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    Applications & usages

    « Osez l’IA » : un plan à 200 millions d’euros pour démocratiser l’intelligence artificielle dans les entreprises

    Présenté le 1er juillet par Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, le plan national « Osez l’IA » vise à accompagner la transformation numérique de toutes les entreprises françaises d’ici 2030. L’État déploie 300 ambassadeurs sur le territoire. 15 millions de professionnels seront formés. L’objectif : faire de la France un leader européen de l’IA.

    L’intelligence artificielle n’est plus l’apanage des géants du numérique. Deux salariés sur trois utilisent déjà l’IA générative au quotidien. Pourtant, seules 13% des PME et ETI françaises ont franchi le pas d’une adoption structurée. Face à ce paradoxe, le gouvernement dévoile une stratégie ambitieuse. Il s’agit de faire de l’IA un outil accessible et concret pour toutes les entreprises françaises, quelle que soit leur taille.

    Un constat alarmant qui justifie l’urgence d’agir

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le rapport Draghi de septembre 2024, l’IA pourrait générer 16% de croissance sur dix ans. Elle augmenterait la productivité de 20% par entreprise. Pourtant, 43% des PME et ETI ne réalisent aujourd’hui aucune analyse de données. Ce retard dans l’adoption de ces technologies est préoccupant. « Ce n’est pas une menace, c’est une opportunité », martèle Eric Lombard, ministre de l’Économie. Il y voit « le cœur de la compétitivité de demain ».

    L’État fixe des objectifs chiffrés ambitieux d’ici 2030. 100% des grandes entreprises devront avoir intégré l’IA dans leurs opérations. C’est aussi le cas pour 80% des PME/ETI et 50% des TPE. Aujourd’hui, les taux sont respectivement de 53%, 13% et 8%. Un défi colossal qui nécessite un accompagnement sur mesure.

    300 ambassadeurs pour sensibiliser et rassurer

    Premier volet du plan : la sensibilisation. L’État déploie un réseau de 300 ambassadeurs IA sur tout le territoire. Il mêle personnalités publiques et experts sectoriels. Parmi eux, des dirigeants emblématiques comme Maurice Levy (Publicis), Jean-Pierre Farandou (SNCF) ou encore Christel Heydemann (Orange). On trouve aussi des spécialistes régionaux en lien avec les Chambres de Commerce et d’Industrie, Bpifrance et la French Tech.

    Ces ambassadeurs ont pour mission d’expliquer concrètement comment l’IA peut transformer chaque secteur d’activité. Des événements de mise en relation seront organisés mensuellement dans toute la France. Ils suivent le modèle de l’AI Business Day qui se tiendra chaque année en février. L’objectif : démystifier l’IA. Il s’agit de montrer qu’elle peut servir aussi bien à automatiser la facturation qu’à optimiser la logistique ou améliorer la relation client.

    15 millions de professionnels à former avec l’Académie de l’IA

    Le deuxième pilier mise sur la formation massive. L’État lancera dès fin 2025 l’Académie de l’IA. Cette plateforme accessible à tous rassemblera formations et tutoriels adaptés à chaque public. De l’apprenti au dirigeant, en passant par les demandeurs d’emploi, chaque profil trouvera des contenus sur mesure.

    L’ambition est considérable : former 15 millions de professionnels d’ici 2030. Pour y parvenir, l’IA sera intégrée dans tous les parcours de formation. Cela concerne les centres de formation d’apprentis aux cursus de reconversion professionnelle. « L’IA, ce n’est pas que pour les geeks, les grandes entreprises ou les start-ups : l’IA, c’est pour tous », insiste Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi.

    Un accompagnement personnalisé et des diagnostics cofinancés

    Troisième volet : l’accompagnement opérationnel. Bpifrance proposera des diagnostics « Data IA » cofinancés à hauteur de 40% pour plusieurs milliers d’entreprises. Concrètement, dix jours d’intervention d’un expert permettront d’identifier les cas d’usage pertinents. Ils permettront aussi de prioriser les actions selon leur valeur ajoutée.

    Un catalogue de solutions sera également mis en ligne. Il recensera les outils disponibles par secteur d’activité. L’État met en avant des success stories françaises comme Gleamer (aide au diagnostic médical), Cobbai (agents IA pour le service client) ou encore 3WAYSTE (tri automatisé des déchets par IA et robotique).

    Un soutien financier renforcé pour les projets structurants

    Le plan prévoit des mécanismes de financement adaptés. Un fonds de garantie bancaire facilitera l’accès aux prêts pour les PME portant des projets d’IA structurants. Les montants peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Pour les entreprises à fort potentiel, un programme d’accélération sur 18 mois prendra en charge jusqu’à 60 000 euros de coûts de développement.

    L’innovation de rupture n’est pas oubliée avec l’appel à projets « Pionniers de l’IA ». Il est doté de financements de 100 000 euros à 10 millions d’euros pour soutenir les projets les plus ambitieux. Dix projets ont déjà été retenus dans le cadre de l’appel « Accélération des usages de l’IA générative ». Ils couvrent des domaines aussi variés que la santé, l’industrie automobile ou les médias.

    Tous les secteurs mobilisés pour une transformation globale

    L’approche se veut transversale. Dans le dossier presse, on peut ainsi lire que chaque ministère décline le plan dans son domaine de compétence. Rachida Dati mise sur l’IA pour « offrir de nouvelles expériences aux publics » culturels. Agnès Pannier-Runacher y voit un levier pour « accélérer la transition écologique ». Marc Ferracci encourage l’industrie à « produire mieux, plus vite ». Yannick Neuder promet une IA « au service de chaque acteur du système de santé ».

    Cette mobilisation générale s’accompagne d’une vigilance sur les enjeux de souveraineté. L’État investit massivement dans ses talents et ses infrastructures. C’est le cas du supercalculateur Jean Zay ou de la pépite française Mistral AI. L’objectif affiché : développer des solutions « souveraines, robustes, utiles et alignées avec nos valeurs ».

    En Bourgogne-Franche-Comté, l’ARNia pionnier de l’IA publique

    Avant même le lancement de ce plan, certaines collectivités ont déjà pris le chemin de l’IA. La région Bourgogne-Franche-Comté illustre parfaitement cette dynamique territoriale. L’ARNia (Agence Régionale du Numérique et de l’intelligence artificielle) vient d’être officiellement labellisée « Ambassadeur IA » par l’État. C’est une reconnaissance de son action pionnière auprès des collectivités.

    L’agence propose désormais six services dédiés à l’IA, dont CmonIA. Il s’agit d’un assistant conversationnel adapté aux besoins des collectivités territoriales. Une douzaine de communes pilotes le testent actuellement. Elle organise également un « Club IA » avec sept webinaires mensuels. Elle développe des formations spécifiques pour les élus, cadres et agents territoriaux. Ces initiatives concrètes montrent que l’IA publique n’est plus un horizon lointain mais une réalité quotidienne au service des territoires. L’ARNia a déjà accompagné 1 846 adhérents dans leur transformation numérique.

    Pour accéder au dossier de presse « Osezl’IA » , c’est par ici.