[Transformation numérique] à Marseille, un Maul d’usages 5G
Quelle déception ! L’aventure du XV de France s’est arrêtée beaucoup trop tôt. Et avec elle, le rêve de garder à la maison la Webb Ellis Cup s’est éteint… Bons joueurs, nous ne rentrerons pas aujourd’hui sur la polémique concernant les erreurs d’arbitrage…même si cela nous démange. Non, à quelques heures de la finale, nous avons décidé de profiter du temps qu’il nous restait pour nous rendre à Marseille.
Terre de football, la Cité phocéenne a accueilli en effet dans son mythique stade Orange Vélodrome, de très belles affiches durant la Coupe du Monde de Rugby. Quatre matchs de poule s’y sont tenus, dont l’affrontement entre l’Angleterre et l’Argentine et le match du XV de France contre le vainqueur du tournoi Afrique 2022, la Namibie. De plus, deux des quarts de finale y ont également lieu au Stade de Marseille.
Pour ce nouveau dossier « Transformation Numérique », nous allons nous plonger dans les nouveaux usages permis par la 5G. Pourquoi à Marseille ? Tout simplement parce que le stade où joue habituellement l’OM, est un terrain d’exploration grandeur nature. L’occasion aussi de découvrir comment le numérique et plus largement l’innovation sont pour ainsi dire partout ! Sans plus attendre, voici le sommaire !
SOMMAIRE
Le Stade Orange Vélodrome, monument d’histoire et de modernité</a
Le Stade en quelques chiffres</a
Premier stade 5G de France</a
Focus sur l’Orange 5G lab de Marseille</a
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°1 avec SONY</a
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°2 avec VOGO</a
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°3 avec Touch2see</a
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°4 avec YADIS</a
Les Plombiers du numérique propose une formation smart city</a
À Marseille, 1000 ordinateurs distribués pour plus de 60 associations</a
À Smartseille, le 112ème quartier innovant de la planète Marseille</a
Le Stade Orange Vélodrome, monument d’histoire et de modernité
Que l’on soit amoureux du ballon rond ou non, nul n’ignore les liens forts qui existent entre le mythique Stade Orange Vélodrome et Marseille. Ce morceau d’histoire commune a commencé en 1937, soit un an avant la coupe du Monde qui a eu lieu en France. Et comme son nom l’indique, le stade a été pensé à ses débuts aussi pour accueillir des compétitions de cyclisme.
Principal équipement sportif de la ville et deuxième stade de France en termes de capacité avec plus de 67 000 places, l’enceinte fut inaugurée un certain 13 juin en présence de Léo Lagrange alors sous-secrétaire d’État aux sports. Pour cette occasion une grande journée sportive fut organisée. Au programme, les près de trente mille spectateurs ont pu profiter d’un meeting d’athlétisme ainsi que d’une course cycliste. Et pour conclure ce moment, un match amical de football évidemment, fut disputé en l’Olympique de Marseille et le club italien de Torino.
Depuis son inauguration, le stade a connu différente phase de modernisation. Ainsi, alors qu’en juin 1992, le comité exécutif de la FIFA choisi la France pour l’organisation de la XVIe Coupe du Monde de Football qui doit se tenir six ans plus tard, il est décidé d’agrandir le stade vélodrome. Un concours d’architecte a donc été lancé au terme duquel le projet de l’architecte Jean-Pierre Buffi fut retenu.
