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    Vendredi ou la Ville Durable

    [Vendredi ou la Ville durable] À Marseille pour un épisode dédié à un bien précieux : l’eau !

    Bienvenue dans Vendredi ou la ville durable, le podcast de Paroles d’élus qui explore les solutions concrètes pour bâtir un avenir plus responsable. Aujourd’hui, nous faisons escale à Marseille, entre terre et mer, pour un épisode dédié à un bien précieux : l’eau. Préserver nos océans, réduire notre consommation d’eau potable, innover pour une agriculture plus économe… Autant d’enjeux cruciaux qui seront abordés durant l’heure à venir. Pour ouvrir cet épisode, nous avons eu le privilège de rencontrer le triple champion du monde d’apnée, Morgan Bourc’his. Son témoignage, comme vous allez le découvrir, est inspirant. Il nous plonge — sans mauvais jeu de mots — dans son lien intime avec l’eau et l’urgence de la protéger.

    Paroles d’élus : Un grand merci de nous consacrer un peu de votre temps pour ce podcast Vendredi ou la ville durable, où il est question de l’océan. Vous, l’océan, vous le connaissez comme personne puisque vous êtes triple champion du monde d’apnée dans une discipline souvent présentée comme reine. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur les particularités de cette discipline ?

    Morgan Bourc’his :  Je me suis spécialisé dans la plongée en apnée sur les disciplines sans palmes, qui se pratiquent sans matériel. Alors, on a le droit à une combinaison, je vous rassure, mais pas de palmes aux pieds. Pour descendre dans les profondeurs de la mer, on utilise une technique : la brasse. C’est ainsi que je descends et que je remonte à une profondeur annoncée à l’avance, de cette manière, en nageant la brasse. C’est assez physique et très technique.

    Paroles d’élus : Surtout la remontée ?

    Morgan Bourc’his : Exactement. L’effort est beaucoup plus important qu’à la descente. Sur cette première partie, on est aidé par l’aspiration qui arrive au bout de quelques mètres. La gravité dépasse la poussée d’Archimède, et on commence à couler comme une pierre. Mais, au retour, il faut lutter contre ce phénomène physique et redoubler d’efforts pour retrouver la surface.

    Paroles d’élus : Dans ce podcast, nous interrogeons notre rapport à l’eau : l’eau que nous consommons, celle nécessaire à l’agriculture, et notre relation à l’océan. Si je ne me trompe pas, vous n’êtes pas né à Marseille, mais du côté de Tours, c’est bien cela ?

    Morgan Bourc’his : Oui, je suis né au bord de la Loire, qui se jette dans l’océan Atlantique. Mais je ne suis pas né au bord de la mer. Et pourtant, même mon prénom, Morgane, signifie « né sur la mer ».

    Paroles d’élus : Vous avez progressivement tissé un lien fort avec la mer, notamment la Méditerranée. Mais est-ce uniquement là que vous pratiquez l’apnée ou voyagez-vous aussi ailleurs ?

    Morgan Bourc’his : J’ai eu la chance de pratiquer l’apnée partout dans le monde, grâce aux compétitions : en Asie, dans les Caraïbes, en mer Rouge, dans l’Atlantique, et même dans les eaux froides de Norvège. Mais je me définis comme un plongeur de la Méditerranée. C’est ici, à Marseille, que j’ai réalisé la plupart de mes entraînements et où tout a commencé avec mes parents.

    Enfant, je voyageais beaucoup autour de cette mer, dans les pays et îles qui la bordent. C’est à cette époque que j’ai pris conscience de l’importance de la mer dans ma vie, sans imaginer à quel point elle deviendrait centrale.

    Paroles d’élus : Vous êtes également engagé pour faire connaître la beauté de l’océan et sensibiliser à sa fragilité. Vous organisez des ramassages sur les côtes et êtes le parrain du musée subaquatique de Marseille. Cette prise de conscience a-t-elle été progressive ou déclenchée par un événement particulier ?

