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Sommaire de l’article
    Culture, patrimoine & tourisme

    Le retour en grâce des petites villes

    Cette semaine, l’Association des petites villes de France, l’Agence nationale de la cohésion des territoires et la Banque des Territoires ont dévoilé le 1er baromètre des petites villes. Réalisé par Ipsos, ce dernier doit permettre de mieux appréhender ce qui est lu par certains comme un retour en force des petites villes dans cette période d’après confinement. Particularité de la démarche, l’institut de sondage a interrogé concomitamment deux panels ; à savoir un échantillon de 1 000 personnes représentatives des Français et un échantillon de 800 personnes représentatives de la population des communes du programme Petites villes de demain. Trois principaux enseignements peuvent être tirés. Explications.

    Une enquête pour croiser les regards

    Comme l’explique Yves Le Breton, Directeur général de l’Agence nationale de la cohésion des territoires ; «  l’ANCT a souhaité connaître et croiser les regards des habitants des petites villes et de l’ensemble des français. Cette enquête a interrogé des français sur l’évolution de leur ville et des petites villes en général, sur les atouts et faiblesses perçus et vécus des petites villes et des leviers d’action publique qu’ils leur semblent opportun de mobiliser pour améliorer la qualité de vie de la population ».

    Des atouts multiples et de plus en plus recherchés

    Voici deux pourcentages qui doivent donner le sourire aux élus des petites villes ;  89 % des Français ont une image de plus en plus positive des petites villes. Cette impression est aussi partagée par les plus jeunes puisque ce chiffre monte à 93 % dans leur catégorie. Comment expliquer une telle adhésion ? Nos concitoyens y associent des qualitatifs de plus en plus recherchés comme la proximité avec la nature, la convivialité ou encore la sécurité. Autre atout indéniable dans cette France post-confinement ; « les petites villes sont également perçues comme le territoire où l’on peut le mieux mener un mode de vie ayant le moins d’impact possible sur l’environnement et sur le changement climatique ».

    petites villes: une image positive

    Pour Christophe Bouillon, Président de l’Association des petites villes de France (APVF) et Maire de Barentin ; « Cette enquête montre en effet l’image positive qu’on les Français de ces territoires qui disposent de nombreux atouts comme la proximité avec la nature et les paysages. Mais ce baromètre met également en avant les difficultés de ces territoires (…) Le programme petites villes de demain doit s’attaquer à ces différents enjeux prioritaires pour que les français qui vivent dans ces territoires, comme ceux qui aspirent à s’y installer, puissent le faire ».

    Accessibilité

    Pour autant, l’heure de l’exode urbain n’est pas encore totalement venue. En effet, des verrous sont encore à faire sauter pour pouvoir transformer l’essai. Parmi ces freins persistants, la question de l’accessibilité reste majeure. Ainsi, 43% des Français l’identifient comme un obstacle bien réel.

    Emploi

    Autre obstacle, celui de l’emploi. C’est en tout cas un élément cité en priorité notamment chez les cadres et jeunes actifs. Rappelons néanmoins sur ce point que près de 70% des emplois industriels en France sont dans les collectivités de moins de 20 000 habitants. Pas étonnant donc, que l’Apvf ait choisi de faire de la Relance le fil rouge de ses 23èmes Assises en septembre dernier à Cenon. En effet, comme l’a rappelé Christophe Bouillon à cette occasion ; « C’est donc dans les petites villes, principalement, que la relance économique produira ses pleins effets ».

    Santé

    S’ajoute à ces 2 premiers items, une problématique qui pourrait être qualifiée de plus structurelle ; et identifiée depuis déjà de nombreuses années ; celle de l’accès à une offre de soins. Comme le précise en effet l’observatoire ; « la question de la santé et de l’offre de soins vient notamment chez les 60 ans et plus ».

    petites villes : Le télétravail rabat les cartes

    Indéniablement, la crise sanitaire et les différents confinements ont modifié profondément nos façons de travailler mais aussi nos attentes. Alors que le télétravail généralisé en mars 2020 a provoqué un exode important ; rappelons qu’une analyse statistique réalisée par Orange à partir des données de ses abonnés téléphoniques, avait montré que 17 % des habitants de la métropole du Grand Paris ont quitté la région entre le 13 et le 20 mars, soit 1,2 million d’habitants ; la maitrise de la crise sanitaire semble ne pas avoir mis fin à ce retour en grâce des petites villes.

    L’exode urbain rendu possible

    En effet, grâce aux efforts fait par tous les territoires pour déployer la fibre et la 4G, le télétravail est aujourd’hui matériellement possible. Concrètement, si seuls 21% des actifs pensent qu’ils trouveraient « certainement » un emploi dans leur secteur d’activité s’ils s’installaient dans une petite ville ; pour 82% des Français au contraire, le développement du télétravail constitue « une opportunité durable de revitalisation des petites villes », en permettant l’arrivée d’actifs travaillant actuellement dans de grandes agglomérations. Et le baromètre d’ajouter ; « plus concrètement, les actifs interrogés sont aussi 42% à répondre que la compatibilité de leur emploi avec le télétravail serait un facteur qui pourrait les inciter à faire le choix d’habiter dans une petite ville. Ce sentiment est davantage partagé par les moins de 35 ans (55%) et par les cadres (55%) ».

    Retrouver la synthèse du baromètre et l’intégralité des résultats en cliquant ici.