Cloud souverain : quels sont les 3 piliers de la stratégie nationale ?
Le 17 mai dernier, il n’y avait pas un mais trois ministres français réunis pour présenter ce qui doit devenir le futur Cloud Souverain. Il faut dire qu’avec des perspectives d’environ 500 milliards d’euros de chiffre d’affaire d’ici 2030, ce secteur s’annonce d’ores-et-déjà très prometteur. L’objectif était donc pour Cédric O, Bruno Le Maire et Amélie de Montchalin de traduire en acte la stratégie nationale aujourd’hui fixée.
Cloud souverain : un enjeu de souveraineté nationale
« Souveraineté numérique », « compétitivité économique » et « transformation des entreprises et des administrations » voilà autant d’enjeux qui poussent le gouvernement à vouloir être aux rendez-vous et ne pas rater la révolution du Cloud. Ce dernier, doit-on encore le rappeler, regroupe l’ensemble des solutions de stockage distant.
Des risques aux causes multiples
Pourquoi « souveraineté » ? Tout bonnement parce que comme l’a rappelé Cédric O, si le développement peut être un sérieux levier de croissance, il « présente néanmoins des risques pour l’intégrité des données des Français, tant pour des raisons techniques, avec la multiplication des cyberattaques, que juridiques, avec la menace de législations extraterritoriales ».
L’urgence d’une stratégie
Et il y a urgence. En effet, alors que, comme le souligne le dossier de presse de ce futur Cloud souverain ; « une part croissante des services numériques s’appuie désormais sur le Cloud pour héberger et traiter les données des entreprises, des administrations et des citoyens. Cette technologie est (…) amenée à prendre une place centrale dans de nombreux secteurs industriels tout comme dans le service public ». Or, face à la puissance de frappe des grands groupes américains notamment, les français devront jouer de stratèges.
3 piliers dont un nouveau label
Aussi, comme pour répondre à ces différents enjeux, les services de l’Etat ont élaboré une stratégie basée sur 3 piliers. Le premier d’entre eux consistera à l’élaboration d’un label « cloud de confiance ». Reposant notamment sur le visa SecNumCloud délivré par l’ANSSI, il sera octroyé aux fournisseurs de service. Il offrira donc « un double niveau de sécurisation – juridique et technique – aux entreprises et administrations françaises ».
Vers une politique « Cloud au centre »
Autre pilier, le gouvernement souhaite engager l’Etat dans une démarche « Cloud au centre ». Entendez par là que le cloud devient ;« un prérequis pour tout nouveau projet numérique au sein de l’État, afin d’accélérer la transformation publique au bénéfice des usagers ». Concrètement, les services numériques des administrations seront « hébergés sur l’un des deux cloud interministériels internes de l’Etat ou sur les offres de Cloud proposées par les industriels satisfaisant des critères stricts de sécurité »
Le souci d’une stratégie industrielle ambitieuse
Le troisième et dernier pilier de cette stratégie française pour un Cloud souverain, sera dans les faits la mise en musique du 4ème Programme d’Investissements d’Avenir et de France Relance. Il s’agira de soutenir financièrement des projets industriels de développement de technologies cloud en France à forte valeur ajoutée. A noter d’ailleurs, qu’un Appel à Manifestation d’intérêt(AMI) a déjà permis d’identifier 5 projets pour un montant supérieur à 100m€. Le gouvernement précise au passage que ;« ces projets impliquent des grands groupes, des PME, des start-ups et des organismes de 3 recherche ».
Pas de voiture autonome sans cloud
Comme l’a développé Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, des finances et de la relance. Les cas d’usages futurs qui auront recours au Cloud sont nombreux ; « Voiture autonome, chaînes de production automatisées, robots dans pour les blocs opératoire ». Et de poursuivre : « le Cloud a investi tous les pans de notre économie et il est plus que jamais nécessaire d’assoir notre souveraineté technologique. En accompagnant la construction de nouveaux outils Cloud au niveau français et européen c’est toute l’industrie française que nous renforçons.».