    Morgan Bourc’his : Elle a été progressive. Je suis né à la fin des années 70, début des années 80, à une époque où la sensibilisation écologique était encore embryonnaire. Les premières prises de conscience sont arrivées dans les années 2000, grâce à ma pratique. Être dans l’eau régulièrement m’a permis de constater des changements : la hausse des températures, la pollution plastique, et la surfréquentation des sites. Mais j’ai aussi vu des avancées positives, comme la création d’aires marines protégées, notamment le parc national des Calanques. Cela a montré que des mesures fortes pouvaient avoir un impact positif.

    Paroles d’élus : Pourriez-vous nous en dire plus sur le musée subaquatique de Marseille et votre rôle de parrain ?

    Morgan Bourc’his : C’est une initiative née avant la pandémie, portée par Anthony Lacanaud. Il voulait créer le premier musée subaquatique de France, accessible à tous. Situé à seulement 100 mètres du littoral, à 5 mètres de profondeur, et proche de la célèbre plage des Catalans, ce musée est unique. Il propose une dizaine d’œuvres inspirées par la mer et la mythologie, visibles sans matériel spécifique, juste avec un masque et un tuba. Ces œuvres évoluent avec le temps, colonisées par des organismes marins, devenant ainsi un microrécif artificiel.

    Paroles d’élus : Vous avez mentionné que de nombreux Marseillais n’ont pas de lien avec la mer. Ce musée a-t-il pour vocation de recréer ce lien ?

    Morgan Bourc’his : Absolument. Pendant des décennies, l’accès au littoral marseillais a été restreint. Aujourd’hui encore, beaucoup d’enfants des quartiers nord ne savent pas nager. Ce musée vise à reconnecter les Marseillais à leur patrimoine maritime à travers une expérience culturelle et pédagogique accessible à tous.

    Paroles d’élus : Vous participez aussi à des initiatives comme des collectes de déchets. Cela fait-il partie de votre rôle d’ambassadeur ?

    Morgan Bourc’his : Oui, je continue à organiser des ramassages avec l’association Un Déchet Par Jour et à intervenir lors de collectes sous-marines. Je suis également engagé au sein de conseils d’administration d’instituts de recherche, comme le Centre d’Environnement Marin de Marseille, qui œuvre pour la formation et la recherche en biodiversité méditerranéenne.

    C’est ma manière de redonner à l’océan ce qu’il m’a apporté, en contribuant à sa préservation et à son adaptation aux changements globaux.

    Retrouvez dans ce nouvel épisode, les interviews de :

    – Morgan Bourc’his, triple champion du monde d’apné et parrain du musée subaquatique de Marseille :0’56 à 11’09
    – Renaud MUSELIER, Président Région Sud 11’12 à 14’56
    – Bénédicte MARTIN, Vice-Présidente de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur sur le Plan Or Bleu 14’57 à 20’19
    – Franck Sanfilippo, Société du Canal de Provence 20’20 à 30’27
    – Patrick Levêque, président de la Chambre d’agriculture des Bouches- du-Rhône 30’29 à 33’05
    – Nicolas Carlési, fondateur de IADYS, entreprise que nettoie la mer grâce à la 5G 33’07 à 43’50
    – Benoît Moreau directeur du développement de la SCP  43’52 à 46’48
    – Marie-Dominique Champloy, Déléguée générale de Marseille Capitale de la Mer 46’50 à 53’16
    – Marion Dupuy, Responsable de la Fondation CMA CGM sur le Phare 53’18 à 1’04’42
    – Giacomo Baldin responsable Partenariat au sein du Parc national des Calanques 1’04’45 à 1’07’12
    – Anne-Sophie Cochelin, Directrice RSE du Groupe CMA CGM sur l’opération de collecte  1’07’14 à 1’11’40’07
    – Martin, représentant de l’association Mer-Terre  1’11’40’10 à 1’17’55’00
    – Marie-lou écogarde 1’17’55’02 à 1’20’58’24