Partagez cet article
Sommaire de l’article
    Applications & usages

    L’intelligence Artificielle expérimentée dans les services publics

    Intelligence artificielle

    Jeudi 14 mai, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du numérique vient d’officialiser le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) qui risque de surprendre ceux qui n’avaient pas remarqué la mue en cours. En effet,  les services publics se modernisent à grands pas. Dernier exemple en date ? La prochaine expérimentation de l’intelligence artificielle dans l’administration.

    Le 21 mars 2017 à la Cité des Sciences et de l’Industrie, l’ensemble des acteurs de l’intelligence artificielle en France s’étaient réunis pour la présentation du rapport de la stratégie #FranceIA. Quinze mois  plus tard, la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat (DINSIC) et la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) lancent, dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA), un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour expérimenter l’intelligence artificielle dans les services publics.

    « Avec cette expérimentation, précise Mounir Mahjoubi, nous montrons que l’État aussi est prêt à se saisir du potentiel de l’Intelligence artificielle pour transformer l’administration en profondeur et libérer la créativité de ses agents, afin d’offrir aux citoyens un service public plus performant et proche de leurs besoins »

    Pendant 10 mois, différentes administrations bénéficieront d’un accompagnement à la fois technique, « pour monter en compétence sur les technologies d’intelligence artificielle » mais aussi stratégique, « pour appréhender la transformation du métier associée aux technologies d’intelligence artificielle ». Avec toujours en tête une nouvelle méthode de travail basée sur les retours utilisateurs dès les premières phases de développement, l’objectif final est bien de construire un prototype fonctionnel.

    Déjà en mars dernier, le ministre nous avait annoncé première révolution lors du lancement de Démarches-simplifiées.fr. Ce nouveau service signait la fin de certaines méthodes de travail qui, malgré leur coût là encore important, n’ont pas forcément donné satisfaction. La plupart du temps en effet, sans vouloir sous-estimer de réelles intentions de moderniser l’administration, la concrétisation de certains projets prenait plusieurs années.

    Entre la phase de recensement, de rédaction d’un cahier des charges précis, de mise en concurrence, de développement du produit et d’expérimentation, « tous les élèments étaient combinés pour avoir un train de retard » comme l’expliquait Henri Verdier. Gérer les retards ferroviaires justement, les concepteurs de demarches-simplifiees.fr s’y connaissent. C’est en effet à « une startup d’État, composée majoritairement d’ancien de Captain train (NDLR aujourd’hui Trainline ) et incubée au sein la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC) que l’on doit la concrétisation de ce nouveau service ». Comme la souligné l’un de ces membres lors de la conférence de presse, « l’idée est ici d’aller au plus vite vers un usage client au bout de quelques semaines ou dit autrement, d’échouer rapidement pour corriger et améliorer le service ».

    Autre exemple avec les entrepreneurs d’intérêt généraux. Sélectionnés parmi plus de 200 candidats par un jury réunissant des membres de l’administration et de la société civile, ce sont 28 nouveaux entrepreneurs qui ont fait leur entrée dans les services de l’Etat en janvier dernier.

    Comme le précise Etalab, pour arriver au terme de leur mission, « les entrepreneurs d’intérêt général travailleront en équipe et mobiliseront leurs compétences en développement, datascience et design pour concevoir des services et produits numériques à destination des agents publics et des usagers ». Afin de ne pas les laisser seuls,  ils seront accompagnés par des tuteurs, membres de l’administration.

    Parmi les défis réussis l’an dernier, Tristram Gräbener et Francis Chabouis ont par exemple réalisé pour le Ministère de l’Intérieur, un outil cartographique décisionnel. Ce système croise les données d’accidentalité avec celles de la verbalisation afin d’améliorer la sécurité routière. Autre exemple, Marion Paclot a pu améliorer les contrôles fiscaux et limiter ainsi les risques de fraude. Pour y arriver, elle a écrit un programme informatique capable d’identifier les contribuables qui ont commis des erreurs en remplissant leur déclaration.

    Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape de cette modernisation des services publics tant désirée grâce à l’expérimentation prochaine de l’intelligence artificielle. Comme l’a précisé le Ministre lors de la conférence de presse « L’intelligence artificielle (IA) est un enjeu d’avenir. Avec FranceIA, lancé en mars 2017, nous souhaitons que l’Etat se saisisse pleinement du potentiel de l’IA et l’intègre dans la conduite de ses missions, pour un meilleur service rendu aux usagers ». Les usages sont bien évidemment nombreux, Tiphaine Phe-Neau, data-scientist au ministère de l’Intérieur a ainsi mis en avant lors de la conférence de presse les avancées possible grâce à l’intelligence artificielle pour prédire et anticiper par exemple les interventions de secours aux personnes.