Numérique et environnement sont-ils compatibles ? 10 exemples qui prouvent que oui ! (1ère partie)
Aujourd’hui 5 juin, c’est la journée mondiale de l’Environnement. Alors que le confinement a eu comme corolaire d’accélérer dans certains domaines la transformation numérique de notre pays, interrogeons-nous aujourd’hui sur l’adéquation possible entre développement durable et numérique. Voici 10 exemples dans différents domaines qui prouvent que cela est possible…
- A Toulouse, on expérimente les îlots de fraicheurs autonomes
Pour remédier à la problématique des îlot de chaleur, les élus de Toulouse ont fait appel à une start up baptisée Urban Canopee. Celle-ci expérimente place Diebold, l’installation de structures légères sur lesquelles poussent des plantes grimpantes pour rafraîchir l’air ambiant. Neuf variétés de plantes peuvent s’y déployer comme par exemple le jasmin, le passiflore ou encore la vigne vierge. Conçues en matériaux composites biosourcés, ces structures sont presque 4 fois plus légères que l’acier tout en garantissant une résistance importante. Cet équipement a de nombreux avantages comme par exemple son installation extrêmement simple. Une journée suffit en effet pour mettre en place cet équipement urbain d’un nouveau genre. L’autre point fort réside dans son autonomie puisque sa base contient une réserve de 200 litres d’eau. Des capteurs de température et d’humidité, fonctionnant grâce à l’énergie solaire permettent au système de ponctionner l’eau nécessaire, tandis qu’un capteur solaire intégré au pot fournit l’énergie pour faire fonctionner les capteurs. Dans un communiqué de presse, Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole précisait que « cette démarche s’inscrit dans le programme Smart City aux côtés d’autres expérimentations de végétalisation de la ville (et d’) une cartographie des îlots de chaleur ».
- L’indispensable maîtrise des ressources
Avec « seulement » 1500 habitants, qui aurait pu penser que Saint-Sulpice la Forêt serait devenu un modèle pour toutes les grandes villes ? Elle a été en effet l’une des premières à équiper ses bâtiments municipaux d’une palette de capteurs lui permettant de contrôler avec précision la consommation énergétique.Pour atteindre le but qu’elle s’était fixée, inutile de traverser toute la planète. La commune s’est appuyée sur deux start-ups locales (Wi6Labs et Alkante) et sur Rennes Métropole. Résultat ? Elle a fait baisser sa consommation d’énergie de 25%.
Les fluides dépensés dans six bâtiments communaux sont aujourd’hui scrutés à la loupe et en quasi temps-réel. En effet, la technologie IOT permet de suivre à tout moment l’évolution des différentes consommations d‘eau, de gaz et d‘électricité.
L’origine de ce projet remonte à 2014. Nouvellement élue, la majorité avait à cœur de montrer que cette problématique n’est pas seulement celle des grandes villes. La signature en 2015 de la Convention des maires pour le climat a été un accélérateur. Très vite en effet, les élus ont souhaité concrétiser ces bonnes promesses. Outre la dimension environnementale, c’était aussi une question de bon sens. En effet, les factures d’eau et d’énergie sont des postes très lourds pour le budget d’une ville. Le travail accompli a valu à ce village la reconnaissance de ses pairs. Ainsi, elle a depuis reçu plusieurs récompenses nationales comme par exemple de 2017, le label d’or des Interconnectés 2017.
- Un cadastre solaire de Nîmes
Imaginé et conçu pour les particuliers et professionnels du territoire, le cadastre solaire est un outil en ligne simple d’utilisation. Il permet à toute personne intéressée « par la production d’énergie solaire, de connaître le potentiel de leur toiture de manière précise ». L’objectif non dissimulé de la communauté d’agglomération nîmoise est de faire ainsi la promotion de l’énergie solaire.
Le cadastre solaire fonctionne sous la forme d’une vue aérienne consultable sur internet. Celle-ci permet d’identifier les bâtiments favorables à l’implantation de panneaux solaire photovoltaïques ou thermiques. En effet, on y trouve répertorié, l’ensemble des bâtiments du territoire de Nîmes métropole ainsi qu’un indice du potentiel de chaque toiture selon différents critères ; depuis l’inclinaison et l’orientation de la toiture, en passant par le relief environnant et mêmes les ombres portées par les autres bâtiments ou par la végétation.
Très bien conçu, ce site permet de se rendre-compte que loin des idées reçues, il ne suffit de vivre dans le Sud Est pour produire de l’énergie solaire. Beaucoup d’autres éléments sont à prendre en compte…En cliquant sur la toiture de son choix, on accède alors à des données importantes comme la surface d’exposition, la puissance installable, une estimation de la production d’énergie sur l’année et enfin, la rentabilité du projet. Tous ces calculs sont basés sur une modélisation de la course du soleil heure par heure sur l’année grâce à des algorithmes.
- Optimiser les tournées de collecte pour réduire le co2
Avec près de 3000 containers, la Métropole de Lyon dispose d’un maillage important de collecteurs de verre. Or, si permettre le recyclage est une bonne chose, organiser la filière de manière à optimiser les tournées s’est avéré indispensable.
En effet, faute d’outil jusqu’à maintenant, la collecte était le plus souvent systématique et ne prenait pas en compte le niveau de remplissage des conteneurs. L’installation de 300 capteurs a montré que le remplissage de ces derniers atteignait à peine les 30%. Cette absence d’optimisation avait bien évidemment des conséquences sur les coûts d’exploitation et les nuisances liées aux kilomètres parcourus par les véhicules de collecte.
Les données collectées sont aujourd’hui centralisées deux fois par jour. Une application, baptisée « Smart collecte » renseigne en temps réel sur le déroulement de la collecte. A court terme, la Métropole de Lyon estime pouvoir réduire de 30%, les émissions de CO2 liées à la collecte. Autre point positif, la durée de vie des silos a de facto également été rallongée
- La Redevance incitative ou l’art de se faire discret
Direction Besançon, l’une des premières villes à avoir mis en place, grâce à des capteurs situés sous chaque conteneur, un système de redevance incitative. Déjà en 2013, Paroles d’élus était allé filmer ce dispositif innovant qui grâce à la collecte des données permet de diminuer celle des déchets… La quantité de déchets justement a chuté de 10% dès la première année de mise en place de la redevance incitative en 2012. Elle est ainsi passée de 167 kilos par habitant en 2013 et 161 kilos en 2014. En cinq ans, ce dispositif a permis de diminuer de 30 % le volume de déchets ménagers incinérés.
D’autres territoires se sont inscrits dans la même dynamique. C’est le cas par exemple de l’agglomération du SICOVAL, au sud de Toulouse. Là-bas, la collectivité regarde de près le traitement des données produites par les administrés. L’objectif ? Améliorer la qualité des échanges entre particuliers et services publiques, mais aussi contribuer à ajuster les comportements pour limiter leur empreinte carbone.
Dans ce territoire regroupant 36 communes et 73 828 habitants, les initiatives basées sur le traitement des données ne manquent. Grâce au numérique, un système de facturation a été mis en place sur la base de la production de déchets de chaque ménage ou entreprise. Cette méthode de facturation incite donc à réduire la quantité de déchets et à trier davantage. L’objectif est là encore double. Il est question à la fois de rendre la facturation plus juste mais aussi de favoriser de nouveaux gestes permettant de réduire la production de déchets. Pour cela la redevance est basée sur le nombre de fois où le bac des ordures ménagères est présenté à la collecte.
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