Le New Deal mobile souffle sa première bougie
Il y a tout juste un an, Julien Denormandie, alors Secrétaire d’Etat en charge de la Cohésion des Territoires annonçait la mise en place d’un accord historique entre l’Etat et les opérateurs de de téléphonie mobile afin de faire disparaître d’ici la fin 2020, les zones blanches.
La Fin des Zones Blanches ?
Comment inciter les opérateurs à investir dans des infrastructures couteuses dans des zones à faible rendement économique ? Le 14 janvier 2018, Julien Denormandie annonçait officiellement qu’un New Deal mobile était en train de voir le jour.
Durant 15 ans, le programme « zones blanches- centre bourg » était basé sur une toute autre approche. Les collectivités qui voulaient répondre rapidement aux attentes légitimes de leurs concitoyens en matière d’accès à un réseau décent, pouvaient financer elles-mêmes les pylônes. Les résultats de ce dispositif se sont révélés être très loin des enjeux puisque seulement 180 sites en moyenne, étaient couverts chaque année.
Une nouvelle approche ?
Avec le New Deal, la logique change. L’Etat en effet, a profité de la fin des contrats d’attribution des fréquences pour proposer un nouveau pacte avec les opérateurs. D’un côté, ces derniers s’engageaient à financer un nombre précis d’infrastructure. De l’autre, le gouvernement renonçait aux nouvelles recettes générées par les enchères (près de 3 milliards d’euros) et prolongeait les délais d’attribution des fréquences. Et pour la première fois, le New Deal prévoit en cas de contrat non respecté, que des contreparties financières soient exigées.
Etat et opérateurs se sont mis d’accord sur 5 nouvelles obligations, à savoir : démultiplier, à travers un guichet « mobile », le rythme des programmes ciblés d’amélioration de la couverture dans des zones identifiées par le ministre chargé des communications électroniques ; améliorer la qualité de réception sur l’ensemble du territoire, et particulièrement dans les zones rurales ; équiper en 4G tous les sites mobiles existant actuellement en 2G ou 3G; accélérer la couverture 4G le long de 55000 km d’axes routiers ; et enfin, généraliser la couverture à l’intérieur des bâtiments.
Quel premier bilan ?
Comme le rappel Zacharia Alahyane, directeur de la mission France Mobile pour MaireInfo, le New Deal est en période de rodage mais pour autant les bénéfices commencent déjà à se voir : « 5 000 nouveaux sites, au rythme de 600 à 800 sites mobiles par an, seront ainsi construits par les opérateurs, dont une partie sera mutualisée. Une première liste de 485 sites, établie à partir des anciens programmes de couverture mobile, a été publiée au Journal officiel en juillet 2018 (…) 3 000 pylônes 2G-3G ont été convertis à la 4G depuis le 1er janvier 2018 ».