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    Culture, patrimoine & tourisme

    [Tourisme et numérique] À Belleville-en-Beaujolais, les élus ont pu mesurer les retombées du Tour de France grâce à FluxVision Event

    3ème événement sportif le plus suivi au monde avec une diffusion dans 190 pays et près de 150 millions de téléspectateurs, rien qu’en Europe, le Tour de France reste année après année, une magnifique vitrine pour les collectivités locales. Pas étonnant donc qu’Amaury Sport Organisation, l’organisateur de l’événement, ait l’embarras du choix pour chaque édition entre plusieurs centaines de villes candidates. Mais au-delà des chiffres globaux, il est important pour les élus de pouvoir mesurer concrètement les retombés à court et moyen termes pour leur collectivité. Pour clore notre focus sur le duo « Tourisme et numérique », Paroles d’élus est allé à la rencontre de Frédéric Pronchéry, Maire de Belleville-en-Beaujolais et vice-président au Département. Cette collectivité a su tirer son épingle du jeu pour accueillir l’arrivée de la 12ème étape du Tour le 13 juillet dernier. Et c’est grâce à l’outil Flux Vision Event d’Orange, que ville et communauté de communes Saône Beaujolais ont pu s’appuyer sur des chiffres concrets d’affluence pour tenir une conférence de presse de bilan dès le lundi suivant.

    Paroles d’élus : Monsieur le Maire, qu’est-ce qui fait la singularité de Belleville-en-Beaujolais ?

    Frédéric Pronchéry : Belleville-en-Beaujolais est située dans le Département du Rhône. Avec ses presque 14 000 habitants, elle est la ville principale de la Communauté de communes, Saône Beaujolais qui elle compte au total 45 000 habitants. Nos deux collectivités ont la particularité d’avoir poussé au maximum l’idée de mutualisation des services.

    À ma connaissance, nous sommes un cas unique en France. Nous avons par exemple un seul Directeur général des services et un siège commun pour la Mairie de Belleville comme pour la Communauté de Communes. Nous avons également mutualisé l’ensemble des 300 agents en y ajoutant ceux de 4 syndicats ; eaux, assainissement, urbanisme et zones d’activités. Sur de nombreux dossiers, à l’instar de celui de l’accueil d’une étape du Tour de France, nous pouvons constater que cette mutualisation est pour nous une force.

    Paroles d’élus : A-t-il été compliqué pour Belleville-en-Beaujolais d’être retenue comme ville d’arrivée ?

    Frédéric Pronchéry : C’est un travail de longue haleine. Mes prédécesseurs postulaient depuis de nombreuses années pour avoir une étape du Tour de France. Mais la motivation ne suffit pas. Il faut prouver un certain esprit sportif et l’accueil régulier d’événements. C’est pourquoi, nous avons déjà fait quasiment 10 Paris-Nice ainsi que plusieurs Dauphiné Libéré. Au fil des ans, nous avons noué des contacts étroits et amicaux avec ASO, organisateur de l’événement, et notamment son directeur Christian Prud’homme. Nous avons acquis un véritable savoir-faire en matière d’accueil et d’organisation de ce type d’événements.

    La 12ème étape de cette édition 2023 avait un tracé singulier en sillonnant sur les routes de Saône Beaujolais. Avec notre Président Jacky Ménichon, à l’initiative du projet et tous les élus de la collectivité, nous avons plaidé en effet pour une étape sur mesure, passant par tous les crus du Beaujolais. Sur une étape de 168 km, le parcours empruntait 96 km de routes dans notre communauté de communes et 17 communes ont été traversées, un record !

    Paroles d’élus : Comment avez-vous fait pour fédérer toute la population de Saône Beaujolais autour de cet événement ?

    Frédéric Pronchéry : Accueillir une étape du Tour est déjà en soit un fait suffisamment singulier pour susciter curiosité et intérêt. Mais nous avons aussi la chance d’avoir dans notre collectivité, des agents très compétents. Je pense par exemple à Cynthia Gissot, responsable de la com et de l’opération Tour de France. Elle a travaillé pendant 8 mois avec les Services pour embarquer les villages de la Comcom mais aussi les partenaires comme l’Organisme de gestion (ODG) des crus du beaujolais, les instances viticoles, l’office du Tourisme ‘Destination°Beaujolais’, les associations sportives, les anciens coureurs cyclistes. Bref, toutes les forces vives du territoire ont répondu présent afin de faire de cet événement une grande fête.

    Nous avons aussi souhaité, malgré les vacances scolaires, associer les écoles primaires. Pendant l’année, plus de 1000 élèves ont fait par exemple la « dictée du Tour ». Au final, toutes les composantes du territoire se sont engagées et ont joué le jeu. Côté spectateurs enfin, 30.000 drapeaux « love Beaujolais » ont été distribués le jour J.

    Paroles d’élus : Pourquoi avoir utilisé Flux Vision Event d’Orange ?

