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Sommaire de l’article
    Culture, patrimoine & tourisme

    Data Territoria ou quand l’open data aide à décrypter les tendances des villes moyennes

    C’est depuis le théâtre de Fontainebleau, lieu-même où les villes membres de l’Association Villes de France s’étaient données rendez-vous ces 11 et 12 juillet pour leur congrès annuel, que l’étude Data Territoria a été dévoilée. Les villes de moins de 100 000 habitants ont-elles la côte ? Nous pouvons désormais répondre par l’affirmative comme nous le révèle cette publication qui décrypte les tendances des villes moyennes grâce à …l’open data.

    Les data sont là, utilisons-les

    Il est toujours frustrant de ne pas pouvoir mesurer rapidement et précisément les résultats de la politique menée. Or, depuis déjà 5 ans, un travail de fond a été fait avec le programme Action Cœur de Ville. Concrètement, déjà plus de 4,5 milliards d’euros sur les 5 milliards prévus initialement ont été fléchés sur des projets structurants des villes lauréates de ce dispositif. Une somme conséquente donc mais pour quels résultats ? Cela a-t-il permis de redynamiser certains territoires ?

    Une augmentation des ventes ?

    Plusieurs chiffres ; à commencer par l’augmentation de 12 % du volume des ventes immobilières en 2021 par rapport à 2020, soit 14 560 mutations supplémentaires dans les villes ACV étudiées ; étaient déjà de bons augures quant à l’attractivité des villes de 10 000 à 100 000 habitants et leurs intercommunalités. Mais encore fallait-il avoir un outil permettant d’objectiver ces signaux positifs. C’est pourquoi, après la publication des baromètres des territoires sur l’attractivité des villes moyennes, Villes de France a souhaité s’appuyer sur les données ouvertes, issues d’entités diverses afin de « porter un nouveau regard sur les territoires ».

    S’appuyer sur les données ouvertes

    « Mettre en perspective les perceptions et ressentis issus des sondages et de la presse avec les tendances qui peuvent être décryptées par l’exploitation des données ouvertes », voilà justement l’ambition de l’étude Data Territoria présentée lundi 11 juillet, et produite en partenariat avec Spallian par l’Association Villes de France.

    « Les données viennent confirmer nos espérances »

    Jean-François Debat, Président délégué de l’association, résume ainsi la démarche :
    « Depuis plusieurs années les villes moyennes ont le vent en poupe. Mais ce sentiment d’attractivité correspond-t-il pour autant à une réalité ? C’est pour répondre à cette question essentielle que Villes de France a initié Data Territoria (…) Les données viennent confirmer nos espérances : les villes moyennes attirent, c’est un fait. Ces données viennent également bousculer nos certitudes, notamment autour de la migration résidentielle, mais aussi révèlent les fragilités qui continuent d’exister et sur lesquelles Villes de France ne cesse de se mobiliser ».

    Les villes à taille humaine ont la côte

    Parmi les principales informations, il est à noter par exemple que les villes moyennes sont aujourd’hui les lieux de résidence d’1 français sur 3. Ainsi, elles ont ainsi gagné plus de deux millions d’habitants en 20 ans et « les villes bénéficiaires du programme national Action Cœur de Ville ne perdent plus d’habitants ces dernières années après une baisse significative ». Précision importante, cette croissance qui est tirée par la natalité, démontre que les familles se plaisent dans les villes moyennes ». Et l’Association d’ajouter que ; « la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer cet attrait ».

    Des villes créatrices d’emplois

    Car c’est une autre confirmation objectivée apportée par cette étude ; « la crise sanitaire a également rebattu les cartes ». Ainsi, en matière d’emploi, les villes moyennes, particulièrement Action Cœur de Ville, « ont fait preuve de résilience avec un rebond supérieur aux grandes villes ». Concrètement, on note une création de +124 000 emplois entre 2019 et 2021.

    Une demande croissante qui fait augmenter les prix

    Autre conséquence, la hausse significative des prix du logement, en forte progression depuis 2019 dans les villes moyennes. Il s’agit d’un véritable enjeu puisque le prix de l’immobilier est le premier critère de choix de la commune dans laquelle les Français souhaitent déménager.

    Des territoires capables de maîtriser le foncier

    Autre point, tout à l’honneur de ces collectivités, les villes moyennes maitrisent l’artificialisation de leurs sols. En effet, entre 2012 et 2018, l’évolution progresse seulement de 1,1%. Ce point est loin d’être anodin à l’heure où le dispositif zéro artificialisation des sols (ZAN) vient d’être introduit par la loi Climat & résilience. En effet, « cette donnée indique que les villes moyennes n’ont pas eu besoin de dispositions législatives pour s’emparer de cette thématique et justifie que les Français privilégient nos territoires pour s’adapter aux défis du changement climatique », précise l’association.

    Un accueil croisant des étudiants

    Data territoria nous donne également des renseignements précieux sur l’accueil des étudiants. Ainsi, un sur trois se forme dans une ville moyenne. Un attrait qui se développe notamment dans les communes Action Cœur de Ville avec une hausse de 13% entre les rentrées 2018 et 2020, plus élevée que dans les grandes villes (+7%).

    Des fragilités persistent

    Mais malgré tous ces éléments extrêmement positifs, l’Association Villes de France reste vigilante. En effet, plusieurs données rappellent que les villes moyennes gardent certaines fragilités. C’est le cas de la santé et l’accès de plus en plus difficile à la médecine générale et aux praticiens spécialisés. Plus la taille de la ville est importante, plus il est aisé d’accéder à une consultation.