Le Stade en quelques chiffres
-67 354 places, toutes assises, intégralement couvertes et protégées des intempéries
-8 500 m² de salons
-6 000 places dites « à prestation »
-136 caméras de vidéosurveillance
– 5 étoiles et homologué « Élite » soit la plus haute distinction par l’UEFA
-17 000 m3 d’eaux pluviales recyclés par an
-1 900 places de stationnement au total sur l’ensemble du site
Premier stade 5G de France
Saviez-vous que le Stade Orange Vélodrome est considéré comme le premier stade équipé en 5G en France. En effet, cet équipement sportif a accueilli le nouveau réseau mobile en avant-première dans le cadre d’un contrat de co-innovation entre Orange Business Services et l’Olympique de Marseille. Ainsi, cette collaboration a permis dès 2019, de faire de ce haut lieu du sport un véritable laboratoire pour expérimenter la 5G. Qu’y trouve-ton concrètement ? Ce partenariat a permis en seulement trois ans de tester en situation réelle et en avance de phase de nombreuses technologies 5G vouées « à révolutionner l’expérience sportive et évènementielle de demain » ou dit autrement d’anticiper de nouveaux usages. Grâce à ces derniers, fans, les sportifs, les organisateurs comme pour les professionnels des médias bénéficient d’une meilleure expérience.
Focus sur l’Orange 5G lab de Marseille
C’est donc tout naturellement que l’on trouve au cœur même du stade, l’Orange 5G Lab de Marseille. De quoi s’agit-il ? Cet équipement permet d’offrir une expérience grandeur nature de la 5G. Sur le site de l’opérateur, on peut lire que ce dispositif « s’inscrit dans un véritable écrin d’innovation technologique de plus de 600 m2 au service des entreprises de toutes tailles et des collectivités locales ».
Concrètement, on peut donc y explorer les nouveaux usages permis par la 5G dans un environnement d’expérimentation unique en situation réelle. On y trouve ainsi différents espaces showroom orientés plutôt entreprises mais aussi des espaces de co-working et d’expérimentations, le tout bénéficiant d’un réseau expérimental qui permet de tester en avance de phase des fonctionnalités avancées comme le Edge Computing, la 5G SA, le slicing ou les ondes millimétriques.
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°1 avec SONY
À force d’évoquer « les nouveaux usages permis par la 5G », sans doute êtes-vous dans l’attente d’exemples concrets. Profitons de notre présence au Stade Orange Vélodrome pour en découvrir trois très concrets.
Le premier concerne les photographes sportifs. Grâce à la 5G, le binôme photo HD professionnelle et envoi instantané est aujourd’hui possible comme le démontre la collaboration entre le 5G Lab de l’Orange Vélodrome collabore et SONY. L’Objectif retenu pour cette dernière était en effet de travailler avec un acteur emblématique dont les appareils sont déjà utilisés par les photographes professionnels pour améliorer leur expérience utilisateur. Mais comme souvent, les images sont plus parlantes que les mots :
Qu’est-ce que cela change ? Ça n’a l’air de rien mais dans les faits, cet usage est révolutionnaire. En effet, pour pouvoir envoyer leurs photos captées en très haute définition (HD) vers des serveurs dédiés aux médias, les photographes professionnels étaient jusqu’à présent contraints de se déplacer dans le stade afin de connecter leur appareil photo à une prise réseau via un câble Ethernet.
En plus d’être un process long, cela représente aussi le risque de passer à côté de l’un des moments forts du match. Aujourd’hui, grâce à la 5G, les photos sont transmises de façon quasi instantanée vers un serveur dédié.
Cet avantage a récemment été confirmé par Aviwest, qui n’est autre que l’un des principaux fournisseurs mondiaux de systèmes de contribution vidéo basés sur les réseaux IP. Même constat du côté de Sony qui est parvenu avec l’aide du Orange 5G Lab à faire évoluer l’un de ses appareils photo professionnels, l’Alpha 1.
En effet, ce dernier est aujourd’hui équipé d’un bouton d’envoi instantané et d’une carte SIM donnant accès au réseau expérimental du 5G Lab. Dans un communiqué de presse publié à cette occasion, Sony a constaté « qu’il était parfaitement possible de libérer les professionnels de leur ordinateur et de l’obligation de se connecter à un réseau local. Les tests réalisés en conditions réelles à l’Orange Vélodrome ont confirmé que le très haut débit de la 5G et sa faible latence permettent l’envoi instantané de photos HD, directement depuis l’appareil, sans aucun équipement complémentaire et sans perdre en qualité ».
