[Redynamisation] A Bastia, le numérique facilite l’installation de nouveaux commerçants
Mettre en relation l’offre et la demande. C’est sans aucun doute la clé du succès du Bon Coin ou de Blablacar. Dans un tout autre domaine, c’est peut-être aussi ce qui explique les premiers retours très positifs de BoursOloco. Cette plateforme accessible depuis peu sur le site de la ville de Bastia est présentée en effet comme « une véritable passerelle digitale permettant la mise en relation directe des porteurs de projets en recherche de locaux et les professionnels de l’immobilier disposant de biens répondant aux critères d’implantation en centre-ville ». Explications.
8% de taux de vacances
Même si le nombre des cellules commerciales vides dans son centre-ville est moins élevé qu’ailleurs, la ville de Bastia, par ailleurs lauréate du programme Action Cœur de Ville s’est engagée à limiter le phénomène. Et pour au préalable mieux le qualifier, un travail de recensement des locaux vacants dans son centre-ville a été mené au début de l’année. Résultats ? Le diagnostic a permis de recenser un peu moins de 50 sont vacants sur les 600 commerces présents sur les 5 artères commerciales que sont le boulevard Paoli, la rue César Campinchi, le boulevard Gaudin, la rue Napoléon et l’avenue Emile Sari.
Ne pas laisser des rues en souffrance
Alors puisque l’adage veut que le « commerce appelle le commerce », la ville a souhaité encourager l’installation de nouvelles enseignes grâce à une plateforme de mise en relation baptisée BoursOloco. Cette dernière a été conçue spécifiquement pour venir en soutient aux municipalités qui veulent lutter contre la vacance commerciale et favoriser la remise sur le marché des locaux innocupés en pieds d’immeubles. Il s’agit concrètement d’un guichet unique pour déposer sa demande et accéder aux offres qui en quelques clics met en relation porteurs de projets, professionnels de l’immobilier et les bailleurs privés, selon les besoins exprimés par les futurs commerçants.
L’ANCT au plus près des besoins spécifiques des territoires
Interrogée par nos confrères de Corse Matin, Emmanuelle de Gentili, adjointe au maire en charge de la politique de la ville précise que ; « cette plateforme, conçue par l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) a été mise en place il y a un an à Draguignan, ville qui a servi de site pilote ».
Expérimentation concluante dans le Var
Et l’élue de poursuivre ; « L’expérimentation a si bien réussi que son extension a été décidée. Après avoir beaucoup échangé avec les services de la ville de Draguignan nous nous sommes portés candidats pour expérimenter à notre tour cet outil. »
32 installations en quelques mois : la meilleure des vitrines
Une réussite ? C’est peu de le dire. En effet, à Draguignan ; « Il y a sept ans, le centre ancien était totalement abandonné, avec 250 locaux commerciaux vacants » explique Julien Torre, chef de projet Action Cœur de Ville à Bastia. Et « en six mois, la plateforme a permis d’identifier plus de 60 porteurs de projets et d’en installer 32 dans le centre-ville. »
Mieux répondre aux besoins des porteurs de projets
S’il est encore trop tôt à Bastia pour mesurer l’impact positif du dispositif, les premiers porteurs de projets ne se sont pas fait attendre. Dès la première journée en effet, deux d’entre eux s’étaient déjà faits connaître. Mais pour l’Adjointe, ce dispositif a d’autres atouts. Il va en effet aussi permettre d’accompagner les porteurs de projets « dans leurs démarches en les orientant vers les services de la ville ou de la CAB susceptible de les aider. On pourra également essayer de répondre aux besoins des secteurs d’activité désireux de s’implanter, en matière par exemple d’accessibilité, de signalétique, de circulation… ». Bref, c’est un vrai outil de pilotage.
Une Startup d’Etat, c’est quoi ?
A chaque problème, une solution et sans doute aussi… une startup, comme ici avec BoursOloco. Depuis maintenant presque 10 ans en effet, l’Etat mène une politique d’Innovation du service public en développant des produits numériques centrés sur les usages via des startups d’Etat. Malgré cet anglicisme, ces structures sont bel et bien des services publics numériques. Développées par une équipe autonome, elle est financée par l’administration pour répondre à un problème lié à une politique publique. Ce format permet de tester rapidement (et à moindre coût) des solutions en phase beta test. En effet, si au bout de 6 mois, l’équipe n’a pas pu livrer un produit fiable, le projet s’arrête. Une petite visite sur le site beta.gouv.fr permet d’avoir une meilleure connaissance de la transformation numérique déjà réalisée et de tout le travail encore en cours ; 39 services en accélération ; 74 services en construction ; 55 problèmes en investigation et déjà plus de 120 services opérationnels…