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Sommaire de l’article
    Citoyens et société

    Strasbourg accueille Numérique en Commun [s] pour bâtir une souveraineté numérique citoyenne

    Avec Numérique en Commun[s] le Palais universitaire de Strasbourg devient l’épicentre, les 29 et 30 octobre prochains, du numérique d’intérêt général. Face à une dépendance technologique croissante et aux défis environnementaux, cette huitième édition réunit 290 intervenants internationaux autour d’un objectif : construire un numérique éthique, durable et émancipateur.

    Une urgence face à la domination des géants américains

    Les chiffres sont éloquents. Amazon, Microsoft et Google contrôlent 70% du marché du cloud. Android équipe 80% des smartphones français, tandis que 97% de la population possède un mobile. Cette dépendance aux acteurs de la Silicon Valley pose la question de notre autonomie stratégique. L’événement propose d’échanger sur les tensions transatlantiques liées aux régulations européennes. Le RGPD, le Digital Services Act ou encore l’Artificial Intelligence Act témoignent des efforts de Bruxelles. Mais leur mise en œuvre concrète reste un défi pour les territoires. Numérique en Commun[s] rassemble cette année 21 partenaires institutionnels. La DINUM, l’ADEME, la CNIL ou encore la Banque des Territoires y participent. L’objectif : coordonner les initiatives locales, nationales et européennes pour défendre notre souveraineté numérique.

    À Numérique en Commun[s] un programme dense pour répondre aux défis du siècle

    90 tables rondes, ateliers et masterclass ponctueront ces deux journées. Les thématiques abordent aussi bien l’empreinte environnementale du numérique que l’inclusion des citoyens. Car l’accompagnement de tous reste un enjeu majeur dans un contexte de transformation des services publics. Parmi les temps forts, l’anthropologue Fred Turner de Stanford analysera comment la Silicon Valley a dévoyé Internet. Le 29 octobre, la Croix-Rouge proposera une immersion dans un black out numérique total. Une expérience pour identifier nos vulnérabilités cachées. La désinformation fera aussi l’objet de débats approfondis. Au-delà des questions de vérité, elle touche à la confiance dans les institutions. Les approches classiques montrent leurs limites. Il s’agit désormais de comprendre les logiques identitaires qui influencent la circulation des contenus.

    Le 30 octobre, Arthur Delaporte présidera un échange sur l’interdiction des réseaux sociaux pour les adolescents. Le député discutera avec des experts et la journaliste Salomé Saqué. Une session qui promet d’interroger les approches réellement émancipatrices.

    Des solutions concrètes portées par les territoires

    L’événement mettra en lumière six solutions ouvertes qui ont marqué 2025. Dont une développée par des mineurs. La preuve qu’il est possible de construire des alternatives aux modèles propriétaires. Ces solutions peuvent rencontrer leur public et devenir des succès mondiaux. Les collectivités pourront découvrir des initiatives comme Tie Break ou La Suite Territoriale. Ces projets défendent l’autonomie stratégique à l’échelle locale. Ils s’articulent avec La Suite Numérique de la DINUM au niveau national. Les contraintes budgétaires actuelles impactent les trajectoires numériques. Cette réalité sera abordée frontalement lors des échanges. Car elle touche directement les acteurs de l’accompagnement et de la transformation numérique.

    Un rendez-vous qui dépasse le salon traditionnel

    Contrairement à un événement centré sur la démonstration commerciale, Numérique en Commun[s] vise à résoudre des problèmes concrets. L’objectif est de s’acculturer ensemble, de partager des pratiques et d’expérimenter des solutions. L’événement gratuit s’adresse aux professionnels de l’intérêt général. Il réunit les acteurs de la médiation numérique, les collectivités, les chercheurs et les entreprises de l’ESS. Tous partagent l’ambition de contribuer à des projets à impact social. Co-porté par l’ANCT et la Ville de Strasbourg, NEC s’inscrit dans la continuité des éditions précédentes. La Région Grand Est et l’Eurométropole strasbourgeoise accueillent cette rencontre devenue incontournable. Un signal fort pour le territoire alsacien.

    Un espoir numérique à construire collectivement

    Malgré les défis, le numérique reste porteur d’espoir. Une plénière en débattra le 29 octobre avec plusieurs personnalités. Jean Cattan, Caroline Zorn, Victoire Tuaillon ou encore Daniel Kaplan interviendront. Ils feront le tour des raisons d’y croire encore. L’événement abordera aussi les suppressions de bases de données critiques aux États-Unis. Des experts anticiperont les risques d’effacement lors d’une session sur les « autodafés data ». Le « data rescue project » partagera son expérience de résistance. Les participants pourront accéder aux replays des plénières après l’événement. Un kit communication sera disponible en ligne avec photos et ressources. De quoi prolonger les échanges bien au-delà des deux jours strasbourgeois.

    Pour en savoir plus sur Numérique en Commun [s] c’est par ici.

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