit des cycliste ». Alors ne perdons pas plus de temps, 199 kilomètres nous appellent aujourd’hui avec son lot de découverte. Comme vous allez pouvoir en effet le découvrir, les initiatives numériques ne manquent pas…
Apt et le wifi public devient réalité
C’est le cas par exemple à Apt que le peloton découvrira après seulement 63 Kilomètres. Pour lutter contre la fracture numérique, aggravée par la crise, la ville a fait le choix de proposer dans le centre-ville du wifi gratuit. Elles permettent aux habitants et aux touristes d’accéder gratuitement à internet, depuis plusieurs lieux publics. De la place Bouquerie à celle de Gabriel Péri en passant par la place Carnot, la mairie, la gare routière et enfin le jardin public ; c’est en tout sept bornes wifi stratégiquement implantées qui sont d’ores-et-déjà opérationnelle.
Faciliter l’accès à internet aux jeunes, aux seniors, aux familles modestes est pour les élus un véritable enjeu d’inclusion mais pas seulement. La présence du wifi public est bénéfique pour tout le monde et permet d’imaginer de nouveaux usages, comme par exemple pour développer le tourisme.
Parallèlement à cette démarche, d’autres actions mises en place par la municipalité sont à relever ; équipement des écoles en PC et vidéoprojecteurs, accélération du déploiement de la fibre et bientôt un Tiers lieu comportant un musée numérique, campus connecté et des ateliers avec imprimantes 3D.
Le Grenier Numérique, la caverne d’Ali baba d’Isle-sur-la-Sorgue
En parlant justement de lié dédié au numérique, il en est un que nous nous devons d’aller visiter à quelques kilomètres de là, dans une autre ville de Petites Villes de Demain du Vaucluse et qui va voir passer le peloton aujourd’hui… il s’agit d’Isle-sur-le-Sorgue.
Depuis déjà près de 10 ans, la ville a fait « le pari du patrimoine, gage de développement pour l’avenir de son territoire ». Mais nous aurions tort de réduire cette commune de 19 483 habitants à une jolie carte postale d’antan. En effet, la municipalité a su tirer parti des progrès technologiques « pour se redéfinir comme une discipline d’avenir ».
Grâce à ce pari, plusieurs jeunes entreprises du numérique ont pu se lancer, s’expérimenter et s’ouvrir au marché via l’expertise municipale du secteur du patrimoine. Cette dynamique, loin de retomber a fait naître un lieu de rencontre, de co-construction et de partage dénommé « Le Grenier Numérique »
Concrètement, ce tiers lieu, car il s’agit bien de cela rassemble plusieurs pôles d’animation allant ; d’un centre d’accueil pour les jeunes entreprises innovantes, à des espaces de showroom, conférences et ateliers. Mais ce n’est pas tout, on y trouve aussi un centre de ressources « patrimoine & numérique » dans lequel, on découvre les richesses du territoire sous différentes formes allant de la vidéos aux modélisations 3D ou encore réalité virtuelle.
Loin de vouloir se contenter de tous ces projets, un espace d’exposition sur l’art digital monte en puissance progressivement. A terme, il offrira ;« la possibilité à des artistes utilisant de nouveaux médias et des vecteurs numériques de pouvoir exposer leurs œuvres au rez-de-chaussée ».
Alors, cette étape du jour ? Etonnante n’est-ce pas ?
« Vaincre le Ventoux » depuis Malaucène, le Roadbook numérique indispensable
Mais revenons à notre Géant. Alors que nous jouons un peu les touristes; il faut bien l’admettre; le peloton lui s’apprête à faire non pas une mais ascension du Mont Ventoux.
Pour ne pas nous laisser trop distancer, voici une initiative qui devrait nous permettre d’affronter nous aussi ce défi tout en découvrant une nouvelle ville lauréate du programme nationale porté par l’ANCT.
