[Numérique et environnement] 5 questions à Nicolas Carlési, fondateur de la société IADYS
On estime aujourd’hui à 269 millions de tonnes, la quantité de plastique présente dans les océans. Loin de s’améliorer, cette pollution ne cesse d’augmenter. En effet, chaque année, 8 à 13 millions de tonnes de plastique supplémentaires et 2,3 millions de tonnes d’hydrocarbures finissent dans les mers et les océans. Heureusement, des jeunes pousses s’attaquent à ce problème. Dans notre dernier magasine digital consacré à la 5G, nous vous avions parlé par exemple de la start up IADYS. Fondée par Nicolas Carlési, elle s’est donnée pour mission de créer de petits robots capables de ramasser les plastiques et autres détritus présents dans l’eau des ports. Déjà opérationnel, IADYS continue d’ajouter des mailles à son filet en nouant un nouveau partenariat avec C TO SEA. Pour en savoir un peu plus, nous sommes retournés à Marseille, poser quelques questions à Nicolas Carlési.
Paroles d’Elus : Pouvez-vous nous rappeler comment est née votre start-up IADYS ?
Nicolas Carlési : Passionné par la mer depuis l’enfance, je pratique régulièrement des activités nautiques et subaquatiques telles que la voile et la plongée sous-marine. Et c’est lors de ces activités et notamment au cours d’un voyage en Sicile que j’ai été frappé de voir la quantité de déchets présents dans l’eau. Devant ces amas de déchets flottants en plastique, de bouteilles, de fragments, et aussi de nombreux filets de pêche, j’ai pris conscience que je n’avais pas d’autre choix que d’ouvrir les yeux sur l’urgence de la situation. J’ai décidé de lancer un projet qui met mes compétences en robotique au service de l’environnement marin. C’est ainsi qu’ont démarré les prémices de IADYS et du projet Sea-neT.
PdE: Nous nous étions rencontrés dans le cadre du magazine digital sur la 5G de Paroles d’Elus. Que s’est-il passé depuis ?
NC : L’équipe technique de IADYS travaille actuellement sur la finalisation de la première version du robot autonome. Il sera capable de nettoyer en autonomie une zone définie. L’équipe travaille également sur un système de prélèvement de l’eau avec le robot.
PdE : Vous avez aussi annoncé fin octobre un nouveau partenariat avec C TO SEA. Comment vous est venue l’idée de ce partenariat et pourquoi ?
NC : Nous nous sommes rencontrés sur le salon Nautique de Paris 2019 grâce au réseau d’entreprises RespectOcean qui regroupe des acteurs et des entreprises engagés pour un développement économique durable en faveur de la protection et de la préservation de l’océan. Nous avons tout de suite identifié le potentiel d’une synergie entre nos deux produits. Nos solutions sont parfaitement complémentaires et on peut même dire que leur association est une innovation mondiale. Pour IADYS, cela va permettre de couvrir des zones plus étendues de pollution puisque le chalut a une ouverture de 3 mètres de large, ce qui permet de créer un entonnoir et de collecter 150L de déchets contre 80L avec un Jellyfishbot seul.
PdE : Et pour C TO SEA ?
NC : Habituellement, les chaluts Thomsea sont tractés par un bateau. L’utilisation du Jellyfishbot est donc plus écologique car le robot est électrique et il ne crée pas de pollution sonore, ce qui contribue à protéger les écosystèmes marins. Le chalut est aussi plus maniable grâce à la traction des deux robots qui peuvent emprunter des trajectoires légèrement différentes.
PdE : Ce partenariat va-t-il vous permettre d’accélérer la croissance de votre start-up ?
NC : Oui, ce partenariat, outre l’objectif d’élargir la gamme de produit de IADYS devrait nous permettre également un échange commercial puisque IADYS aidera à développer les chaluts dans le sud de la France et CtoSea aidera à développer le Jellyfishbot dans l’ouest de la France.