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°2 avec VOGO
Pas encore totalement convaincu, voici un deuxième cas d’usage qui devrait finir de le faire. Mais revenons tout d’abord sur les atouts de la 5G : très haut débit, faible latence et enfin simplicité de connexion. C’est justement le trio gagnant pour transformer un simple mobile en ou support capable de transformer l’expérience des supporter. Être au plus près de la pelouse, des filets ou du banc de touche est désormais possible.
C’est en tout cas ce que nous prouve la start-up VOGO qui, grâce à la puissance de la 5G et à l’accompagnement du Orange 5G Lab, est parvenue à enrichir son service de diffusion multicast avec ce type de fonctionnalités personnalisant.
Concrètement, la 5G a permis à la start-up d’augmenter le nombre de flux proposés aux spectateurs, de monter en gamme sur l’encodage vidéo et d’obtenir une meilleure résolution que celle dont elle devait se contenter en WiFi. L’offre de la sportech montpelliéraine permet à n’importe quel spectateur de voir ou revoir depuis son smartphone et à partir de différentes caméras et angles de vue chaque action.
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°3 avec Touch2see
Dans le nouveau format « Les Dossiers de l’écran », il était question notamment des avancées permises par le numérique en faveur de l’inclusion des personnes handicapées. Voici un nouvel exemple, aujourd’hui possible grâce à la 5G, qui vient parfaitement illustrer les avancées offertes.
Tooch2see, c’est le nom de la startup a l’ambition que les malvoyants puissent vivre une compétition sportive depuis le stade. Et cela représente beaucoup de personnes. Rappelons en effet que 217 millions de personnes dans le monde sont actuellement aveugles ou malvoyantes. En France, cela concerne 207 000 personnes. Malgré les efforts faits pour rendre les équipements sportifs plus accessibles, le sport est encore un secteur particulièrement problématique pour le public souffrant de déficience visuelle.
Que ce soit au football, au rugby ou encore au Basket, la majeure partie des événements sportifs ne permet pas à une personne aveugle ou malvoyante de suivre les compétitions dans de bonnes conditions c’est-à-dire en direct.
Mais ça, c’était avant car Tooch2see, grâce à la 5G est capable de proposer une tablette tactile reproduisant le positionnement des joueurs et fournissant les informations nécessaires pour comprendre le sens des actions.
5G pour quoi faire ? cas d’usage n°4 avec YADIS
Quittons maintenant le stade pour aller dans vieux port et découvrir IADYS. Cette startup fait partie des nombreuses entreprises qui sont déjà venues expérimenter la 5G, au sein d’un Orange 5G Lab, afin d’en identifier les potentiels bénéfices pour leurs solutions. Des tests réussis grâce auxquels la jeune pousse a pu commercialiser une nouvelle version de son robot ramasseur de déchets à la surface de l’eau. Un robot « expert » dorénavant connecté en 5G !
Et les enjeux sont importants ! On estime en effet aujourd’hui à 269 millions de tonnes, la quantité de plastique présente dans les océans. Loin de s’améliorer, cette pollution ne cesse d’augmenter. En effet, chaque année, 8 à 13 millions de tonnes de plastique supplémentaires et 2,3 millions de tonnes d’hydrocarbures finissent dans les mers et les océans. Heureusement, des jeunes pousses comme IADYS s’attaquent à ce problème. Cette startup, on l’a doit à Nicolas Carlési.
Passionné par la mer depuis l’enfance, il pratique régulièrement des activités nautiques et subaquatiques telles que la voile et la plongée sous-marine. Et c’est lors de ces activités et notamment au cours d’un voyage en Sicile qu’il a été frappé de voir la quantité de déchets présents dans l’eau. Devant ces amas de déchets flottants en plastique, de bouteilles, de fragments, et aussi de nombreux filets de pêche, il explique avoir « pris conscience que je n’avais pas d’autre choix que d’ouvrir les yeux sur l’urgence de la situation. J’ai décidé de lancer un projet qui met mes compétences en robotique au service de l’environnement marin. C’est ainsi qu’ont démarré les prémices de IADYS et du projet Sea-neT ». L’équipe technique de IADYS a développé un robot autonome capable de nettoyer en autonomie une zone définie.
