« Ponts connectés » : qui sont les 17 lauréats retenus ?
En déplacement ministériel au viaduc de Millau le 23 avril dernier, Jean-Baptiste Djebbari, en charge des transports, a dévoilé la liste des 17 lauréats de l’appel à projets « Ponts connectés ». Ce dispositif, doté d’une enveloppe de globale d’investissement de 8 millions d’euros bénéficiera pour moitié de fonds du Plan France Relance. Mais quel est le lien entre « ouvrage d’art » et « numérique » ? On vous en dit plus ici…
La catastrophe de Gênes à jamais gravée
Nous avons tous en tête les images effroyables de l’effondrement du Pont de Gênes en août 2018. Cette catastrophe a eu pour conséquence d’alerter les élus sur l’état général des ouvrages d’arts chez nous, de l’autre côté des Alpes.
10 % des ponts potentiellement dangereux
Ainsi, un rapport mené par le Sénat en 2019 a mis en lumière qu’au moins 10 % des ouvrages d’art du pays « posent des problèmes de sécurité ». Problème, on ignore précisément leur nombre exact. Les estimations varient en effet entre 200 000 et 250 000 ponts répartis sur 1 million de kilomètres de route.
C’est vous le propriétaire ?
Pourquoi un tel manque de précision ? Cet écart s’explique en grande partie par le nombre importants de gestionnaires. Ainsi, si près de 24.000 ponts appartiennent à l’État, les départements en auraient entre 100.000 et 120.000 ponts. Enfin, les communes et interco en posséderaient entre 80.000 et 120.000. Cette méconnaissance démontre à elle seule l’ampleur de la tâche. Si ajoute également un manque flagrant d’outils permettant de suivre avec précision l’évolution des ponts.
17 ouvrages retenus
Face à ces enjeux, le gouvernement a lancé un appel à projets baptisés « Ponts connectés ». Celui-ci était ouvert aux entreprises « pouvant être partenaires de projets des collectivités territoriales pour moderniser la gestion des ponts ». Sur les 39 candidatures reçues, 17 ont été retenues et présentées le 23 avril dernier.
Faire émerger de nouvelles méthodes
Comme l’a précisé le Ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, au cours de son déplacement au viaduc de Millau, cet appel à projets » Ponts connectés » doit « faire émerger de nouvelles méthodes et de nouveaux outils pour assurer la maintenance des ponts, la rendre plus sûre, plus efficace et moins coûteuse ».
Des capteurs RFID autonomes
Ainsi, parmi les lauréats on trouve par exemple Apponts. Derrière ce nom ce cache un projet de surveillance d’ouvrages grâce à des capteurs . De capteurs, il en est aussi question dans le projet Cahprees. Totalement autonomes grâce à la technologie RFID, ils permettront de détecter la corrosion des haubans et des câbles.
Des technologies variés
Autre exemple et autre usage, Geopont. Grâce à l’utilisation de radars qui émettent des ondes électromagnétiques, ce projet permettra de caractériser les éventuelles pathologies du béton. Le projet Viasagax s’intéresse quant à lui aux surcharges. Ainsi grâce à un système de lecture automatique des plaques d’immatriculation, il peut détecter les poids-lourds et avertir son conducteur via un panneau digital.
Recenser automatiquement les ouvrages grâce au satellite
Prenons un peu de hauteur maintenant avec Mimia. Ici, point de radar ou de capteur mais plutôt des photos venant des satellites. Ce projet vise en effet dans un premier temps à exploiter et traiter des images satellitaires afin de recenser les ouvrages et évaluer leur exposition à des risques environnementaux. Enfin, dernier exemple avec le projet Mirauar. Celui-ci a pour objectif de proposer un outil d’aide à l’évaluation des ouvrages par réalité augmentée.