Le Cyber Tour nous donne rendez-vous à Toulouse ce 22 octobre

Pour sa dixième édition, l’événement phare des Rencontres Cyber d’Occitanie se transforme et devient le Cyber Tour Toulouse. Rendez-vous est ainsi donné ce mardi 22 octobre au Théâtre de la Cité. Plus qu’un simple changement de nom, cette évolution marque une volonté de mieux sensibiliser et former les acteurs locaux à la cybersécurité en allant directement à leur rencontre dans les territoires. Grâce à ce nouveau format aux allures de congrès, l’édition 2024 mettra l’accent sur la cybersécurité industrielle. Elle mobilisera le temps d’une journée des experts de renom,démontrant s’il en était encore besoin, comment la Ville rose est devenue un hub incontournable de l’innovation numérique et cyber. Pour en savoir plus, nous avons pu poser quelques questions à Bertrand Serp, Vice président en charge de la transition digitale à Toulouse Métropole. La collectivité est en effet un des principaux partenaires de cette journée.

Paroles d’élus : Toulouse Métropole est un soutien très important du Cyber Tour de Toulouse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’implication de votre collectivité sur les enjeux liés à la cybersécurité ? 

Bertrand Serp : Toulouse Métropole est engagée depuis longtemps sur les enjeux cyber. Plusieurs projets sont en passe de voir le jour à l’instar de celui, très ambitieux, du Grand Matabiau. Il s’agit d’un pôle numérique de 30 000 m² dédié à l’intelligence artificielle et à la cybersécurité. Ce projet est en cours de réalisation et devrait être opérationnel aux alentours de 2026-2027. Ce pôle accueillera des entreprises, des start-ups, ainsi que le cluster de la métropole toulousaine et le Supercampus de la région. Il s’inscrit dans une politique économique plus large de développement de la métropole. Celle-ci est axée autour de plusieurs campus spécialisés : santé, mobilité, aéronautique, alimentaire et numérique.

Paroles d’élus : L’implication de votre collectivité allait donc de soi…

Bertrand Serp : En effet, participer au Cyber Tour nous a paru tout à fait pertinent, car cela nous permet d’évoquer ce sujet crucial qu’est la cybersécurité. Les attaques, toujours plus complexes, touchent non seulement les entreprises, qu’elles soient petites ou grandes, mais aussi les citoyens dans leur quotidien. C’est une opportunité pour nous de partager ce que nous faisons, ce que nous projetons de faire, et de dialoguer autour de ces enjeux essentiels. Nous voulons aussi souligner l’importance d’une intelligence artificielle dite “de confiance », promue par l’Europe. Nous l’intégrons dans notre politique locale, en veillant à ce qu’elle soit responsable, inclusive et éthique.

Paroles d’élus :Quels sont les messages que vous souhaitez faire passer aux participants ?

Bertrand Serp : Je souhaite surtout mettrei en avant le fait que Toulouse se prépare à relever les grands défis liés au développement de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité, notamment à travers le campus numérique que nous sommes en train de créer. L’idée est de pouvoir détailler, de façon concrète, comment la métropole peut accompagner les entreprises, qu’elles soient PME, TPE ou start-ups, dans leur transformation digitale, et comment nous pouvons les aider à anticiper et gérer les problématiques de cybersécurité. 

Il est aussi primordial de sensibiliser les citoyens aux dangers des cyberattaques et de leur donner les outils pour mieux se protéger. Nous voulons montrer, là encore, que des solutions existent. Il est essentiel de prévenir plutôt que de guérir dans ce domaine.

Paroles d’élus : Toulouse est une métropole très active. Ce dynamisme est-il suffisamment mis en lumière au niveau national ? 

Bertrand Serp : C’est vrai que, même si nous faisons beaucoup de choses à Toulouse, cela ne se sait pas toujours à l’échelle nationale. Il y a peut-être encore un certain « parisianisme », sans que cela soit forcément péjoratif. Cela dit, nous avons un écosystème universitaire puissant. Toulouse est la deuxième ville universitaire de France. Nous faisons partie des métropoles qui ont été labellisées par le gouvernement, aux côtés de Grenoble, Paris et d’autres. Nous avons donc tous les atouts pour nous imposer dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.

Paroles d’élus: Dans le programme du Cyber Tour de Toulouse, une table ronde sera consacrée à l’application de la directive NIS 2. Comment votre collectivité se prépare-t-elle à la mise en place de cette directive ?

Bertrand Serp : À Toulouse Métropole, nous avons anticipé cette directive en créant un service dédié à la cybersécurité. Ce service compte aujourd’hui près de 10 personnes. Récemment, nous avons travaillé à sensibiliser l’ensemble des agents de la métropole, y compris les secrétaires et directeurs, aux enjeux de la cybersécurité. Il est important d’anticiper ces menaces, et nous mettons en place des solutions concrètes pour répondre à ces attaques et protéger nos infrastructures.

Paroles d’élus : Un autre point du Cyber Tour portera sur les métiers de la cybersécurité de demain. On sait que recruter des talents dans ce domaine est un défi pour les collectivités. Comment gérez-vous cette problématique à Toulouse ?

Bertrand Serp : C’est vrai, recruter des experts en cybersécurité n’est pas simple. Prenons l’exemple des développeurs : nous avons eu des difficultés à en recruter pour notre plateforme d’intelligence artificielle. Pour pallier cette problématique, nous travaillons sur l’attractivité du territoire. La création du campus numérique, citée précédemment, attirera de jeunes talents, mais aussi des experts plus expérimentés. 

Nous nous tournons aussi vers de nouvelles méthodes comme le « No-Code » ou le « Low-Code », qui permettent de simplifier le développement. C’est une stratégie à moyen et long terme, car il est évident que l’emploi dans le domaine du numérique, et en particulier de la cybersécurité, est en plein essor.

Paroles d’élus : Que représente le numérique en nombre d’emplois dans votre territoire ?

Bertrand Serp : Toulouse Métropole compte environ 50 000 emplois dans le numérique. Il y a aussi entre 100 000 et 120 000 étudiants dans la ville, dont beaucoup sont issus des écoles d’ingénieurs. Nous travaillons à attirer davantage d’écoles spécialisées en codage et en cybersécurité sur notre campus numérique pour renforcer cette dynamique.

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