Les Plombiers du numérique propose une formation smart city
Si tous ces exemples démontrent le choix fait par Marseille de miser sur l’innovation, encore faut-il avoir sur place des femmes et des hommes formés et capables d’accompagner l’émergence d’une ville connectée. Voilà justement l’objectif de la formation « technicien smart city » lancée par l’école des Plombiers du numérique en juin dernier.
Lorsqu’il a fondé ce dispositif en 2016, Florian du Buÿs avait une idée en tête : « agir en France pour les jeunes déscolarisés de 18 – 25 sans qualification. On estime chaque année en France à près de 100 000 le nombre de jeunes qui abandonnent leurs études (dont la moitié disparaît des radars de l’Etat). Cela représente plus de 1,5 millions de jeunes sans avenir ».
Grâce à des formations courtes qui permettent un accès à l’emploi en 4 mois dans des métiers en tension, l’école a déjà accueilli plus de 1000 jeunes dont près d’un sur deux issus d’un Quartier Prioritaire de la politique de la Ville.
Concrètement, à Marseille, les Plombiers travaillent main dans la main avec l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Celle-ci accompagne une première promotion de 12 étudiants dans leur projet professionnel.
Après une phase de remise à niveau, les jeunes peuvent suivre une phase d’apprentissage du geste avec un professionnel du métier. Une fois ces bases acquises, ils bénéficient d’une alternance dans l’une des entreprises partenaires du programme.
C’est là une autre force de ce dispositif car il a su fédérer les nombreux acteurs de la filière des datacenters présents à Marseille comme par exemple Digital Realty, Telenco, OTSI, Legrand, Azur Datacenter, ou encore Seven Equipement.
Les jeunes, une fois formés, sont capables de manipuler la fibre optique, de câbler mais aussi de racker des serveurs et d’installer des objets connectés comme des caméras de surveillance ou des alarmes.
À Marseille, 1000 ordinateurs distribués pour plus de 60 associations
Retour maintenant sur une gigantesque opération solidaire lancée en janvier dernier. Grâce au concours de l’opérateur Orange, 1000 ordinateurs sont en effet distribués à des associations engagées contre la fracture numérique. A terme, elles seront plus de 60 à être équipées. Pour en savoir un peu plus sur le dispositif et plus globalement sur les politiques d’inclusion menées à Marseille, Paroles d’élus a pu poser quelques questions à Laurent Lhardit, Adjoint au Maire en charge notamment de l’emploi, de l’ESS et du Numérique.
Paroles d’élus : Qu’est ce qui fait la singularité de cette opération ?
Laurent Lhardit : La caractéristique principale de cette opération, c’est son impact massif. Au total, se sont en effet 1000 ordinateurs qui seront distribués à des associations de la ville de Marseille. Chaque association va ainsi recevoir entre 10 et 30 ordinateurs fixes selon ses besoins, fournis avec clavier et souris.
Paroles d’élus : Comment ce partenariat a-t-il pu être monté ?
LL : La proposition vient d’Orange qui nous a proposé au printemps 2022 de monter un partenariat afin d’équiper nos associations. L’opérateur disposait d’un stock important composé d’ordinateurs attribués à la fin de l’année 2019 à ses salariés. Avec la crise du covid et les différents confinements, l’entreprise s’est adaptée et a dû distribuer rapidement des portables pour généraliser le télétravail. Avec Orange, la Mairie de Marseille a donc réfléchi ces derniers mois à l’élaboration d’un cadre permettant aux associations de solliciter l’attribution d’un ou de plusieurs ordinateurs.
