[Retour sur] Le Webinaire de l’Anem : Quel plan d’entretien pour le réseau cuivre ? (dossier 2/3)
Au troisième trimestre 2021, les réseaux en fibre optique couvraient 67% des locaux, et environ 60% des locaux bénéficiaient de la présence des quatre opérateurs commerciaux. La réussite de ce chantier titanesque fait aujourd’hui de la France le pays le plus fibré d’Europe. Mais alors que le plan France THD se poursuit avec une fin ciblée d’ici 2025, un autre chantier se prépare ; celui de la fin du réseau cuivre. Pourquoi est-ce nécessaire ? Comment cela va-t-il se passer ? Quel est le calendrier prévu ? Autant de questions auxquels Orange a répondu le 22 février dernier lors d’un webinaire organisé par l’Association des Élus de Montagne. Retour sur les principaux enseignements tirés de ce temps d’échanges entre l’opérateur et les élus montagnards.
Passer de 19,6 millions de ligne cuivre à 0
Ce webinaire, dans sa 3ème partie, a permis aux équipes d’Orange de présenter en détails le plan prévu par l’opérateur pour arrêter progressivement l’utilisation du réseau cuivre. Muriel Germa, Directrice du Pilotage des infrastructures Cuivre chez Orange, pilote justement ce programme. Dans son intervention elle a souhaité tout d’abord insister sur la dimension industrielle de ce défi. En effet, si aujourd’hui, 19,6 millions de lignes sontencore actives sur le cuivre, l’objectif est d’arriver à 0 client sur ce réseau d’ici fin 2030.
« Arrêter d’abord de remplir la baignoire »
Pour arriver à cet objectif, ce programme se divise en deux grandes étapes ; la première consiste à la fermeture commerciale des offres sur le cuivre afin, pour reprendre la métaphore de Muriel Germa ; « d’arrêter de remplir la baignoire ». Puis, il viendra le temps de la « fermeture technique, qu’Orange prévoit de mettre en œuvre de façon échelonnée sur différentes zones du territoire national ». Mais avant cette étape, « nous aurons une phase très importante de migration des clients. En effet, l’idéal est que le réseau cuivre se vide au maximum ».
Faire comprendre l’importance de la Fibre
Comme l’a souligné de son côté Nicolas Guérin ; « nous avons 8 ans pour faire comprendre à nos concitoyens l’importance de passer à la fibre. Cela ne se fera pas par la violence mais bien dans le dialogue, en nous appuyant sur votre connaissance, vous les élus de terrains, de vos administrés ».
S’appuyer sur les premières expérimentations grandeur nature
En accord avec l’Arcep, le gendarme des télécoms, Orange a en effet souhaité mener l’an dernier une expérimentation à l’échelle d’une commune représentative ; « en termes de composition de la société, de types de lignes, de configuration, d’une majorité des collectivités françaises ». Les 1600 habitants de Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines sont donc les premiers à avoir vécu ce moment historique. Comme l’expliquait Jean-Luc Girod, délégué régional Ile-de-France ouest chez Orange à Paroles d’Élus l’an dernier ; « Pour cette première expérimentation, nous avons choisi une commune de petite taille déjà fibrée. C’est une condition indispensable, on n’éteint le réseau cuivre que s’il y a de la fibre ». Quel enseignement tirer de cette expérimentation ? Ce sera à coup sûr un travail de longue haleine. En effet, au bout de 9 mois, il restait encore 14 habitations pour lesquelles les occupants ont été très difficile à contacter. Comme en a témoigné Muriel Germa devant les élus ; « on a fini par y arriver mais avec des opérations ultra personnalisées pour réussir à accompagner ses derniers résistants vers d’autres solutions ». Et de poursuivre ; « ce n’était pas forcément des personnes réticentes mais « des habitants qu’on ne connaissait pas, pas même les voisins » et qui étaient difficiles d’approcher…
A quoi sert ce test ?
Grâce à cette période de rodage, les équipes d’Orange ont pu par exemple identifier les services fonctionnant encore grâce au réseau cuivre et au protocole RTC, remplacé peu à peu par l’ADSL. Très concrètement, les cas de figures sont très variés. Ils vont de l’usage de terminaux bancaires chez commerçants ou de l’appel en cas d’urgence dans les ascenseurs. Comme l’explique Jean-Luc Girod, l’expérimentation menée à Lévis-Saint-Nom a permis de mettre en lumière des problématiques connexes : « On s’est ainsi par exemple aperçu pour la téléassistance proposée par le département des Yvelines aux plus âgés que les boitiers n’avaient pas d’autonomie en cas de coupure d’électricité. Il a donc fallu leur installer des batteries ». Autre point très important, cette initiative permet aussi de mieux comprendre les éventuelles craintes de la population et de mieux adapter les réponses