Partagez cet article
Sommaire de l’article
    Environnement & gestion des ressources

    [Retour sur] La conférence « Smart city, nos données sont-elles en sécurité ? » (3ème partie)

    Le Monde Cities organisait le 10 février dernier, une matinée d’échanges consacrée aux enjeux et aux défis que pose la sécurité des données dans les villes développant des projets de « smart city ». Cyril Luneau, Directeur des relations avec les collectivités locales d’Orange, est intervenu en conclusion de cet événement. Pour Paroles d’Elus, il a accepté de revenir sur les différents points de sa prise de parole.

    Paroles d’Elus : Si les enjeux des Smart Cities semblent aujourd’hui bien identifiés, il semble que leurs avènements tardent à venir. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

    Cyril Luneau – Nous sommes arrivés à une période pivot. Les collectivités locales, dans les échanges que nous pouvons avoir avec leurs directeurs généraux sur le terrain, nous le disent toutes ; « il est temps d’adresser ce marché et de répondre aux besoins des administrations locales ». Alors pourquoi cela ne va-t-il pas plus vite ? Il manque en fait très souvent aujourd’hui une vision globale sur une stratégie territoriale de la donnée. Par ailleurs, les services proposés par les acteurs privés sont souvent très fragmentés. La grande majorité d’entre eux sont très spécialisés et ne proposent que des briques de service. Le risque pour les collectivités est ainsi double, ce qui peut expliquer le temps pris pour déployer de nouveaux services dit de « Territoires Intelligents ». Il y a tout d’abord la crainte d’un éparpillement mais aussi un doute sur la maitrise de leurs politiques publiques.

    Paroles d’Elus : Il a beaucoup été question de confiance durant cette matinée. Comment Orange répond-t-il à ce « préalable nécessaire »?

    Cyril Luneau : Nous travaillons en effet à devenir le partenaire de confiance des territoires pour mettre en œuvre et valoriser leurs données. Et à ce titre, Orange, grâce à son savoir-faire et son expérience auprès des collectivités, en a toute la légitimité. Par notre expertise, notre connaissance des Territoires et notre engagement pour un numérique responsable, nous travaillons déjà quotidiennement avec et pour des collectivités de différentes tailles.

    PdE : Dans votre intervention, vous avez insisté sur ce que vous avez appelé « les essentiels ». De quoi s’agit-il ?

    CL : Ces « essentiels » sont en effet les différentes dimensions que doit exiger une collectivité qui souhaite se lancer dans une démarche de territoire intelligent et durable. Mais il me semble utile de rappeler tout d’abord un point important. Dans le cadre des territoires intelligents, le responsable de traitement ne peut être que la personne publique, c’est-à-dire ici la collectivité locale. Ainsi, l’opérateur privé intervient comme un sous-traitant qui traite des données personnelles sur instruction et pour le compte du responsable de traitement dans le cadre d’un service ou d’une prestation. L’opérateur privé assure donc des prestations mais ne peut jamais endosser le rôle du responsable du traitement.

    C’est pourquoi, il me semblait justement important d’insister lors de mon intervention sur ces « essentiels ». Les élus et leur administration d’avoir pouvoir exiger de leur opérateur privé différents engagements. Le premier d’entre eux est comme vous l’avez rappelé, de travailler avec un acteur de confiance. Celui-ci doit concrètement garantir la souveraineté numérique, et être capable de s’engager dans la durée. C’est primordial afin d’assurer une continuité de service et une pérennité de l’investissement à long terme. Les collectivités ne doivent pas être pieds et poings liés avec une partenaire qui pourrait tout bonnement disparaître, être racheté, ou changer de modèle.

    Les collectivités doivent par ailleurs exiger de la proximité avec un ancrage territorial fort. Ce point est important afin de pouvoir garantir le transfert des compétences aux équipes de la Collectivité.

    PdE : Ne sommes-nous pas face à une impasse entre deux modèles, celui d’une part des collectivités qui ont besoin de solutions presque cousues-main et, d’autres parts des modèles quasi industriels du côté des opérateurs privés ?

    CL : Les Collectivités locales ont besoin avant de se lancer de définir une stratégie de maitrise des données et d’établir une organisation de gouvernance. Et effectivement, là où je vous rejoints, c’est que lorsque les stratégies se construisent, il n’y a pas un chemin unique et pas un modèle unique. Nos solutions ne sont pas « sur étagère » mais conçues spécifiquement pour et avec les Collectivités locales. Les enjeux des politiques publiques exigent du sur-mesure mais aussi des solutions de bout en bout, qui s’adaptent aux outils existants de la collectivité.

    PdE : Comment accompagnez-vous les collectivités dans leurs projets de territoires intelligents ?

    CL : Tout d’abord, nous regardons tous les appels d’offres, quelques soit la taille des collectivités et nous répond à beaucoup d’entre eux. Nous avons beaucoup appris depuis plusieurs années sur ce marché émergent. Notre expertise de 20 ans de relation de proximité et de dialogue avec les Collectivités et avec leur écosystème local, d’acteurs privés et publics, est en cela un atout. Plus concrètement, nous nous attachons à « démarrer petit » avec la collectivité, le plus souvent sur un cas d’usage. Puis nous faisons évoluer la plateforme au rythme de la Collectivité, en ajoutant progressivement de nouveaux services. Il est en effet important, pour nous que les collectivités puissent toujours capitaliser sur leurs investissements initiaux. Notre approche apporte une proposition à chacun des enjeux du marché aujourd’hui ; maitrise de la donnée et gouvernance de la collectivité, sécurité de la donnée, modèle ouvert et partenarial.

    PdE : Orange a aussi un savoir-faire dans la protection des données ?

    CL : En effet, Orange a pris depuis longtemps la mesure des enjeux liés à la protection des données dans le cadre de ses activités numériques. Aussi, nous répondons à cette exigence de souveraineté numérique que je viens de citer, en proposant des solutions permettant d’héberger les données publiques en toute confiance, avec des niveaux de sécurisation et de performance adaptés aux besoins et aux demandes de chacune des collectivités. Nous nous inscrivons dans le cadre national et européen en cours de définition. Orange accompagne les collectivités dans la durée, de façon évolutive, avec une continuité de service garantie. Par ailleurs, nous sommes neutres par rapport à des acteurs-métiers et délégataires sur la captation des données.

    Les Collectivités doivent pouvoir piloter leurs « politiques publiques intelligentes et durables » et nous sommes heureux d’y prendre part, en apportant la méthode, les outils et l’accompagnement nécessaires pour garantir l’efficacité opérationnelle.

     

    Pour retourner à la 1ère partie de cet article consacré à la conférence ; « Smart city, nos données sont-elles en sécurité ? », cliquez ici

    Pour retourner à la 2ème partie de cet article consacré à la conférence ; « Smart city, nos données sont-elles en sécurité ? »,
    cliquez ici