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    Femmes de terrain Les podcasts

    Femmes de Terrain avec… Valérie Nouvel, VP de la Manche

    Bonjour à tous, heureux de vous retrouver pour un nouvel épisode de votre podcast « Femme de terrain ». Le hasard fait souvent bien les choses. Alors que la flamme olympique traverse aujourd’hui, vendredi 31 mai 2024, le département de la Manche, depuis Cherbourg en Cotentin jusqu’au Mont-Saint-Michel, nous avons justement rendez-vous avec la vice-présidente de la Manche et conseillère départementale du canton de Pontorson. Ingénieure de formation, Valérie Nouvel multiplie les engagements sur le terrain mais aussi au sein des Départements de France sur des questions numériques et environnementales. Pour en savoir plus sur son parcours et ce qui anime chaque jour son engagement d’élue locale, « Femme de terrain » vous propose de partir sans plus tarder à sa rencontre.

     

    Nous sommes ici dans un lieu assez emblématique, l’état-major du SDIS. Est-ce que vous pouvez peut-être tout d’abord nous expliquer pourquoi nous nous retrouvons ici aujourd’hui ?

    Valérie Nouvel : Alors, je souhaitais en fait vous accueillir ici au SDIS de la Manche parce que cela fait partie d’un engagement fort que j’ai souhaité avoir dans cette nouvelle mandature au conseil départemental. Être vice-présidente en charge des finances du SDIS, c’est en fait reconnaître le dévouement des pompiers qui interviennent sur le terrain pour nous secourir 24h/24, 7 jours sur 7. J’ai voulu être au conseil d’administration du SDIS pour m’assurer que tout ce qui concerne les moyens – véhicules, habillement, bâtiment – est bien géré.

    Est-ce qu’il y a aussi une logique avec votre délégation au niveau du département ?

    Valérie Nouvel : Oui, au département, je suis en charge des routes, des ports, des aéroports, du patrimoine bâti, de l’environnement et de la transition écologique. Le lien entre les sapeurs-pompiers de la Manche, mon rôle ici, et au département, c’est l’aspect bâtimentaire, puisque je gère aussi les casernes du SDIS quand je suis au département. Il y a aussi toute la prévention des risques. Je m’investis beaucoup pour la préservation de la biodiversité et de l’environnement. Régulièrement, il y a des feux et des sinistres qui affectent notre environnement, et cela fait aussi partie des missions des pompiers. C’est un engagement qui rejoint ma philanthropie et mon attention pour les gens, car le premier sens de mon engagement en politique est de servir les habitants de la Manche.

    Vous avez aussi des engagements de représentation au niveau des départements de France, partenaires de  » Paroles d’élus « . Là, vous vous occupez d’un domaine différent, qui concerne le numérique et l’innovation, c’est bien ça ?

    Valérie Nouvel : Oui, à la base, je suis ingénieure. J’ai cette chance de maîtriser un certain nombre d’éléments techniques, ce qui facilite mon rôle d’élue. Quand on est élu dans un territoire, c’est important de s’investir au niveau national. Je suis investie au sein de Départements de France parce que c’est important d’avoir un jeu collectif entre départements et de porter la voix des départements au niveau national. C’est naturellement que je me suis tournée vers les compétences numériques et d’innovation avec Départements de France. Je représente les départements dans toutes les instances liées au déploiement de la fibre et à l’innovation numérique, notamment éducative.

    Pouvez-vous nous donner un exemple concret qui lie numérique et transition écologique ?

    Valérie Nouvel : Oui, par exemple, certains départements ont mis en place des caméras de surveillance avec de l’intelligence artificielle pour scanner en permanence les massifs forestiers. Quand l’intelligence artificielle détecte une fumée, l’alerte est immédiatement donnée aux pompiers, leur permettant d’intervenir plus rapidement et de sauver des hectares de forêt, et donc de biodiversité. C’est un exemple concret de la cohérence entre numérique et transition écologique.

    Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

    Valérie Nouvel : Je suis ingénieure en agriculture avec une spécialité en environnement et aménagement du territoire. J’ai commencé ma carrière en étant maître d’œuvre pour les collectivités territoriales, en concevant et réalisant des stations de traitement d’eau potable, des usines d’incinération et des stations d’épuration. Ensuite, j’ai été enseignante-chercheuse dans une école d’ingénieurs, où j’ai mis mes compétences au service des jeunes ingénieurs. Puis, la loi a exigé que tous les conseillers départementaux aient une suppléante, et c’est ainsi que j’ai été sollicitée pour devenir suppléante sur mon canton, grâce à mes compétences en ingénierie et environnement. En 2008, j’ai donc commencé en politique. En 2010, j’ai été sur une liste pour le conseil régional. Et après la fusion des régions, j’ai rejoint le département de la Manche.

    Quelle est la spécificité de votre rôle de conseillère départementale ?

    Valérie Nouvel : Je suis très souvent sur les routes. Mon canton est à Pontorson, près du Mont-Saint-Michel. Et je me rends fréquemment dans le Val-de-Saire et à Cherbourg. Je gère les espaces du Conservatoire du littoral et je suis très attachée à la préservation dynamique de la biodiversité. En parallèle, je suis membre du Bureau du Conseil national de la biodiversité et du Conseil national de la mer et des littoraux. J’y porte les problématiques de la Manche. Ce peut être le recul du trait de côte et l’augmentation du niveau de la mer par exemple.

    Vous avez également mentionné l’importance de l’implication de la population dans ces problématiques, notamment à travers des projets participatifs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    Valérie Nouvel : Oui, nous avons mis en place un système qui permet aux habitants de la Manche de photographier toujours au même endroit la mer et la plage. Cette démarche permet de créer une base de données sur l’évolution du trait de côte. C’est une façon de les impliquer activement et de les sensibiliser aux changements climatiques. Cela aide aussi à l’inclusion numérique. En effet tout le monde peut participer, quel que soit son âge ou ses compétences numériques.

    En tant que femme en politique, avez-vous des jeunes femmes qui viennent vous voir pour obtenir des conseils ou du soutien ?

    Valérie Nouvel : Oui, souvent. En tant qu’ingénieure, je n’ai pas ressenti de discrimination de genre dans ma carrière professionnelle. Mais en politique, c’est parfois différent, et certaines femmes élues m’ont demandé de porter leur voix. Pour cela, j’ai publié un recueil intitulé « Les rencontres des femmes admirables ». J’y ai invité les femmes à partager leurs expériences, les aspects positifs et les difficultés. Ce recueil a été bien accueilli et soutenu par plusieurs figures politiques. Le conseil municipal des jeunes de Sainte-Suzanne-sur-Vire l’a illustré.