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    Réseaux

    Arrêt du réseau 2G : « Notre priorité, c’est de ne laisser personne au bord du chemin »

    Si nous avons beaucoup parlé de la fin du cuivre sur Paroles d’élus, celle de la 2G est également une étape importante ! Pour en savoir davantage, direction aujourd’hui le Sud Ouest. Orange y déploie un plan d’accompagnement sans précédent pour la fermeture progressive du réseau 2G dès le 31 mars 2026 en Nouvelle-Aquitaine. Sabine Lacroix, responsable des relations avec les collectivités locales pour cette région nous détaille les mesures mises en place pour accompagner particuliers, entreprises et élus dans cette transition technologique majeure.

    Paroles d’élus : Pourquoi la Nouvelle-Aquitaine a-t-elle été choisie pour fermer en premier le réseau 2G ?

    Sabine Lacroix : Le Sud-Ouest est représentatif de l’ensemble de la France. Nous avons du côtier, de la montagne, de la ville et de la campagne. Cela permet de tester l’arrêt sur différentes typologies géographiques. Volontairement, nous avons souhaité faire cette fermeture en plusieurs vagues. Les Pyrénées-Atlantiques fermeront le 31 mars, avec les trois villes : Bayonne, Anglet et Biarritz. Le 12 mai, ce sera le reste des Pyrénées-Atlantiques et les Landes. Puis le 9 juin, le Lot-et-Garonne. Les autres départements français fermeront le 30 septembre. En Nouvelle-Aquitaine, cela concerne 1 113 communes. Cette approche progressive permet d’affiner nos processus au plus juste.

    Paroles d’élus : Comment avez-vous anticipé cette transition avec le monde de l’entreprise ?

    Sabine Lacroix : Nous avons travaillé très en amont avec l’ARCEP, dès 2022. Les entreprises ont deux types de besoins : les terminaux et surtout l’IoT. Nous avons mis à disposition des outils dédiés permettant le repérage des terminaux et objets connectés. Nous avons travaillé avec les fédérations professionnelles pour ne pas mettre les gens au pied du mur. Entre 2022 et la fermeture en 2026, le temps a été laissé aux entreprises pour s’adapter.

    Paroles d’élus : Quelles mesures d’accompagnement avez-vous mis en place pour les particuliers ?

    Sabine Lacroix : Depuis 2023, il y a eu des campagnes de courrier, d’emailing et de SMS. Rappelons au passage que pour le particulier, il n’y a ni changement d’offre ni changement de prix. L’accompagnement porte sur le changement de terminaux. Nous avons mis en place par exemple un bonus reprise de 50 euros. Trois terminaux sont proposés : un à 1 euro, un autre à 49 euros et un Galaxy à 99 euros. Deux d’entre eux sont à clapet. C’est important car la personne qui avait un téléphone 2G à clapet retrouve le même environnement ergonomique. Des messages automatiques informent aussi les utilisateurs. Sur les serveurs vocaux et directement sur leur téléphone 2G, ils reçoivent des alertes. C’est vraiment dans l’ADN d’Orange de ne laisser personne au bord du chemin.

    Paroles d’élus : Quel rôle jouent les élus locaux dans cette transition ?

    Sabine Lacroix : Qui connaît mieux une personne encore en 2G au fond de la campagne ? C’est le maire. Leur rôle est donc très important. Nous travaillons fortement avec les collectivités locales. Nous montons des réunions avec les élus et les maires pour adresser ce sujet auprès des citoyens.

    Les maires peuvent très concrètement repérer des situations individuelles délicates. Ainsi, pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer en boutique, nous venons avec un camion. Toute mon équipe travaille au plus près de chaque commune. Le réseau de directeurs des relations avec les collectivités, c’est plus de 150 personnes sur l’ensemble du territoire français. Cette présence forte auprès des administrés et des collectivités est fondamentale pour la réussite de la fermeture de la 2G.

    Paroles d’élus : Pourquoi cet arrêt de la 2G est-il inéluctable ?

    Sabine Lacroix :  Il y a plusieurs raisons. D’abord, notre engagement avec l’État sur le très haut débit. La 4G et la 5G correspondent aux besoins des Français. Streaming, télétravail, réseaux sociaux, intelligence artificielle consomment beaucoup de bande passante. Aujourd’hui, la 4G couvre 99,9 % du territoire. Ensuite, il y a la cybersécurité. Le réseau 2G n’est pas très sécurisé. Les réseaux 4G et 5G sont beaucoup plus résistants aux cyberattaques. L’impact carbone est un autre point important : pour 1 gigaoctet de data, la 2G consomme 500 fois plus que la 5G. Enfin, libérer les investissements et les spectres de la 2G pour la 4G et la 5G est pertinent pour nos clients.

    Paroles d’élus : Êtes-vous confiants pour respecter les délais de migration ?

    Sabine Lacroix : Oui, nous sommes confiants sur le calendrier et pour une raison simple : nous constatons, chiffre à l’appui, une accélération de la migration ces derniers mois. Au début, les gens se disaient qu’ils avaient du temps. Aujourd’hui, ils ont pris conscience que l’échéance arrive.

    Mais encore une fois, nous nous sommes préparés pour accompagner chacune et chacun. Si en dernier instant, il reste des milliers de personnes à migrer, nous adaptons nos mesures. 

    Paroles d’élus : Quid de tous ces vieux téléphones ?

    Sabine Lacroix : Sur l’ensemble de ses activités, Orange s’est donné pour objectif d’atteindre le zéro effet carbone en 2040. La dimension écologique de la fin du réseau 2G est donc aussi prise en compte et se traduit par la collecte et le recyclage des terminaux via notre programme RE. Sur le terrain, nous signons par exemple des conventions avec les collectivités afin d’installer des boîtes de collecte des téléphones qui ne sont plus utilisés.