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    Réseaux

    Très Haut Débit : différentes technologies pour une même ambition

    fibre optique

    Sur le plan technique, on considère qu’une connexion se fait à très haut débit lorsque ce dernier atteint 30 mégabits par seconde (Mbits/s). Tous les plans d’envergure nationale ont mis l’accent sur une technologie, en y concentrant les financements publics : la fibre optique. Néanmoins, la géographie française et ses zones plus ou moins densément peuplées compliquent la tâche d’un aménagement total du territoire. Le plan France THD repose donc sur un mix technologiques. Tour d’horizon.

    La Fibre optique

    Le brin de fibre optique, fin comme un cheveu, se loge dans un tube de verre ou de plastique et transporte les données IP à la vitesse de la lumière. Cette vitesse de transmission est le premier atout de cette technologie : aujourd’hui, allant de 100 Mbit/s au Gigabit/s, elle multiplie les performances de l’ADSL classique par 10. Dans le futur, des débits allant jusqu’à plusieurs Térabits par seconde sont envisageables. Autre avantage incomparable : avec la fibre, la déperdition de débit est inexistante ou presque, qui constitue le principal défaut des connexions via le cuivre ou le câble coaxial.

    L’usager n’en ressent pleinement les bénéfices que s’il est raccordé par la fibre optique « de bout en bout », jusqu’à son domicile. Cette formule est désignée sous l’acronyme anglophone FTTH pour « fiber to the home ».

    Dans ce cas, les délais disparaissent, pour envoyer des pièces jointes importantes, pour télécharger musique ou film. Et on conserve une qualité de réception même en regardant sur plusieurs postes, en même temps, la télévision en haute définition.

    Mais relier tous les logements du pays nécessite la construction d’infrastructures coûteuses, en raison de la connectique, des travaux d’enfouissement, etc. Ce qui rend son développement particulièrement onéreux dans les territoires à la géographie tourmentée.

    Reportage à la Chapelle Anthenaise (Mayenne)

    Fibre VS Câble

    Développé à l’origine, grâce à de lourds investissements publics, en alternative au réseau hertzien, le câble coaxial permet un débit inférieur aux performances de la fibre mais supérieur à celle des câbles de cuivre des lignes téléphoniques. Aujourd’hui, seul ou presque l’opérateur SFR-Numéricable propose cette solution et l’exploite à son bénéfice personnel. Les seules offres aux consommateurs émanent de lui, à la différence de la fibre, technologie ouverte à tous les opérateurs. A l’heure actuelle, ce réseau n’est en outre développé que dans les grandes agglomérations et les villes moyennes.

    La Montée en débit

    Amener plus rapidement du très haut débit dans les foyers et avec un investissement moindre : c’est le principe de la montée en débit. Sur le plan technique, elle consiste à apporter au cœur des agglomérations la fibre et sa vitesse de connexion, en remplaçant donc les réseaux historiques par des fibres optiques. La fin du parcours, d’un nœud de raccordement à la prise dans les habitations, se fait sur le réseau cuivre via la technologie VDSL, version supérieure de l’ADSL, et dont les débits peuvent atteindre 15 à 50 mégabits par seconde.

    Sur les territoires les moins denses, l’intérêt de la montée en débit apparaît particulièrement. Mais nombreux sont les élus à s’interroger sur la pertinence d’investissements qu’il faudrait remettre sur la table, au-delà de l’horizon de 2022, pour parvenir à terme au FTTH pour tous. La réponse à cette problématique est à chercher en définissant les besoins immédiats et à long terme des administrés de chacun. En gardant à l’esprit que l’équipement en fibre des réseaux de gros permet déjà un saut qualitatif impressionnant pour l’usager final.

    Reportage à Dévoluy (Hautes Alpes)

    Les réseaux mobiles : 4G, 4G+ et bientôt la 5G

    Le très haut débit passe aussi par le mobile ! Les habitudes des consommateurs et l’évolution des usages (réalité augmentée, gestion à distance des habitations, etc.) encouragent ce mouvement.

    Les connexions passent alors via les ondes du réseau , captées par les appareils mobiles, tablettes ou téléphones. La technologie est connue des usagers et très évolutive : en quelques années, au réseau 2G se sont additionnées la 3G, la 4G et bientôt la 5G.

    Sur la 4G, le déploiement est désormais largement engagé. En juillet 2015, Orange couvrait, avec son propre réseau 4G, 76 % de la population, Bouygues Telecom 72 %, Free Mobile 52 %, et, enfin, SFR, 39 %*. L’autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, impose aux opérateurs un niveau de couverture. Sur le territoire métropolitain, il doit atteindre un taux de 75 % en 2023 et de 98 % en 2024.

    La 4G fixe

    C’est le même réseau que pour le mobile mais pour une utilisation en fixe : grâce à une box internet spécialement conçue, la 4G s’invite dans les foyers. Pour les parties moins denses du territoires, les distances sont telles que la perte de débit est irrémédiable, la solution dispose de nombreux atouts.

    La fédération des Réseaux d’initiative publique (RIP) plaide pour que des bandes de fréquence spécifiques soient dédiées à cet usage fixe.

    Le satellite

    A l’instar de la 4G, le satellite représente une solution simple et rapide à mettre en œuvre pour des territoires peu ou mal couverts. Mais qui reste méconnue : les élus, et la population dans son ensemble, ne perçoivent pas les activités de fournisseurs d’accès Internet des entreprises satellitaires, dont l’image reste associée à la télévision. Pourtant, à l’image d’une autre technologie fondée sur les ondes radio, le WIMAX, le satellite fait partie du mix pour parvenir à la couverture totale du territoire. Les zones peu denses ou rurales représentent 17 millions de lignes à connecter en très haut débit. Sur ces dernières, 200 000 sont prévues avec des technologies « radio ». Ses promoteurs assurent que le coût n’est pas à la mesure de celui de la fibre. Trois satellites, dispensant une couverture pour 800 000 à 1 million de foyers à 30 Mbits/s, coûteraient ainsi un milliard, selon Eutelsat, l’un des géants du secteur .

    Du point de vue du consommateur, les frais d’achat et d’installation de la parabole sont à prendre en compte, en sachant que certaines collectivités, toute comme la mission Très haut débit, prennent en charge une partie de la facture.

    Reportage à Fouesnant (Finistère)