Comment l’IGN utilise l’IA pour mesurer l’artificialisation des sols ?

Les débats liés au ZAN l’ont montré, des outils sont nécessaires pour mesurer précisément l’artificialisation des sols. Dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « IA au service de l’efficience », l’IGN s’est distingué avec son projet innovant de carte de l’occupation des sols à grande échelle (OCS GE). Ce projet met en lumière l’utilisation de l’intelligence artificielle pour transformer la gestion des territoires, en accélérant la production de données géographiques essentielles. Plongeons au cœur de cette initiative qui promet de révolutionner notre approche de l’environnement et de l’urbanisme.
Une ambition et un impact potentiel
De quoi parle-t-on lorsqu’on utilise le terme « artificialisation des sols ». Ce dernier définie comme l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol (fonctions biologiques, hydriques et climatiques) et de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage. Lancé par la Direction générale des entreprises (DGE), l’appel à manifestation d’intérêt « IA au service de l’efficience » a suscité un engouement sans précédent. En efffet, près de 600 entreprises et organismes publics, tant en France qu’à l’international, ont partagé leurs expériences concrètes sur l’adoption de l’IA. L’objectif ? Mettre en lumière les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux de cette technologie révolutionnaire. Parmi les 111 initiatives sélectionnées, l’OCS GE de l’IGN se démarque de par son ambition et son impact potentiel.
L’OCS GE, un projet phare de l’IGN
L’OCS GE, ou carte de l’occupation du sol à grande échelle, est bien plus qu’un simple projet cartographique. Lancé en 2022 sous l’égide de la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN), ce projet vise à produire des données précises sur l’occupation des sols à l’échelle nationale. L’IGN, en collaboration avec le Cerema et Inrae, a donc relevé ce défi avec brio, financé par le Fonds pour la transformation de l’action publique et plusieurs ministères. L’objectif est clair : suivre concrètement l’artificialisation des sols pour mieux préserver notre environnement et gérer nos ressources naturelles.
L’IA au cœur de l’OCS GE
Au cœur de l’OCS GE se trouve l’intelligence artificielle, et plus précisément le deep learning. Cette technologie permet de reconnaître automatiquement des objets tels que des bâtiments, des arbres ou des surfaces bitumées à partir d’images aériennes ou spatiales. Grâce à cette innovation, le temps de production de la cartographie a été divisé par trois, passant de trois ans à un an pour couvrir un département entier. Une révolution qui s’accompagne d’une réduction de moitié des coûts de production, rendant l’OCS GE non seulement plus rapide, mais aussi plus économique.
Vers une gestion durable des ressources naturelles
L’impact de l’OCS GE sur l’environnement est considérable. En effet, ce projet contribue à la préservation de la biodiversité et à la lutte contre les inondations. Les données produites sont essentielles pour une gestion durable des ressources naturelles. Ils offrent aux décideurs des outils précis pour agir efficacement.
Utilisation possible par les acteurs locaux
D’ici la fin de l’année 2025, les acteurs locaux pourront accéder directement aux données de l’OCS GE. Ces informations leur permettront d’évaluer le taux d’artificialisation de leur territoire, conformément au décret « zéro artificialisation nette » de novembre 2023.
Et demain ?
L’IGN ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le projet OCS GE n’est qu’un début. En effet, l’institut envisage déjà de nouvelles applications pour l’intelligence artificielle dans la gestion territoriale. Les jumeaux numériques, par exemple, pourraient offrir des solutions encore plus avancées pour simuler et optimiser l’utilisation des sols. Pour en savoir plus, c’est par ici.