[Retour sur] La conférence « Smart city, nos données sont-elles en sécurité ? » (2ème partie)
Le Monde organisait le 10 février dernier, dans l’auditorium du quotidien situé dans le 13ème arrondissement parisien, une matinée de conférences et de tables rondes consacrée aux « Smart Cities ». Retour aujourd’hui sur cet événement qui a permis de dresser le panorama des enjeux et des défis que pose la sécurité des données dans les villes développant des projets dits de « territoires intelligents ».
Des acteurs privés qui impactent de plus en plus nos villes
Par ailleurs, au-delà des données publiques locales produites par les collectivités, cette question concerne aussi les données d’intérêt général émises par les opérateurs privés en délégation de services publics et toutes celles, privées d’intérêt territorial, produites par les plates-formes à l’instar d’Uber, de Google, d’Amazon et de ses millions de livraisons hebdomadaires ou d’Airbnb. De facto, ces acteurs impactent de plus en plus les flux de circulation urbains et périurbains, les politiques de tourisme, le développement commercial des territoires et les usages en général.
Des plateformes qui transforment nos institutions et nos politiques publiques ?
Ainsi, en ouverture de cette conférence, Le Monde a souhaité inviter Antoine Courmont. Sociologue, il travaille au sein du laboratoire d’Innovation Numérique de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). S’intéressant à la gestion des données publiques, il a consacré sa thèse « Politiques des données urbaines. Ce que l’open data fait à la gouvernance urbain » aux thématiques de cet événement. En effet, à travers ses différentes recherches, il s’est intéressé notamment à la politique d’ouverture des données de la Métropole de Lyon. Par la suite, il a poursuivi ses travaux, en analysant le cas de l’entreprise Waze et d’autres plateformes numériques. L’enjeu était pour lui de « comprendre en quoi elles questionnent et contribuent à la transformation des institutions et des politiques publiques ».
S’ignorer, co-gouverner ou fédérer les différents acteurs ?
Comme l’explique Laetitia Van Eeckhout, journaliste au Monde et spécialiste des questions liées aux mutations de nos villes ; il est légitime de s’interroger ;« bien au-delà des seuls enjeux technologiques », sur les différentes conditions préalables à la mise en œuvre d’un projet de « smart city » ; et de citer notamment la capacité ;« à mettre en place une gouvernance fédérant les différents acteurs du territoire autour du projet », et « à nouer des partenariats stratégiques avec les opérateurs, traditionnels et nouveaux, issus du secteur numérique ».
Quel rôle pour les collectivités et leurs élus ?
Pour Laetitia Van Eeckhout ; « les villes ont aussi un rôle essentiel à jouer pour assurer un usage responsable et contrôlé de la donnée sur leur territoire, en promouvant les pratiques respectueuses de l’intérêt général, et en s’attachant à construire un cadre de confiance avec le citoyen ». Aussi, c’est pour aller justement plus loin sur cette question que la 1ère table ronde intitulée ; « Comment pour une ville rester maître des données de son territoire et les sécuriser ? » ; a permis en effet des échanges nourris entre Pascal Hoguet, spécialiste Smart Cities chez Onepoint ; Marion Glatron, directrice de la donnée, de la transition écologique et des ressources de Rennes métropole ; Joachim Labrunie, chef de service outils numériques et infrastructures de la Ville de Paris et Patrick Risser, président de la communauté de communes Pays Haut Val d’Alzette.
Les enjeux de la cybersécurité dans une ville
Cette matinée d’échanges sur les Territoires Intelligent s’est prolongé avec une deuxième séquence intitulée ; « Les enjeux de la cybersécurité dans une ville intelligente ». Charge a été donnée à Hervé Debar d’en faire le panorama. Expert en cyber sécurité et membre du conseil scientifique de l’ANSSI, il est Directeur adjoint de Télécom SudParis. La dernière table ronde organisée par le journal le Monde fut consacrée à la notion évoquée en introduction ; « Construire un cadre de confiance avec les citoyens ». Francky Trichet, vice-Président Nantes Métropole, délégué à l’innovation, au numérique et aux relations internationales ; Schéhérazade Abboub, avocate chez Parme Avocats et membre de Data Publica et Nathalie Vernus-Prost, administratrice générale des données du Grand Lyon ont pu prendre tour à tour la parole ; Ces trois experts au parcours différents ; élu, avocate et Administrateur général des données ont pu partager l’expérience acquise à travers des réalisations concrètes.