Semaine Européenne du Développement Durable : A Lyon, on connecte arbres et poubelles pour rafraîchir la ville et optimiser les tournées
En cette Semaine Européenne du Développement Durable, direction aujourd’hui la ville de Lyon où des expérimentations peu banales sont mises en place depuis presque 2 ans. Celles-ci s’inscrivent en effet dans le projet européen BioTope et s’appuient sur l’Internet des Objets. Elles permettent à la fois l’optimisation de la collecte du verre et le rafraichissement naturel d’une rue par la végétation. Explications.
BioTope, qu’est-ce que c’est ?
Depuis janvier 2016, le projet BioTope réunit une vingtaine de partenaires européens. On y trouve par exemple l’université finlandaise Aalto, la ville d’Helsinki, la région-capitale de Bruxelles ou encore la Métropole de Lyon. Il s’agit d’un des programmes de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne.
Si les projets pilotes de chaque partenaire touchent à des domaines très variés ; allant par exemple de la sécurité autour des écoles, à l’optimisation de l’utilisation de places de parking ; ils ont pour point commun l’Internet des Objet (IoT). L’idée est en effet de s’appuyer sur cette technologie pour créer de nouveaux services numériques.
La Métropole de Lyon a ainsi développé un premier pilote permettant l’optimisation de la collecte du verre. Un second pilote répond quant-à-lui aux enjeux urbains du changement climatique, en s’appuyant sur le rafraichissement naturel par la végétation.
Optimiser les tournées de collecte, c’est aussi réduire le CO2
Avec près de 3000 containers, la Métropole de Lyon dispose d’un maillage important de collecteurs de verre. Or, si permettre le recyclage est une bonne chose, organiser la filière de manière à optimiser les tournées s’est avéré indispensable.
En effet, faute d’outil jusqu’à maintenant, la collecte est le plus souvent systématique et ne prend pas en compte le niveau de remplissage des conteneurs. L’installation de 300 capteurs a montré que le remplissage de ces derniers atteignait à peine les 30%. Cette absence d’optimisation avait bien évidemment des conséquences sur les coûts d’exploitation et les nuisances liées aux kilomètres parcourus par les véhicules de collecte.
Les données collectées sont aujourd’hui centralisées deux fois par jour. Une application, baptisée « Smart collecte » renseigne en temps réel sur le déroulement de la collecte.
A court terme, la Métropole de Lyon estime pouvoir réduire de 30%, les émissions de CO2 liées à la collecte. Autre point positif, la durée de vie des silos a de facto également été rallongée.
Comment lutter de manière durable contre les îlots de chaleur urbains ?
Depuis 1959, la température moyenne à Lyon a augmenté de 1,9°C en moyenne. Parallèlement, le nombre de jours de canicule a aussi fortement augmenté. Cette tendance va malheureusement s’accentuer dans les prochaines années.
C’est pour quoi, la Métropole de Lyon a expérimenté dans le cadre de son plan climat, une solution innovante d’arrosage intelligent nommé « évapotranspiration ». Celle-ci permet de stimuler un mécanisme de climatisation naturel des arbres. En effet, plus les arbres sont arrosés, plus leurs feuilles transpirent.
Là encore, des capteurs installés directement sur les arbres, sont à la manœuvre rue Garibaldi. Ils mesurent la chaleur et l’humidité de leurs hôtes. Ainsi, lors de vagues de chaleur importante, un système d’arrosage contrôlé à distance permet de d’humidifier les frondaisons avec des eaux pluviales collectées. Comme l’explique Karine Dognin-Sauze, vice-présidente à l’innovation et au développement numérique de la métropole de Lyon, « les premiers résultats sont encourageants. Ils démontrent une différence de température entre les zones végétalisées et arrosées et les zones non végétalisées. On mesure en effet une baisse de 0,5 °C à 1 °C en température d’air, et jusqu’à 10 °C de baisse en ressenti ».