Paroles d’élus : Comment se déroule justement la distribution ? Toutes les associations sont-elles « éligibles » ?
LL : Le partenariat a été officialisé le 28 février dernier au sein des locaux de l’association Médiance 13, elle-même bénéficiaire de l’opération.Une première vague de distribution a déjà eu lieu. Elle a permis de distribuer 486 ordinateurs à 27 associations. Parmi les critères que nous avons retenus, il y a la lutte contre la précarité, l’exclusion, l’illettrisme et la médiation numérique. On trouve également des associations qui œuvrent dans l’accès à l’emploi. C’est une problématique sur laquelle se rejoignent beaucoup de structures implantées sur Marseille. Une deuxième vague va avoir lieu dans le courant de l’année. L’opération étant connue maintenant, nous sommes sollicités par des petites associations qui ont des besoins moindres. Nous traiterons leur besoin en fin de parcours je pense, avec un dernier lot.
Paroles d’élus : À quoi vont servir concrètement ces équipements ?
LL : Nous avons plusieurs cas de figure. Certaines associations avaient dans leurs tiroirs des projets d’inclusions mis en attente car la concrétisation de ces derniers nécessitait plusieurs milliers d’euros d’investissement. D’autres ont saisi cette opportunité pour rénover un parc informatique vieillissant. La destination principale de ces ordinateurs sera de permettre aux personnes pris en charge par ces associations, d’accéder au numérique via des ateliers ou des formations. Mais les associations ont aussi bien évidemment la possibilité de réserver un ordinateur pour leur propre administration. Dans tous les cas, l’accueil du monde associatif a été excellent. Les associations ont compris que cette opération était un vrai coup de pouce pour elles.
Paroles d’élus : Marseille a été choisie il y a 2 ans pour participer au programme EudiGIT. De quoi s’agit-il ?
LL : EUDIGIT est un programme européen qui vise à soutenir la lutte contre la fracture numérique subie par de nombreux citoyens européens. Loin d’être une spécificité française, on estime que 169 millions d’Européens n’ont pas les compétences de base en informatique.
La ville de Marseille a été retenue comme tête de pont de ce dispositif avec une dizaine d’autres villes européennes. Un programme de rencontres réguliers nous a permis de partager nos expériences. C’était très riche comme le sont souvent les programmes européens lorsqu’ils sont basés sur les échanges. Nous y avons trouvé quelques bonnes idées sur la manière d’agir.
La caractéristique de Marseille et qui a sans doute permis d’être sélectionnée, c’est son foisonnement. On le voit dans tout ce qui correspond à l’écosystème engagé pour faciliter l’accès à l’emploi. Depuis deux ans, nous avons identifié plus de 300 associations sur le territoire.
Paroles d’élus : Comme Adjoint au Maire de Marseille vous avez une délégation large allant de l’emploi à l’ESS en passant plus largement par le numérique. Comment tous ces domaines se recoupent-ils ?
LL : Notre lutte contre la fracture numérique est sans doute l’exemple le plus significatif. C’est un sujet que nous intégrons dans toutes nos politiques, de façon transversale. Le sujet est traité aussi bien par les élus qui travaillent sur les questions sociales que moi qui travaille sur des questions économiques.
Aujourd’hui, une des problématiques principales sur notre territoire, c’est l’accès à l’emploi. Nous avons en effet près de 90 000 chômeurs à Marseille et 25% de la jeunesse marseillaise se trouve exclue de toute possibilité d’imaginer accéder un jour à un emploi. Si l’emploi n’est pas une compétence de la ville, c’est une compétence dont nous nous saisissons bien volontiers parce que c’est un objectif de notre mandat. C’est en effet un des engagements que nous avons pris devant les Marseillais de traiter au mieux cette question.
