Partagez cet article
Sommaire de l’article
    Solidarité & vivre ensemble

    COVID-19 : Des départements lancent des plateformes de solidarité et d’entraide (1ère partie)

    A quelques jours de la réouverture de nombreux magasins, l’approvisionnement et la distribution d’un nombre suffisant de masques pour la population est un véritable casse-tête pour les élus. Aussi, afin de faciliter la coordination sur le terrain, le Département des Hautes-Pyrénées a lancé hapy.entraidonsnous.fr, une plateforme de solidarité et d’entraide pour la fabrication de masques grand public en tissu, lavables et réutilisables. Pour en savoir plus, Paroles d’Elus a pu poser quelques questions à Michel Pélieu, Président du Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées.

     

    Paroles d’Elus – Pourquoi avoir lancé une plateforme de solidarité et d’entraide dédiée à la fabrication de masques grand public en tissu ?

    Michel Pélieu – La problématique des Hautes-Pyrénées est la même aujourd’hui  que celle des autres départements de France, à savoir, l’approvisionnement d’un nombre suffisant de masques pour la population. Le canal d’achat avec la Chine est une hypothèse de travail. Nous avons fait un certains nombres de commandes mais les livraisons sont difficiles à obtenir.

    Au niveau local, beaucoup de personnes se sont manifestées pour faire savoir qu’elles étaient prêtes à produire des masques. Il s’agit de particuliers mais aussi d’entreprises. Nous avons par exemple une société ici qui en a déjà produits 25 000, à raison de 1000 par jour. Dans d’autres villes, ce sont des ateliers d’insertion qui se sont manifestés. Devant la multiplication de ces engagements, l’idée est venue de créer une plateforme d’entraide grâce à un partenariat avec le groupe Orange. Via cette plateforme, le Conseil Départemental a souhaité renforcer la visibilité des particuliers, des associations et des petits ateliers qui fabriquent bénévolement ces masques grands publics, et les mettre en relation avec les usagers ayant un besoin.

    PdE – Comment fonctionne concrètement hapy.entraidonsnous.fr ?

    MP- La plateforme dispose de deux entrés. Elle a été imaginée d’un côté pour celui qui a besoin d’un masque ou du matériel nécessaire pour le fabriquer par ses propres-moyens et de l’autre, pour celui qui veut et peut en fabriquer pour autrui ou offrir le matériel. Cette plateforme met ainsi en synergie un certain nombre d’acteurs et d’initiatives au plan départemental. Je crois que l’on peut considérer à ce stade-là, que c’est en ce sens une réussite.

    Hapy.entraidonsnous.fr n’a pas vocation à régler à elle-seule la problématique de fourniture de masques pour tous les habitants du Département mais c’est un appui important, nous permettant de fabriquer plusieurs milliers de masques de façon plus agile. Cette plateforme, nous l’avons voulue très simple, directe à utiliser et bien évidemment gratuite. Cet outil qui fait déjà ses preuves.

     PdE- Etes-vous surpris par le niveau de solidarité de vos concitoyens?

    MP- Surpris non mais je crois que l’on assiste en effet à un élan de solidarité sans précédent, à la hauteur de la dureté de cette crise. « A toute chose, malheur est bon » dit l’adage. Chaque jour, nous pouvons voir des témoignages d’engagement et d’entraide, tant de la part de ceux qui proposent du tissu que de ceux qui réalisent bénévolement des masques à partir de patrons référencés. Je ne peux que féliciter et rendre hommage à ces couturières solidaires.

    Parmi les très beaux exemples que j’ai en tête,  nous avons sur notre territoire un atelier de confection de toiles de parapentes. Aujourd’hui, ils ont rejoint cet élan de solidarité et mettent leur savoir-faire au service de la création de masques.

    PdE- Cette crise sanitaire va-t-elle selon vous accélérer la transformation numérique du pays ?

    MP- A cause ou grâce au confinement, l’usage du numérique s’est encore intensifié. On se rend compte par exemple que l’organisation de réunion en visio, permet une certaine efficacité et évite de nombreux déplacements. Outre les impacts environnementaux, c’est aussi moins de temps perdus pour les agents et élus. Néanmoins, il ne faut pas en faire la règle. La réunion classique, avec des personnes autour d’une table ou dans un hémicycle, restera toujours d’actualité.

    Dans le domaine scolaire, j’ai plaisir à souligner que la mise à disposition, bien avant le confinement, de tablettes dans nos collèges pour les élèves, a permis d’assurer une poursuite de l’enseignement. Les enfants ont pu continuer à travailler et à apprendre, en lien avec leurs professeurs. Grâce à cet investissement du Conseil Départemental, ce ne sont pas des mois complètement perdus. Nous en avons eu là une démonstration clairement établie, reconnue par les services de l’Académie des Hautes-Pyrénées qui souhaitent d’ailleurs en faire un exemple à l’échelle nationale.