CES Las Vegas : Moins de start up, plus de business ?
Les délégations françaises nous ont habitué, ces dernières années, à venir en nombre au CES de Las Vegas, véritable temple de l’innovation. Rien que l’an dernier par exemple, les jeunes pousses tricolores représentaient 26% des start-up présentes, tout juste devant les Etats-Unis. Cette présence importante répondait à un objectif : faire de ce moment une vitrine pour l’Hexagone, en changeant positivement l’image de la France. Le nombre plus « raisonnable » en 2020 des start up, autour de 350 exposants témoignerait-il d’une nouvelle stratégie ? Explications.
Transformer l’essai
D’une petite dizaine seulement en 2012, les start-ups étaient 420 l’an dernier. Cette présence massive a permis à la French Tech d’asseoir sa réputation et de se faire connaître. Dans les faits, être présents en (très grand nombre) était le seul moyen de se faire repéré parmi les 4000 exposants répartis sur près de 3 millions de m2. Mais là où les tricolore ont été malins, c’est qu’ils ont littéralement envahi l’espace préféré des médias du monde entier, à savoir Europa Park. Cet espace est en effet réservé aux startups.
Enfin une vraie « Team France Export »
Plutôt que de la jouer « perso », l’expérience tirée des précédentes éditions a montré qu’il était nécessaire de se réunir sous un seul étendard. Déjà l’an dernier, neuf Régions avaient fait le choix de se rassembler sur le stand de Business French, privilégiant ainsi le coq de la French Tech à leur propre logo. Cette année, et c’est une première, deux autres régions ont décidé de s’unir à cette démarche afin de former la Team France Export.
Une nouvelle stratégie, l’exemple de la Nouvelle Aquitaine
Maintenant que la French Tech est structurée et reconnue, l’heure est à la professionnalisation et à la recherche de financements plus importants… C’est en effet le prochain « gap » à franchir pour l’écosystème. Cette nouvelle étape explique en partie la baisse d’environ 30% du nombre de start up pour l’ensemble des régions françaises.
Ainsi par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, le dispositif régional d’accompagnement des start-up emmène dans ses bagages 28 jeunes pousses contre 40 l’an dernier. Ces dernières sont réparties dans 4 grandes thématiques qui sont autant d’enjeux de sociétés comme par exemple « Apprendre et grandir », « Protéger la société durablement », « Prendre soin de la santé de ses proches ou de ses collaborateurs », « Partager les savoirs » et enfin « S’évader et se divertir ».
Le CES est-il encore une étape incontournable ?
Si le CES mérite bien son titre de « temple de l’innovation », c’est qu’il a vu naître et disparaître bon nombre de technologies. En effet depuis 1967, année de sa création, le Consumer Electronics Show a accueilli dans ses stands toutes les technologies qui ont marqué les dernières décennies : magnétoscope en 1970, caméscopes dix ans plus tard ou encore l’apparition des premiers DVD au début des années 90. Du 7 au 10 janvier, ce ne sont pas moins de 180 000 visiteurs et près de 6000 journalistes qui seront présents pour découvrir les dernières innovations notamment dans le domaine des « Deeptech ». On regroupe dans ce terme l’Intelligence Artificielle, la robotique, l’Internet des objets, les Biotechnologies ou encore les Nanotechnologies.
Or justement, un pays semble plus performant que les autres dans ce domaine: la France. Ainsi, les résultats de l’étude menée par le cabinet de conseil Wavestone en décembre 2017 confirmait que : « 88% des investisseurs s’attendent à ce que la croissance des start-up Deep Tech soit plus forte en France que dans le reste de l’Europe ». De là à penser que la présence massive de la France au CES y soit pour quelque chose, il n’y a qu’un pas…