Questions à Marc Watin-Augouard, fondateur du FIC
Paroles d’élus était présent au Forum In Cyber de Lille ( FIC) ces 26,27 et 28 mars. L’occasion pour nous d’interroger le Général 2S Marc Watin-Augouard, fondateur de l’événement sur l’impact de l’Intelligence Artificielle sur les cyber menaces.
IA, une menace ?
Avec l’IA, faut-il craindre encore plus d’attaques ? Comme l’explique le Général dans son édito: « nos activités professionnelles, nos vies personnelles, nos façons de penser, de décider, d’agir, de consommer, de produire, de nous soigner vont s’en trouver durablement bouleversées. Mais le monde de demain dépendra surtout de ce que nous allons collectivement décider de faire -ou de ne pas faire- avec l’intelligence artificielle et de la « confiance » que nous arriverons à construire « dans » et « par » ces technologies.
Respecter 7 principes
Et le fondateur du FIC de poursuivre : « Pour être « de confiance », les IA devront, selon la Commission Européenne, respecter 7 principes, parmi lesquels la robustesse technique et la sécurité, le respect de la vie privée et la gouvernance des données. La généralisation de ces technologies va en effet introduire des risques nouveaux en raison non seulement de l’augmentation de la surface d’attaque mais aussi de leurs vulnérabilités intrinsèques (attaques par empoisonnement, attaques adverses…) ».
Les chiffres donnent le vertige
En effet, le progrès technologique étant ambivalent par nature, les IA sont également utilisées par les attaquants tout au long de la « kill chain » pour reconnaître une cible, contourner les mécanismes de protection, construire des « deep fake », automatiser une attaque etc. Le premier défi est « donc de sécuriser les intelligences artificielles mais aussi les données qu’elles ingèrent et produisent. Données et intelligence artificielle sont en effet indissociables. Et les chiffres donnent le vertige : chaque seconde, ce sont 7 mégabytes de données qui sont créées pour chaque personne, avec pour conséquence une quantité globale de données qui atteindra 181 zettaoctets en 2025 contre 2 zettaoctets en 2010 ».
l’IA est aussi un allier précieux
Heureusement, l’IA révolutionne aussi « l’art » de la cybersécurité en nous permettant d’améliorer nos capacités d’authentification, de sécurisation des données, de détection des menaces, d’analyse de code, d’orchestration, de réponse à incident etc. Un bond technologique qui doit aussi nous conduire à réinventer en profondeur nos doctrines, nos organisations,
nos compétences, pour qu’elles soient « AI – ready ».