À Smartseille, le 112ème quartier innovant de la planète Marseille
Nous ne pouvions pas quitter Marseille sans évoquer l’écoquartier Smartseille. Celui-ci est aujourd’hi une référence dans l’utilisation d’énergies locales renouvelables. En effet, les 60.000 mètres carrés de bureaux, d’équipements et de logements sont chauffés grâce à une boucle eau de mer, fonctionnant sur le principe des pompes à chaleur. Cette innovation puise de l’eau de mer par 50 mètres de fond, là où l’eau est à température constante toute l’année, autour de 12 degrés. Elle permet ainsi de créer 4 kW d’énergie pour 1kW dépensé pour le fonctionnement du système. La proportion d’énergie non renouvelable utilisée est ainsi réduite de près de 3/4.
De plus, ce quartier est un bel exemple de solidarité énergétique. Les bâtiments étant en effet reliés entre eux, il est ainsi possible de transférer le surplus de chaleur dégagé par certaines parties vers celles moins bien exposées par exemple.
Mais on peut bel et bien parler pour ce projet de développement durable global. En effet, avant même de pouvoir poser la première pierre, le premier travail a consisté à dépolluer le terrain. Jadis occupé par un site industriel, il était très chargé en plomb et en hydrocarbures lourds. La ville de Marseille a donc opté pour une méthode douce de dépollution appelée Mycoremediation. Cette technique permet de décontaminer des surfaces importantes grâce à des champignons. Contrairement à l’usage de bactéries, les champignons ont la faculté de dépolluer tout en permettant à la biodiversité de se réinstaller rapidement.
Orange a piloté la mise en place de l’ensemble des solutions numérique de ce nouveau quartier. L’infrastructure en Très Haut Débit et le wifi gratuit permettent par exemple aux habitants et aux salariés d’utiliser des services numériques innovants. L’objectif ? Simplifier le quotidien et développer le lien social.
L’intranet disponible aux quatre coins de Smartseille donne ainsi accès à une plateforme d’échange. On peut s’y prêter du matériel mais aussi partager un savoir-faire ou tout simplement proposer son aide. Il est aussi possible de profiter d’un service de e-conciergerie permettant de se faire livrer ses courses, de profiter de paniers de fruits et légumes en circuit court d’approvisionnement, de réserver du matériel ou de déposer des colis à livrer.
Les appartements rassemblent quant à eux de nouvelles technologies et objets connectés. Chacun d’entre eux étant muni d’une tablette, il est possible en temps réel de suivre la consommation d’énergie et de gérer au plus près de les besoins en chauffage, et éclairage ainsi que la production d’eau chaude. De façon anonyme, les habitants peuvent même connaître selon leur consommation, leur classement par rapport à l’ensemble des autres occupants. Des détecteurs de présence préviennent les habitants sur leur téléphone de la présence d’un individu dans l’appartement (pratique quand on veut être certain que ses enfants sont bien rentrés).
Autre service, l’application ZenPark permet également de mutualiser les places de parking. Concrètement, les habitants absents peuvent mettre à disposition des employés, leurs places de parking pendant la journée. Grâce à ce système présent dans plusieurs villes, tout le monde est gagnant. Les utilisateurs de Zenpark tout d’abord, puisque les tarifs sont généralement entre 25 % et 50 % moins chers que ceux des parkings traditionnels. Mais c’est aussi un moyen d’optimiser les ressources lorsque l’on sait que le coût moyen pour la construction d’une place de stationnement avoisine les 1750 € par m2. Enfin la planète aussi y trouve son compte. En effet, en supprimant des places de parking dans les villes c’est dernières années, les émissions de CO2 ont bondi de 20% pendant que le trafic automobile lui, augmentait de 30%.
Mais ce n’est pas tout, on trouve aussi à Smartseille des pièces nomades, située entre deux logements ont été imaginés pour répondre aux évolutions des besoins des familles. Elles permettent ainsi de bénéficier d’un espace supplémentaire pour faire du télétravail ou pour héberger un proche. Enfin, des véhicules électriques et de vélos en libre-service sont proposés aux usagers.