C’est à Malaucène, au pied du mont, que nous nous rendons en effet maintenant pour réussir ce triple exploit. On y retrouve en effet Benjamin, le Fondateur de la start up Avintur. Celui a conçu un roadbook numérique intitulé « Vaincre le Ventoux » depuis Malaucène. Parfaitement ce qu’il nous fallait non ? Cet ouvrage doit en tout cas, nous « aider à réussir (n)otre ascension et à dire « je l’ai fait !». »
Passionné par ce parcours, il réalise en effet plus d’une dizaine d’ascensions par an depuis son installation dans le Vaucluse ; cet ouvrage numérique est le fruit de nombreuses heures ;« passées sur ses pentes, sur mon vélo, avec mon appareil photo autour du cou et mon carnet dans la poche arrière de mon maillot pour capturer les moindres détails des ascensions. »
La Bricothèque de Pernes-les-Fontaines
Si certaines régions proposent de suivre la route des vins; dans le Vaucluse, celle des lieux dédiés au numérique ne serait pas moins intéressante, bien au contraire. La prochaine étape pourrait d’ailleurs en être en effet Pernes-les-Fontaines et sa « Bricothèque ». Et ne serait-ce qu’avec ce nom, vous l’aurez compris ; ici, on est plutôt du genre à remonter ses manches et à mettre les mains dans le cambouis ou dans la graisse à vélo si vous préférez…
Concrètement, « La Bricothèque” est une association loi 1901 mais aussi le nom d’un “FabLab”. Lecteurs fidèles de Paroles d’Elus, nous ne vous ferons pas l’affront bien évidemment de rappeler qu’un ; « fablab est lieu ouvert à tous, sans distinction générationnelle, tant pour les particuliers que les professionnels, sous la forme d’un grand atelier public où chacun peut échanger ses compétences, ses savoirs, grâce à l’accès à un parc équipé de tout l’outillage nécessaire à la création (du simple ciseau à bois à la découpe laser) ».
Mais celui de Pernes-les-Fontaines a une particularité. En effet, au-delà des codes communs aux fablabs du monde entier que nous respectons, La Bricothèque se trouve au cœur du Vaucluse, un département riche en artisans d’art et artistes. Aussi, les fondateurs ont pour ambition de les soutenir dans leurs développements et leurs activités en offrant un parc d’outils, de machines et de techniques adaptés à l’artisanat.
C’est pourquoi, on y trouve des profils très variés. Il y a par exemple Paul Ciravegna, Graphiste et modélisateur 3D de son état ; Olivier Bertrand, Ingénieur d’études Robotique; mais aussi Franck Dorat qui outre son engagement comme Trésorier de l’association est Artisan d’art et artiste.
Depuis le début de l’aventure en 2016, la Bricothèque a grossit progressivement au point d’être aujourd’hui un lieu bien identifié par tous les Pernois. Et les projets ne s’arrêtent pas là. En effet, pour 2021, on s’attèle au lancement d’une ressourcerie dédiée à la matière; et à la création d’un centre d’accompagnement et de création de petites entreprises locales de l’Economie Bleue. Ces dernières considèrent les déchets comme des ressources. Passionnant non ?
Ah mais je vous vois venir… vous, vous resteriez bien quelques jours à Pernes-les-Fontaines, c’est ça ? Malheureusement, de nouvelles collectivités du programme Petites Villes de Demain nous attendent et nous devons repartir sans plus tarder. Mais, promis Paroles d’Elus reviendra dès que possible…
Sault ça s’écoute aussi…
Rien de tel qu’un peu de musique pour se remettre en jambe. Et justement, en matière de mélodies, Sault en connaît un rayon. Dans les rues de cette commune de 1400 habitants, on peut profiter du bienfait de petites Pastilles Sonores. La qualité des réalisations vaut la peine de s’arrêter sur ce projet.
Initié en 2020 par la compagnie Le phare à lucioles ce projet baptisé « Sault ça s’écoute aussi… » a consisté à commander à des artistes du sonore, des compositions de petites pièces. Le principe est simple : « un artiste passe une journée dans un commerce du village. La rencontre, l’atmosphère du lieu, la vie du commerce ou encore les enregistrements in situ; donnent la matière principale permettant à l’artiste de composer, écrire et enregistrer une petite pastille sonore de 2 à 3 minutes ». La pastille sonore est ensuite enregistrée sur une plateforme d’écoute ; et accessible via un QR-code affiché sur chaque façade des commerces participants.
C’est ici, à Sault dans le Vaucluse, que l’on se quitte aujourd’hui avec justement une de ces Pastilles Sonores…
Pour accéder à la précédente étape dans le Cher, cliquez ici.