    Frédéric Pronchéry : Accueillir une étape du Tour de France est un engagement collectif. Ville, Communauté de Communes et Département ont travaillé de concert. C’est un engagement financier important pour notre collectivité comme pour le Département du Rhône qui nous a bien aidé, puisqu’être ville d’arrivée c’est environ 160 000 euros. À ce montant, il faut ajouter les frais techniques, les mises à disposition d’agents et d’équipements, la gestion des routes par le Département. Généralement, on entend qu’un euro investit en rapporte trois sur le territoire. C’est un ordre de grandeur global et il nous paraissait évident de pouvoir mesurer l’impact touristique d’une telle démarche.

    Contrairement aux enquêtes terrain classiques très fastidieuses, Flux Vision est un véritable tableau de bord. Il permet d’accroitre notre connaissance de la population présente grâce aux données statistiques issues du réseau mobile et de données GPS. Concrètement, les données collectées sont anonymisées et pondérées afin de répondre aux recommandations et exigences de la CNIL. Cette solution est très complète. Elle permet aussi de prendre en compte les touristes logeant chez leurs amis ou leur famille ou encore leurs manières d’utiliser les différentes infrastructures, et enfin les excursionnistes venus uniquement le jour J.

    L’autre point fort est la rapidité des résultats. L’épreuve a eu lieu jeudi 13 juillet et dès le lundi suivant, nous avons pu organiser une conférence de presse pour communiquer sur les données collectées. Au total, 17 000 personnes hors résidents sont venues à Belleville se masser le long des barrières pour assister à l’arrivée. En ajoutant les locaux, le chiffre monte à 39 000 personnes. La population de Belleville a donc été multipliée par trois dans la zone.

    Paroles d’élus : Vous parliez de tableau de bord. Est-ce à dire que les informations sont très précises ?

    Frédéric Pronchéry : Oui. Pour vous donner quelques exemples, on sait que le pic de fréquentation le plus élevé fut entre 16h et 18h. On sait aussi que sur les 17 000 personnes non résidentes, 30 % venaient de l’étranger, soit 5 500 touristes. Grâce à Flux Vision Event, nous avons le top 5 des pays d’origine. Ce sont des données très importantes pour notre stratégie touristique à venir. Les spectateurs venaient ainsi de l’Ain, de la Saône-et-Loire, de la Loire et du Nord. Et du côté des pays étrangers les plus représentés, nous avons les Pays-Bas, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et le Danemark. Enfin, nous savons que 1 430 personnes ont dormi sur place dans la nuit du 13 au 14 juillet.

    Paroles d’élus : Espérez-vous des retombées à plus long terme pour la destination Beaujolais ?

    Frédéric Pronchéry :  Accueillir le Tour est un investissement. Notre objectif était de donner de la visibilité au Beaujolais. Sur ce point on ne pouvait pas avoir de meilleure étape. Nos paysages ont été mis à l’honneur dans les retransmissions TV du monde entier. Nous avons même eu des commentaires élogieux durant le direct sur France Télévision. Il a été dit que cette étape était probablement la plus belle étape du Tour. C’est donc déjà gagné au niveau communication pour la promotion de la destination Beaujolais.

    À moyen terme, ce sera intéressant de mesurer concrètement l’impact sur le tourisme dans les 3 à 5 prochaines années. L’intérêt du Tour de France c’est aussi l’ensemble des reportages télévisés et les retombées presse. Cela touche un public beaucoup plus large que les seuls aficionados du cyclisme. Classiquement, on constate en général +40 % de fréquentation touristique dans les trois ans à venir et un impact encore large après cinq ans.

    Paroles d’élus : Dernière question, vous avez pu visiter la zone technique mise en place par Orange avec le Président Ménichon ? quelle est votre impression ?

    Frédéric Pronchéry : Oui, c’était un privilège de pouvoir accéder au cœur du dispositif installé par l’opérateur Orange, qui est le partenaire technique d’ASO et je dois avouer avoir été très surpris et impressionné. Je savais pourtant que beaucoup de petites mains œuvraient dans l’ombre . Elles sont indispensables pour la réussite du Tour de France. La connectivité est indispensable sur un tel événement et aucune erreur n’est possible.

    Il y a bien évidemment la communication en interne pour assurer le bon déroulement mais aussi tout ce qui concerne la retransmission, l’équipement de la salle de presse, le wifi, les relais mobiles temporaires permettant de gérer les besoins accrus avec le public, etc. Et pour chaque village d’arrivée, il faut déployer près de 40 km de câbles. Ils permettent de raccorder tous les cars-régies TV et radio du monde entier. Sous la houlette d’Henri Terreaux ce sont près de 30 techniciens d’Orange. Deux équipes qui se succèdent à chaque ville arrivée. Ils assurent la retransmission des images et des commentaires des journalistes présents sur le Tour.

    Cet événement est un tour de force technologique et humain de la part d’Orange. On ne le mesure pas quand on vient assister au Tour de France. Je découvre cette activité spécifique réalisée par les équipes d’Orange Event lors du Tour de France. Ce sera encore plus fort lors des dispositifs prévus par Orange pour les JO 2024. Impressionné c’est bien le mot !