A Carlat, si les murs ont des oreilles, les pierres ont une histoire
Et si la réalité virtuelle permettait aujourd’hui de rebâtir le patrimoine détruit ? Le numérique nous en donne un exemple réussi sur le rocher de Carlat à proximité d’Aurillac. Si au premier abord ce lieu-dit ne semble être qu’un simple plateau basaltique, il fut pendant plusieurs siècles le site d’une forteresse réputée dans la région pour sa position stratégique et imprenable. Détruite entièrement en 1605, elle est à nouveau visible (virtuellement) quatre siècles plus tard. Explications.
Sa réputation cause de sa destruction
Ne pas laisser à l’ennemi sa meilleure forteresse. C’est de cette crainte que la Citadelle de Carlat dû son triste sort. Considérée pendant plusieurs générations comme la plus formidable du midi de la France, c’est paradoxalement cette réputation qui causa sa destruction sous les ordres du Roi Henri IV qui avait peur de devoir un jour l’assiéger lui-même.
De nombreux atouts
Mais quelles étaient les atouts de ce site ? Ils étaient en réalité nombreux puisque la Citadelle de Carlat pouvait compter non seulement sur sa position stratégique mais également sur ses différents niveaux de muraille. Ajoutez à cela une quasi autosuffisance en provisions, et vous comprendrez d’où lui venait cette réputation. Et de fait, au cours de son existence le château n’a jamais été conquis autrement que par la ruse.
Une forteresse aujourd’hui un lieu de promenade en pleine nature
Comme nous le rappelle le Livre Blanc d’Heritech ; « Aujourd’hui, il n’en reste que quelques vestiges à peine associables à la grandeur d’antan. Au contraire, la visite du rocher de Carlat, ressemble plutôt à un lieu de promenade dans la nature, les vestiges se fondant avec les végétaux et les rochers. Si la vue sur la campagne environnante est exceptionnelle, la forteresse, elle, a totalement disparu ».
Réalisé en seulement deux ans
Alors que les nombreux marcheurs ignorent sans doute pour la plupart les page sde l’Histoire de France qui se sont écrites sur ce site même, l’idée émerge d’utiliser la réalité virtuelle pour faire voir ce passé aujourd’hui oublié. Réalisé en seulement 2 ans, ce projet a fait l’objet d’une mobilisation forte de la Communauté d’Agglomération décidée à innover en matière touristique. Sur la base des vestiges actuels de l’ancien château-fort, la forteresse à pu être reconstruite virtuellement à l’endroit même où elle se situait plusieurs siècles auparavant.
Si les murs ont des oreilles, les pierres ont une histoire
Le parcours se déroule sur des pontons en bois posés sur le sol. À plusieurs endroits du parcours, des bornes équipées de QR codes déclenchent dans le casque virtuel l’apparition d’une séquence 3D. Il est ainsi possible de visiter, à l’intérieur comme à l’extérieur, plusieurs endroits du château (donjon, salle des gardes, chapelle, basse- cour…).
Éviter la créaation d’une carrière
Autre point plus anecdotique mais non dérisoire, il faut savoir que ce projet est né à la suite de la contestation d’un projet de carrière de roche basaltique. Pour empêcher ce projet, la société Savante de Haute-Auvergne a racheté le rocher afin de le placer sous clause de protection. Ensuite un projet de valorisation du rocher est né. Dès le départ, « le groupe de travail initié par la Communauté d’Agglomération avec la société Savante de Haute-Auvergne intègre la contrainte environnementale : le dispositif doit être totalement réversible ».