Bye bye zones blanches
« Historique », « intelligent », « malin », « gagnant-gagnant ». L’accord entre l’État et les 4 opérateurs présenté par Julien De Normandie reçoit depuis ce week-end une pluie d’éloges. A la clé ? La fin « pure et dure » des zones blanches.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Il faut dire que depuis environ une quinzaine d’années, la fin des zones blanches n’était, malgré plusieurs plans et certaines initiatives d’opérateurs pas encore une réalité.
Cette fois, comme l’annonce Julien Denormandie dans les colonnes du JDD, c’est peut-être bel et bien la fin des zones blanches et du « je capte pas, je te rappelle ».
Pour arriver à mettre tout le monde d’accord autour de la table, l’Etat a décidé de jouer sa carte maîtresse : le renouvellement des licences d’exploitation des fréquences qui devait avoir lieu prochainement. Plutôt que d’espérer des gains immédiats ( en 2011, elle avait rapporté pour la 4G par exemple près de 936 millions d’euros), l’idée est de décaler de 10 ans le renouvellement et les enchères qui vont avec, des licences de réseau 2G et 3G attribuées. Elles arrivaient initialement à échéance en 2021. En contrepartie des investissements massifs, de plus de 3 milliards d’euros, sont attendus de la part des 4 opérateurs.
Ce déploiement complémentaire pourra se faire de façon mutualisée, mais ce choix sera à la main de l’opérateur. Ainsi, Orange devrait par exemple créer entre 6000 et 10 000 sites supplémentaires pour améliorer la couverture voix et data, même dans les zones les plus reculées.
Ce matin, dans une interview donné à RTL, Stéphane Richard, le PDG d’Orange souligné que «puisque les zones urbaines sont aujourd’hui correctement couvertes, les nouvelles infrastructures se concentreront dans les zones rurales. Dans ces zones-là, cela veut dire des capacités multipliées par 2 ou 3 et une amélioration qui se verra tous les jours dans le quotidien des consommateurs ». De plus, même si le plan est prévu sur 10 ans, « 80 % des nouvelles infrastructures seront mises en place pour 2021 ».
Côté Arcep, on parle même d’un « changement de paradigme », car l’État fait aujourd’hui le choix de renoncer aux revenus des licences, pour permettre aux opérateurs, qui s’y sont engagés formellement aux termes de longues négociations, d’accélérer la couverture des territoires et le développement de leur économie numérique.
Même écho du côté de l’AVICCA, par la voix de son Président Patrick Chaise. Ce dernier a déclaré dans un tweet « être très heureux de cette annonce. L’AVICCA et les associations de collectivités ont œuvré dans ce sens pour le bien de nos concitoyens. Bravo aux opérateurs qui ont compris l’intérêt général de cette décision ».
Cet accord, comme l’a confirmé Julien Denormandie marque une amélioration des usages. Ainsi « D’ici à 2020, plus de 10 000 communes qui sont aujourd’hui en 2G ou 3G passeront à la 4G ». A noter également que les principaux axes de transport seront ainsi totalement couverts, notamment les 30 000 km de lignes ferroviaires, lignes de TER incluses.