PLF 2026 : sept associations d’élus s’unissent pour dénoncer l’affaiblissement de la politique de la ville

Face aux mesures budgétaires du projet de loi de finances 2026, sept associations d’élus ont publié un communiqué commun. Les coupes prévues menacent la cohésion sociale dans les quartiers prioritaires et fragilisent les communes les plus vulnérables.
Un front commun inédit pour défendre les territoires
L’Association des maires Ville & Banlieue de France, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), l’Association des maires d’Ile-de-France, France urbaine, l’Association des petites villes de France (APVF), Villes de France et Intercommunalités de France ont publié un communiqué commun le 13 novembre. Ces sept organisations dénoncent des dispositions qui affaiblissent la politique de la ville. Elles alertent sur l’impact sur la cohésion des territoires. Les mesures concernant le bloc local atteignent en effet près de 8 milliards d’euros. Le président du Comité des finances locales a confirmé ce montant. Pour les associations, les communes fragiles subiront de plein fouet cette situation.
Des coupes massives qui frappent les collectivités
La hausse du taux de cotisation de la Caisse nationale de retraite pèse lourd. Les agents des collectivités locales sont directement concernés. Le Fonds vert voit sa dotation réduite alors que 15% devait aller aux quartiers prioritaires. La Dotation de Compensation de la Réforme de la Taxe Professionnelle baisse également. Par ailleurs, la réduction de 25% des compensations liées à la fiscalité des locaux industriels engendre une perte évaluée à 1,2 milliard d’euros. Les territoires accueillant usines, entrepôts et sites de production sont les plus touchés.
La politique de la ville mise à mal
Dans ce communiqué, les associations déplorent la suppression des cités de l’emploi et de leur financement. Les quartiers d’été voient également leurs moyens diminuer. Les missions locales, l’économie sociale et solidaire, le pass Sport et le pass Culture subissent aussi des réductions. Le Fonds national des aides à la pierre et les Colos apprenantes n’y échappent pas. Les élus alertent également sur « Le financement de la rénovation urbaine (qui) ne prend pas suffisamment en compte les besoins. Cela pèsera sur la bonne réalisation des opérations et la trésorerie des collectivités ».
Une fusion de dotations qui inquiète
Autre inquiétude : Le regroupement de trois dotations suscite de fortes inquiétudes. La Dotation politique de la ville, la Dotation de soutien à l’investissement local et la Dotation d’équipement des territoires ruraux fusionnent. Le nouveau Fonds d’investissement pour les territoires devait simplifier la gestion locale. Les sept organisations craignent in fine, une dilution des crédits pour les quartiers prioritaires. Cette fusion pourrait créer une concurrence entre territoires urbains et ruraux. La lisibilité et la traçabilité des crédits risquent de se perdre. L’évaluation de la politique publique deviendra difficile.
Les demandes pour 2026
Les associations appellent à maintenir une Dotation politique de la ville spécifique. Elles réclament une parité d’évolution entre dotation de solidarité urbaine et rurale. L’AMF, Villes de France et l’APVF demandent un réabondement de 50 millions d’euros pour l’ANRU. Les besoins 2026 sont estimés à 250 millions d’euros. Et de poursuivre : « Les dispositifs efficaces doivent être sanctuarisés. Les Cités éducatives, les Colos apprenantes, les Quartiers d’été et le pass Sport ont prouvé leur utilité ». Les contrats adultes-relais fonctionnent également. L’alignement des taux d’encadrement des écoles orphelines doit débuter dès 2026. La ministre de l’Éducation nationale s’y était engagée lors du dernier Comité interministériel des villes.
Les programmes bénéficiant aux quartiers prioritaires nécessitent une visibilité pluriannuelle. Un pilotage national lisible s’impose. Les inégalités territoriales se creusent tandis que la situation dans les quartiers se dégrade. Les sept organisations interpellent le Gouvernement et le Parlement. Elles veulent consolider les moyens d’action des communes ayant des quartiers prioritaires. L’objectif reste clair : garantir l’égalité des droits et des services pour 6 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire.


