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Sommaire de l’article
    Inclusion

    AMIF : retour sur la table ronde « développer une stratégie numérique inclusive dans les territoires ? » (1ère partie)

    Alors qu’avait lieu aujourd’hui, en présentiel et en numérique, la 2nde journée du Salon des Maires d’Ile de France à Villepinte, Paroles d’Elus revient sur les principaux éléments à retenir de la table ronde « Comment développer une stratégie numérique inclusive dans les territoires ? ». A l’invitation d’Orange, différents représentants d’associations et d’organismes impliqués dans l’inclusion sociale ont mis en avant l’importance d’inventer de nouvelles formes de partenariats. Explications.

    Des acteurs engagés dans l’inclusion sociale et numérique

    En digitale, cette rencontre animée par Sandrine Joseph, Programme Management Officer chez Orange Ile-de-France; a permis de croiser les expériences entre, d’un côté l’Opérateur ; entreprise à mission dont la raison d’être est de « garantir que, dans tous ses champs d’activité, le numérique soit pensé, mis à disposition et utilisé de façon plus humaine et plus durable » ; et des représentants de plusieurs associations et d’organismes impliqués dans l’inclusion sociale.

    Des causes multiples à la fracture numérique

    Dressant tout d’abord un état des lieux de l’exclusion numérique en Ile-de-France, Jacques Berger, Directeur Action Tank Entreprise & Pauvreté ; a rappelé que la précarité numérique pouvait provenir de phénomènes qui sont très différents les uns des autres ; « un problème d’accès parce que l’on vit dans une zone moins bien couverte par les réseaux. Pour une question de budget dû aux coûts des équipements et des abonnements. Mais cela peut aussi venir de difficultés liées à l’usage même du numérique ».

    Les familles doivent faire face à des arbitrages

    Et de préciser en effet que le baromètre numérique de 2018 avait mis en avant que « 64% seulement des foyers à bas revenus disposent d’un ordinateur à domicile. C’est 12 points de moins par rapport à la moyenne nationale.  Donc évidemment, lorsque vous avez des revenus faibles vous devez y consacrez une part de votre budget plus importante et donc vous êtes obligés de faire face à des arbitrages… ».

    numérique : d’abord se familiariser et se former ensuite

    Cette table ronde fut aussi l’occasion de découvrir certaines actions très concrètes. Ainsi, Clémence Pajot Directrice Générale de la Fédération Nationale du Centre d’Information du Droits des Femmes et des Familles CIDFF, a présenté les maisons digitales. Ces structures proposent « des ateliers numériques qui offrent aux femmes les plus éloignées de l’emploi, petit à petit un cycle d’apprentissage des outils. Le premier objectif consiste à se familiariser avec l’usage d’un ordinateur, d’une souris, d’une tablette. Puis, progressivement, nos bénéficiaires vont apprendre à maîtriser les fondamentaux de la bureautique ».

    Faire de l’égalité Femme-Homme un principe réel

    Créées il y a près de 50 ans, ces structures sont « des relais des politiques en faveur de l’égalité Femmes-Hommes » . « Notre mission, précise Clémence Pajot, consiste à favoriser l’autonomie et l’insertion sociaux professionnelle de femmes. Or, le numérique représente un frein extrêmement important pour une certaine partie de nos bénéficiaires qui n’ont pas accès à du matériel ou qui n’ont pas acquis les compétences qui permettent d’utiliser le numérique au quotidien. Les conséquences sont très concrètes…Comment s’inscrire à la Caf sans ordinateur? à Pole emploi ? ou même rédiger un CV ? »

    Les répercussions du confinement

    Pendant la crise sanitaire, « cela a été très compliqué de maintenir le lien » continue la Directrice Générale. « Je pense notamment aux femmes victimes de violences qui sont accompagnées par nos juristes et par nos psychologues. Nous avons été bien aidés par la fondation Orange qui  nous a mis à disposition en urgence 6000 cartes prépayées nous permettant de maintenir minimum de communication.

    Continuité pédagogique, « on a tous eu un moment de vertige »

    Le témoignage de Simon Vanackere, Sous-Directeur de la Direction de la Solidarité et de la Lutte contre l’Exclusion de la Ville de Paris, a aussi permis de prendre conscience des difficultés rencontrées l’an dernier pour garantir « la continuité pédagogique d’enfants en  situation de grande précarité dans un établissement ». En effet, « le Centre d’action Sociale de la Ville de Paris anime un dispositif d’hébergement au long cours avec les centres d’hébergements classiques dans lesquels nous accueillons notamment les familles. Ainsi par exemple, dans le XIXè arrondissement, nous accueillons près de 200 personnes dont 50% d’enfants. Evidemment, à partir de mars 2020, on a tous eu un moment de vertige lorsqu’il était question de garantir la continuité pédagogique. Nous avions bien un cyber espace mais avec seulement… 4 ordinateurs ». A nouveau sur cet exemple, l’engagement de l’opérateur a été mis en avant ; « Nous avons dû revoir notre fonctionnement en proposant du wifi gratuit. Cela a été possible grâce à l’implication d’Orange ».

    « Faire vivre un esprit collectif »

    Cette table ronde, résolument tournée sur des cas concret; a permis également de découvrir d’autes actions menés par la Direction de la Solidarité et de la Lutte contre l’Exclusion de la Ville de Paris; à l’égard des sans domicile fixe. Simon Vanackere a pu ainsi expliquer que « chaque hiver, nous mettons à l’abris des hommes isolés durant ce que l’on appelle le plan hivernal. Là encore, grâce à l’aide d’Orange, nous proposons du wifi dans ces lieux. C’est à la fois répondre à un besoin de plus en plus fondamental des personnes car cela leur permet de réaliser un certain nombre de démarches d’insertion et d’ouverture de droits; mais c’est aussi pour nous une façon d’animer ces lieux et d’y faire vivre un esprit collectif. On s’appuie par exemple sur les Ideas box. Ce sont des médiathèques mobiles. Nous pouvons ainsi faire des projections, proposer d’écouter de la musique, organiser des jeux en ligne… ».

    Aller vers de nouveaux publics

    De son côté, Clémence Pajot espère que les postes de conseillers numériques vont se multiplier. Et de citer un chantier d’insertion pour les femmes dans l’Ardèche. L’objectif est concrètement de former des femmes à ce nouveau métier ; « pour qu’elles puissent à leur tour accompagner des femmes qui sont en grande difficulté par rapport à ces sujets « . Un  autre enjeu énuméré par la représentante de la Fédération Nationale des CIDFF est « d’aller au-devant des publics les plus éloignés du numérique. Pour cela, on a développé dans l’Ain une caravane du numérique qui permet de rendre mobiles les maisons digitales. Ce type d’outil a montré une grande efficacité dans les territoires ruraux mais pourrait aussi être expérimenté dans les quartiers politique de la ville (QPV) ».

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