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    Regards Croisés : les Elus et l’e-démocratie

    Mai 2011

    Retrouvez Bertrand Pancher (Meuse), Gérard Trémège (Tarbes), Joseph Spiegel (Kingersheim).
    La France serait en retard sur ces voisins européens ! 

    Si, en Europe, les pays nordiques mettent en place des stratégies numériques pour inciter les citoyens à la vie démocratique, comme en Estonie, où le vote par envoi de SMS a été rendu possible aux dernières élections législatives, la France semble en retard.

    Selon la dernière livraison de l’étude « Digital Economy Rankings », fin 2010, le classement des « nations numériques », d’IBM et de The Economist Intelligence Unit, la France se place au 20e rang, sur 70 (dont 17 pays européens) accusant ainsi un recul de cinq places par rapport à la précédente édition. Pour la catégorie « Government policy and vision », elle occupe la 17e place, au lieu de la 7e l’année d’avant.
    Sur le plan local, les élus peuvent pourtant, considérer, pour certains d’entre eux, que les possibilités offertes par le numérique ouvrent la voie à « une forme de concertation plus moderne », comme l’avance Bertrand Pancher, député de la Meuse et président de l’association « Décider ensemble », qui promeut les pratiques participatives locales. Néanmoins, les bémols sont nombreux. Si la e-démocratie permet bien d’ « enrichir le débat public », il ne doit pas « s’y substituer », fait valoir Joseph Spiegel, Secrétaire national de l’AdCF, Président délégué de Mulhouse Alsace Agglomération, Maire de Kingersheim. « Trop de communication tue la communication », résume Gérard Trémège, maire de Tarbes.
    En cela ils rejoignent le politologue et spécialiste de la démocratie représentative Bernard Manin pour qui «La transparence n'est pas la garantie d'un débat libre et démocratique». Selon lui, publier un grand nombre de documents sur le web «ce n'est pas l'e-démocratie. On le voit bien avec ce que font les institutions européennes. Tous les documents sont en ligne, mais cela n'aide en rien les citoyens à mieux comprendre ce qu'il se passe». C’est sans doute pourquoi comme le conclut Gérard Trémège « Il faut trouver le juste milieu ».